Dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, la filière professionnelle s’adresse à la fois aux jeunes et aux adultes dans de nombreux pays ; ce niveau d’enseignement est toutefois essentiellement général en formation initiale dans quelques pays. Au Canada, en Irlande et en Nouvelle-Zélande, la filière professionnelle est en grande partie postérieure à la formation initiale et moins de 12 % des 15-19 ans scolarisés dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire y sont inscrits. À l’inverse, la majorité des 15-19 ans scolarisés dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire le sont en filière professionnelle dans 11 pays de l’OCDE.
Dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, la plupart des élèves inscrits en filière professionnelle auront directement accès à l’enseignement tertiaire. Les pays où 30 % au moins des élèves inscrits en filière professionnelle suivent un cursus qui suffit à la réussite totale de leur niveau d’enseignement, mais ne leur donne pas directement accès à l’enseignement tertiaire tendent à compter parmi ceux où il existe plusieurs sous-filières professionnelles (c’est le cas en Hongrie, aux Pays-Bas et en Slovénie, par exemple) et où des passerelles donnent accès à des niveaux supérieurs d’enseignement.
Dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, environ neuf élèves inscrits en filière professionnelle sur dix suivent un programme « emploi-études » dont la composante pratique en entreprise représente au moins 25 % en Allemagne, au Danemark, en Hongrie, en Irlande, en Lettonie et en Suisse ; ils sont moins d’un sur cinq dans ce cas dans 10 pays.
En filière professionnelle, les formations scolaires dont la composante pratique en entreprise représente moins de 25 % sont courantes dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire. En Autriche, la moitié environ des élèves inscrits en filière professionnelle suivent un cursus comportant un stage pratique de courte durée ; si ces cursus sont additionnés aux formations sous contrat d’apprentissage, la quasi-totalité de l’effectif de la filière professionnelle bénéficie d’un volet pratique en entreprise. Les stages de courte durée sont courants aussi au Costa Rica, en Espagne, en Lituanie, en Slovénie et en Suède.
Regards sur l'éducation 2023
Indicateur B1. Quels sont les effectifs scolarisés ?
Faits marquants
Contexte
La filière professionnelle a entre autres vertus celle de faciliter la transition entre l’école et le monde du travail et de permettre aux adultes de se recycler ou de renforcer leurs compétences à l’heure où les profils demandés sur le marché du travail changent rapidement. Elle aide aussi les élèves moins attirés par l’apprentissage scolaire à réussir le deuxième cycle de l’enseignement secondaire et à se préparer à entrer dans la vie active. L’enseignement et la formation professionnels (EFP) sont traditionnellement axés sur des professions spécifiques, mais il est de plus en plus communément admis que ceux qui en sont diplômés doivent pouvoir accéder à l’enseignement supérieur (voir l’analyse comparative de l’évolution du marché du travail pour diplômés de l’EFP dans Vanderweyer et Verhagen (2020[1])). Les diplômés de l’EFP ne souhaitent pas tous poursuivre leurs études, certes, mais leur en donner la possibilité aurait le mérite d’améliorer l’attractivité de la filière professionnelle, de favoriser l’équité et de promouvoir l’apprentissage tout au long de la vie. C’est pourquoi il est important de veiller à ce que l’EFP puisse mener sans encombre à des niveaux supérieurs d’enseignement (OCDE, 2022[2]).
Les spécificités de la filière professionnelle varient sensiblement selon les pays à plusieurs égards dans le système d’éducation : les niveaux d’enseignement concernés, les types de cursus proposés et le profil de l’effectif scolarisé. Dans certains pays, l’EFP est bien développé de longue date dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, et un pourcentage élevé d’élèves suit la filière professionnelle, qui comporte souvent plusieurs sous-filières. Dans d’autres pays, la filière professionnelle s’inscrit en grande partie en dehors de la formation initiale : soit elle n’existe guère, voire pas du tout pas dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, soit elle s’adresse davantage aux adultes qu’aux adolescents.
Au-delà du taux de scolarisation, il est essentiel de déterminer si l’EFP prépare bien à exercer les nouvelles professions associées à la transition écologique et inculque bien les connaissances et les compétences « vertes » requises. À mesure que les économies progresseront dans cette transition, de nouvelles compétences seront demandées sur le marché du travail, alors que des compétences autrefois recherchées deviendront obsolètes. L’EFP a un rôle majeur à jouer à cet égard. Comme l’objectif est de préparer à entrer sur le marché du travail, il faut veiller à ce que les compétences acquises dans l’EFP correspondent à celles requises par les économies en transition écologique. L’EFP est essentiel aussi dans le recyclage et le renforcement des compétences à l’âge adulte : il peut aider des travailleurs dont les fonctions évoluent du fait de la transition écologique ou qui doivent se reconvertir pour exercer dans un nouveau secteur issu de cette transition (CEDEFOP, 2022[3]).
La filière professionnelle peut aussi remplir d’autres fonctions dans l’enseignement supérieur (dans l’enseignement post-secondaire non tertiaire et tertiaire de cycle court). Elle peut préparer les diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire à exercer une profession spécifique dans les pays où ce niveau d’enseignement est en grande partie général. Elle peut aussi amener les diplômés de l’EFP à renforcer les compétences qu’ils ont acquises dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire (voir l’Encadré B5.1 de l’Indicateur B5).
Analyser les tendances de scolarisation et les comparer entre niveaux d’enseignement et entre groupes d’âge permet de mieux comprendre les fonctions de la filière professionnelle dans les différents pays.
Autres faits marquants
En moyenne, deux tiers environ des 20-24 ans scolarisés dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire sont inscrits en filière professionnelle. L’âge moyen de l’effectif de la filière professionnelle est de 30 ans dans l’enseignement post-secondaire non tertiaire, mais de 27 ans dans l’enseignement tertiaire de cycle court dans les pays où la filière professionnelle existe à ces niveaux d’enseignement.
En moyenne, 75 % de l’effectif de la filière professionnelle suit dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire un cursus donnant directement accès à l’enseignement tertiaire. L’accès direct s’applique à tous les niveaux et filières de l’enseignement tertiaire dans la plupart des cas, mais se limite à l’enseignement tertiaire de cycle court dans certains pays (en Autriche, en Espagne, au Luxembourg et en Norvège, par exemple) ou à des cursus appliqués ou professionnels en licence dans d’autres pays (en Allemagne, aux Pays-Bas, en Slovénie et en Suisse, par exemple). Il existe partout des passerelles qui donnent accès à un plus large éventail de cursus dans l’enseignement tertiaire.
Les diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière professionnelle peuvent également emprunter des passerelles dans les pays où des cursus ne donnent pas directement accès à l’enseignement tertiaire. Ces passerelles sont de différents types : certaines relèvent du deuxième cycle de l’enseignement secondaire (comme Hongrie, en Islande, en Pologne, en République tchèque et en Slovénie), parfois en filière professionnelle, et d’autres de l’enseignement post-secondaire non tertiaire (comme en Allemagne, en Communautés flamande et française de Belgique et en République slovaque).
Remarque
Suivant le thème majeur de la présente édition de Regards sur l’éducation, l’Indicateur B1 se concentre sur la filière professionnelle, en particulier dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, car l’EFP joue un grand rôle dans les systèmes d’éducation de nombreux pays de l’OCDE.
Analyse
Effectif de la filière professionnelle
L’effectif de la filière professionnelle est révélateur de l’importance de l’EFP dans le système d’éducation des différents pays, qui affichent des différences notables plus particulièrement dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire. Les tendances en matière de scolarisation sont parfois considérées comme un indicateur de l’attractivité de l’EFP. C’est effectivement le cas dans des pays où les élèves sont libres de s’orienter vers la filière professionnelle ou générale, que leur choix soit ou non assorti de contraintes. Dans de nombreux pays, le choix des élèves est limité par diverses contraintes. Les options entre lesquelles les élèves ont le choix sont limitées en fonction des résultats scolaires (dans le premier cycle de l’enseignement secondaire) dans la moitié des pays qui ont administré l’Enquête sur le taux de réussite du deuxième cycle de l’enseignement secondaire en 2022. Elles dépendent entre autres des résultats à un examen externe dans neuf pays et des recommandations de la direction de l’établissement ou de l’enseignant principal dans sept pays. Enfin, la filière suivie dans le premier cycle de l’enseignement secondaire limite les options qui s’offrent aux élèves dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire dans quatre pays. Les élèves sont libres de choisir leur filière dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire sans la moindre contrainte dans six pays dont les informations sont disponibles (voir la base de données sur les systèmes d'enseignement secondaire supérieur).
Taux de scolarisation des 15-19 ans
Entre l’âge de 15 et 19 ans, les tendances de scolarisation varient sensiblement entre les pays, pour ce qui est tant du taux global de scolarisation que des niveaux d’enseignement concernés. Dans ce groupe d’âge, le taux de scolarisation s’élève à 84 % en moyenne dans les pays de l’OCDE, mais atteint 90 % dans bon nombre de pays. À l’extrémité inférieure du spectre, pas plus de deux tiers environ des 15-19 ans sont encore scolarisés dans certains pays. Les chiffres relatifs aux groupes d’âge soumis à la scolarité obligatoire sont complétés par des chiffres sur les groupes d’âge où le taux de scolarisation est égal ou supérieur à 90 %. Le taux de scolarisation est supérieur à 90 % à l’âge de 17 ou de 18 ans dans la plupart des pays de l’OCDE, mais passe sous la barre des 90 % dès l’âge de 16 ans, voire avant dans neuf pays (voir le Tableau B1.1).
Les niveaux d’enseignement où les 15-19 ans sont pour la plupart scolarisés sont révélateurs des différences de structure entre les systèmes nationaux d’éducation. Dans ce groupe d’âge, les élèves peuvent être scolarisés dans le premier ou le deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou l’enseignement post-secondaire non tertiaire ou tertiaire, mais la majorité d’entre eux le sont dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire. Il est relativement courant d’être scolarisé dans le premier cycle de l’enseignement secondaire en Allemagne, en Australie, au Danemark et en Estonie, où plus d’un quart des 15-19 ans le sont à ce niveau. Il est en revanche courant dans ce groupe d’âge d’être scolarisé dans l’enseignement post-secondaire non tertiaire ou tertiaire dans les pays où le deuxième cycle de l’enseignement secondaire se termine souvent vers l’âge de 17 ou 18 ans. Un jeune sur cinq âgé de 15 à 19 ans est inscrit à l’un de ces niveaux en Belgique, en Corée, aux États-Unis, en France, en Grèce et en Nouvelle-Zélande (voir le Tableau B1.1).
La variation du taux de scolarisation entre les groupes d’âge montre l’ampleur de la filière professionnelle dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, en formation initiale. Les chiffres sur le taux de scolarisation sont complémentaires de ceux relatifs au niveau de formation présentés dans l’Indicateur A1 (voir l’Encadré A1.1), qui indiquent le niveau d’enseignement dont la population est au plus diplômée, mais ne disent rien du pourcentage d’inscrits en filière professionnelle qui abandonnent leurs études ou qui sont diplômés, puis le sont d’un niveau supérieur d’enseignement. La majorité des 15-19 ans scolarisés dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire le sont en filière professionnelle dans 11 pays de l’OCDE. Dans ces pays, la filière professionnelle est la plus importante du deuxième cycle de l’enseignement secondaire en formation initiale. Chez les 15-19 ans, le pourcentage d’inscrits en filière professionnelle dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire est très peu élevé en Nouvelle-Zélande, où l’EFP sort donc en grande partie du cadre de la formation initiale. Les diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière générale peuvent s’inscrire en filière professionnelle au même niveau d’enseignement au lieu de s’inscrire dans l’enseignement post-secondaire tertiaire ou non tertiaire. Le système de formation sous contrat d’apprentissage est très développé en Allemagne, où un tiers environ des 15-19 ans inscrits en filière professionnelle dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire s’inscrivent dans cette démarche. Il apparaît aussi en Allemagne qu’un pourcentage non négligeable de 20-24 ans sont inscrits en filière professionnelle dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire (9 %) ou dans l’enseignement post-secondaire non tertiaire (8 %), dont relève la formation sous contrat d’apprentissage des diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière générale. Ces chiffres montrent que la filière professionnelle s’adresse à la fois aux adolescents et aux adultes (voir le Tableau B1.1).
L’Encadré B1.1 analyse la transition entre le premier et le deuxième cycle de l’enseignement secondaire à la lumière des tendances de scolarisation à l’âge où il est d’usage de commencer le deuxième cycle de l’enseignement secondaire.
Encadré B1.1. L’entrée dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire
De nombreux pays de l’OCDE visent la réussite universelle du deuxième cycle de l’enseignement secondaire, mais parvenir à ce niveau d’enseignement reste un défi pour certains élèves. La transition entre le premier et le deuxième cycle de l’enseignement secondaire se fait en douceur dans les pays où un pourcentage élevé d’élèves entre dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire à l’âge théorique. Le redoublement peut retarder l’entrée à ce niveau d’enseignement, et les exigences académiques strictes peuvent également y faire obstacle.
indique le taux de scolarisation à différents niveaux d’enseignement à l’âge théorique de la transition et un an plus tard dans chaque pays de l’OCDE. Par âge théorique de la transition, on entend l’âge auquel les élèves sont censés entrer dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire dans chaque pays. La transition semble particulièrement douce en Corée, en Irlande, en Islande, au Japon et en Norvège, où 95 % au moins des élèves sont scolarisés dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire à l’âge théorique de la transition. La transition paraît plus laborieuse en Allemagne, en Colombie, au Costa Rica, au Luxembourg et aux Pays-Bas. Dans ces pays, plus de 15 % de la cohorte est encore scolarisée à un niveau inférieur d’enseignement, même un an après l’âge théorique de la transition.
Les raisons pour lesquelles les élèves n’entament pas le deuxième cycle de l’enseignement secondaire à l’âge où ils sont censés le faire varient parfois selon les pays. Elles peuvent tenir à la longueur de certains cursus, en particulier ceux dont la longueur variable n’est pas répercutée dans l’âge théorique de la transition dans plusieurs pays (par exemple en Allemagne, en Communauté flamande de Belgique, au Danemark, en Israël, aux Pays-Bas et en Suisse). Le redoublement est également à blâmer dans certains pays : le taux de redoublement est par exemple relativement élevé en Colombie et au Luxembourg (Perico E Santos, 2023[5]).
Taux de scolarisation des 20-24 ans
L’enseignement tertiaire est le niveau le plus courant chez les 20-24 ans. En moyenne, 31 % des 20-24 ans sont inscrits en licence minimum ; leur pourcentage passe la barre des 40 % en Corée, en Grèce, aux Pays-Bas et en Slovénie. La plupart d’entre eux sont inscrits en licence (25 % des 20-24 ans, en moyenne), mais quelques-uns (6 %) le sont en master (y compris en premier master long). L’effectif du doctorat est minime dans ce groupe d’âge (inférieur à 1 %) dans tous les pays (voir le Tableau B1.1).
L’enseignement tertiaire de cycle court est important dans certains pays, où il s’adresse aux adultes, y compris aux jeunes adultes. Au Canada, 7 % des 20-24 ans sont scolarisés à ce niveau, souvent dans des « collèges » et en filière professionnelle. Dans certains pays, ce niveau est celui où s’acquièrent des compétences techniques, souvent après le deuxième cycle de l’enseignement secondaire. Au Chili, 9 % des 20-24 ans suivent un cursus de deux ans dans des centres de formation technique ; ils sont autant à avoir opté pour la filière professionnelle dans l’enseignement supérieur en Espagne. Le taux de scolarisation de l’enseignement tertiaire de cycle court est particulièrement élevé (16 %) en République de Türkiye (ci-après dénommée « Türkiye »), où des réformes ont récemment amélioré l’accessibilité des cursus de ce niveau.
Les 20-24 ans qui restent scolarisés dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire ont tendance à choisir la filière professionnelle. Deux tiers des 20-24 ans inscrits dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire le sont en filière professionnelle (voir le Tableau B1.1. Dans certains pays, la quasi-totalité des 20-24 ans scolarisés dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire sont inscrits en filière professionnelle : leur pourcentage est supérieur à 95 % en France, en Irlande, aux Pays-Bas, en République tchèque et au Royaume-Uni. Le taux de scolarisation relativement élevé des 20-24 ans dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière professionnelle qui s’observe dans certains pays est révélateur du rôle de l’EFP dans le système de formation pour adultes. Ce système prévoit notamment des cursus de seconde chance et autres au Danemark, en Finlande, au Luxembourg et aux Pays-Bas. Les 20-24 ans scolarisés dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire sont pour beaucoup aussi en filière professionnelle en Australie et en Nouvelle-Zélande, ce qui s’explique par le fait que la formation initiale est surtout générale et que la filière professionnelle est postérieure à la réussite du deuxième cycle de l’enseignement secondaire (voir l’Encadré A1.1 dans l’Indicateur A1).
Pyramide des âges de l’effectif de l’enseignement et de la formation professionnels
L’âge moyen de l’effectif de la filière professionnelle aux différents niveaux d’enseignement est révélateur de la fonction de l’EFP, qui varie selon les pays. L’âge moyen de l’effectif de la filière professionnelle dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire est par exemple de 16 ans en Colombie, en Corée, en Croatie, en Israël et en Türkiye et d’au plus 18 ans dans près de la moitié des pays de l’OCDE, signe qu’à ce niveau d’enseignement, la filière professionnelle concerne surtout les adolescents. Dans de nombreux pays où le deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière professionnelle s’adresse à la fois aux adolescents en formation initiale (voir le Graphique B1.1) et aux adultes désireux d’acquérir des compétences professionnelles, l’effectif de l’EFP est plus âgé en moyenne, de 20 à 30 ans. Il apparaît par exemple que l’âge moyen de l’effectif de l’EFP est de 28 ans en Finlande et de 20 ans en Norvège, alors que dans le même temps 45 % des 15-19 ans scolarisés dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire suivent la filière professionnelle dans ces deux pays. Aux Pays-Bas, la moitié environ des 15-19 ans scolarisés dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire sont inscrits en filière professionnelle, et l’âge moyen de l’effectif de l’EFP est de 23 ans à ce niveau d’enseignement. Dans quelques pays, peu d’adolescents sont inscrits en filière professionnelle, de sorte que l’effectif de l’EFP est plus âgé en moyenne dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire. En Australie, en Irlande et en Nouvelle-Zélande, le pourcentage de 15-19 ans en filière professionnelle dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire est inférieur ou égal à 16 % et l’âge moyen de l’effectif de l’EFP est 30 ans ou plus à ce niveau d’enseignement (voir le Graphique B1.3).
L’enseignement post-secondaire non tertiaire en filière professionnelle fait partie du système d’EFP et s’adresse principalement aux diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière professionnelle dans certains pays. C’est le cas par exemple en Finlande, en Norvège et en Suède, où les diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire, surtout ceux diplômés de la filière professionnelle, s’y inscrivent pour acquérir des compétences pointues et spécialisées. Ce niveau d’enseignement s’adresse principalement aux adultes, ainsi que le montre l’âge moyen de son effectif qui est de 42 ans en Finlande, de 36 ans en Norvège et de 35 ans en Suède (voir le . Dans d’autres pays, ce niveau d’enseignement s’adresse aux jeunes, y compris à ceux qui viennent d’être diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire. En Allemagne, les formations sous contrat d’apprentissage, les programmes du deuxième cycle et Verhaegen les programmes de formation professionnelle dans les secteurs de la santé et du social relèvent de ce niveau d’enseignement et s’adressent principalement aux diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière générale ; l’âge moyen de l’effectif scolarisé est de 23 ans.
En Irlande et en Nouvelle-Zélande, l’âge moyen est plus élevé dans l’effectif du deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière professionnelle que dans celui de l’enseignement post-secondaire non tertiaire (voir le Graphique B1.3), ce qui s’explique par le fait que l’enseignement post-secondaire ne s’inscrit pas nécessairement dans le prolongement de l’EFP dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire et offre d’autres possibilités de formation. En Irlande, il existe dans l’enseignement post-secondaire non tertiaire des formations sous contrat d’apprentissage ainsi que des cursus professionnels qui s’adressent aux diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière générale. Dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, la filière professionnelle est très pratique et s’adresse en partie aux chômeurs et aux adultes marginalisés. Il en va de même en Nouvelle-Zélande. Des cursus professionnels s’adressent à la fois dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire et l’enseignement post-secondaire non tertiaire aux adultes désireux de se recycler, de se reconvertir ou d’approfondir leurs connaissances et compétences. Graphique B1.2
Il existe dans l’enseignement tertiaire de cycle court des cursus qui s’adressent principalement aux jeunes qui viennent d’être diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire dans certains pays, par exemple au Canada, en Espagne, en France, au Luxembourg et au Portugal. L’âge moyen de l’effectif de ce niveau d’enseignement est inférieur ou égal à 25 ans dans ces pays. En Autriche par exemple, il existe à ce niveau d’enseignement un cursus de deux ans (à suivre dans des établissements supérieurs de formation technique et professionnelle) qui s’inscrit dans le prolongement d’un cursus professionnel du deuxième cycle de l’enseignement secondaire. Au Canada, où le deuxième cycle de l’enseignement secondaire est essentiellement général, l’enseignement tertiaire de cycle court joue un rôle clé dans la formation professionnelle des jeunes. En Espagne, il existe à ce niveau d’enseignement des cursus professionnels spécialisés qui s’adressent aux diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière générale ou professionnelle. L’enseignement tertiaire de cycle court peut toutefois s’adresser aux adultes aussi. L’âge de l’effectif de ce niveau d’enseignement est de 27 ans en moyenne dans les pays de l’OCDE ; il atteint ou passe la barre des 30 ans dans neuf pays de l’OCDE. Ce niveau d’enseignement est notamment celui de l’EFP supérieur, comme en Suède, ou de la formation professionnelle pour adultes, comme en Nouvelle-Zélande. Il y a lieu de préciser que l’enseignement tertiaire de cycle court est relativement peu développé dans certains des pays où l’effectif est plus âgé en moyenne. Moins de 1 % de l’effectif de l’EFP est par exemple scolarisé dans l’enseignement tertiaire de cycle court en Allemagne, en Pologne et en Suisse (voir le Tableau B1.3). Bien que des programmes professionnels supérieurs existent dans plusieurs pays au niveau de la licence et même du master, les données ne sont pas incluses ici, car aucune définition internationalement reconnue n'a encore été élaborée pour ces niveaux (voir l’Encadré B5.2, Indicateur B5).
Types de cursus en filière professionnelle dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire
Réussite du niveau d’enseignement et accès à l’enseignement tertiaire
Il importe de faire en sorte que la filière professionnelle, en particulier dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, donne accès à des niveaux supérieurs d’enseignement. C’est important non seulement pour promouvoir l’attractivité de l’EFP, mais aussi pour éviter que des sujets brillants écartent d’emblée l’EFP faute d’accès à l’enseignement tertiaire. C’est également important au nom de l’équité, car nul ne devrait être privé de la possibilité de continuer à apprendre à cause d’une décision prise durant la formation initiale. C’est enfin important pour l’apprentissage tout au long de la vie, car l’accès à l’enseignement tertiaire peut permettre aux diplômés de l’EFP de se recycler, de se perfectionner ou de se reconvertir durant leur vie active. Les approches adoptées pour structurer le deuxième cycle de l’enseignement secondaire et l’EFP et définir les possibilités de progression vers les niveaux supérieurs d’enseignement varient selon les pays.
Dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, la plupart des élèves inscrits en filière professionnelle suivent un cursus qui leur donne directement accès à l’enseignement tertiaire (voir le Graphique B1.4). Il y a toutefois quelques nuances en matière d’accès dans cette grande catégorie de cursus. Dans de nombreux pays, les diplômés de l’EFP peuvent accéder à n’importe quel niveau de l’enseignement tertiaire et sont soumis au même processus de sélection que les diplômés de la filière générale. Dans certains pays toutefois, les voies d’accès sont spécifiques aux diplômés de l’EFP. Parfois, les diplômés de l’EFP peuvent uniquement accéder à l’enseignement tertiaire de cycle court, le niveau typique de la filière professionnelle dans l’enseignement supérieur. C’est le cas en Autriche par exemple, où les diplômés qui ont suivi un cursus professionnel de trois ans dans un établissement supérieur de formation technique peuvent s’inscrire dans le même établissement dans l’enseignement tertiaire de cycle court. Il en va de même en Norvège, où les diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière professionnelle peuvent s’inscrire dans l’enseignement professionnel supérieur, mais pas à l’université. Dans certains pays, les diplômés de l’EFP peuvent accéder à une partie seulement des cursus de licence. Aux Pays-Bas et en Slovénie par exemple, leur diplôme leur donne directement accès à la licence en filière professionnelle, mais pas en filière académique. L’Encadré B1.2 décrit de manière plus détaillée les possibilités de progression à partir de l’EFP dans différents pays.
Dans la plupart des pays, il existe dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière professionnelle au moins un cursus qui suffit à la réussite totale du niveau d’enseignement, mais ne donne pas directement accès à l’enseignement tertiaire. Les cursus de cette catégorie sont sanctionnés par un diplôme qui suffit pour être considéré comme diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire, mais pas être admis à quelque niveau de l’enseignement tertiaire que ce soit. Le taux de scolarisation des cursus de ce type est relativement élevé dans les pays où il existe des sous-filières professionnelles dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, en Hongrie, aux Pays-Bas et en Slovénie, par exemple. Dans ces pays, une sous-filière professionnelle, dont la composante générale est plus marquée et prépare à des études supérieures, donne directement accès à l’enseignement tertiaire. Une autre sous-filière prépare davantage à l’exercice d’une profession et ne donne pas directement accès à l’enseignement tertiaire.
Il existe dans certains pays de l’OCDE des cursus qui suffisent à la réussite partielle du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou qui ne suffisent pas à la réussite de ce niveau. Ces catégories ne signifient pas que les élèves n’ont pas réussi leurs études ou ne les ont réussies que jusqu’à un certain point. Les cursus de ces catégories sont sanctionnés par un diplôme reconnu qui n’est pas celui de terminale. Les cursus qui ne suffisent pas à la réussite du niveau d’enseignement sont ceux d’une durée trop courte pour satisfaire aux exigences associées à la réussite totale ou partielle du niveau d’enseignement considéré (OCDE/Eurostat/ISU, 2016[6]). Les cursus qui ne suffisent pas à la réussite totale du niveau d’enseignement peuvent remplir diverses fonctions : ils peuvent par exemple n’être qu’une étape intermédiaire parmi toutes celles que les élèves ont à franchir pour réussir totalement le niveau d’enseignement considéré ou s’adresser aux adultes qui souhaitent acquérir des compétences professionnelles, mais ne s’intéressent guère à des composantes plus générales. Les cursus intermédiaires existent par exemple en Allemagne, en Communauté flamande de Belgique et au Danemark. Au Danemark, c’est le cas des cours élémentaires d’EFP qui durent souvent un an et qui précèdent l’admission dans le cursus principal. En Allemagne, les cursus de cette catégorie s’adressent aux diplômés du premier cycle de l’enseignement secondaire qui n’ont pas trouvé de poste d’apprenti en entreprise et qui les suivent pendant un an pour acquérir des compétences professionnelles de base dans l’espoir de trouver un poste d’apprenti par la suite. En Communauté flamande de Belgique, les cursus suffisant à la réussite partielle du niveau d’enseignement sont notamment ceux qui relèvent du deuxième des trois degrés correspondant à la réussite totale du niveau d’enseignement. En Estonie par contre, les cursus de cette catégorie s’adressent aux adultes et, contrairement à ceux qui s’adressent aux jeunes au même niveau d’enseignement, se distinguent par une composante générale minime et une composante professionnelle délibérément marquée.
L’accès des diplômés de l’EFP à l’enseignement tertiaire peut faire l’objet de plusieurs restrictions. Comme indiqué ci-dessus, certains cursus ne donnent pas directement accès à l’enseignement tertiaire, tandis que d’autres donnent uniquement accès à des parties déterminées de ce niveau d’enseignement. Plusieurs arguments justifient pleinement de limiter l’accès des diplômés de l’EFP à l’enseignement tertiaire – par exemple le fait que la composante générale de certains cursus est insuffisante et qu’en conséquence, les diplômés ne sont pas suffisamment bien préparés aux études tertiaires. Des diplômés de l’EFP peuvent être tout à fait prêts à suivre des cursus appliqués dans l’enseignement tertiaire, mais ne pas être suffisamment bien préparés pour s’aventurer dans des cursus plus théoriques. En tout état de cause, les restrictions, quelles qu’elles soient, doivent être assorties de passerelles qui permettent aux diplômés de l’EFP d’accéder à tous les types de cursus dans l’enseignement supérieur.
Les pays ont adopté diverses approches pour proposer des passerelles aux diplômés de l’EFP soumis à des restrictions (voir l’Encadré B1.2). Aux Pays-Bas par exemple, les diplômés de l’EFP peuvent uniquement accéder à la licence en filière professionnelle, mais la réussite de cette première année de licence leur permet de s’inscrire en première année en filière académique à l’université. En Allemagne et en Suisse, où l’EFP donne accès à la licence en filière professionnelle (dont certains au niveau master en Allemagne), mais pas en filière académique à l’université, les diplômés peuvent emprunter une passerelle, mais ont aussi la possibilité de suivre la filière générale en plus de la filière professionnelle pour pouvoir s’inscrire à l’université. En Autriche, en Espagne, au Luxembourg et en Norvège, les diplômés de l’EFP peuvent s’inscrire dans l’enseignement tertiaire de cycle court (en filière professionnelle), lequel leur permet ensuite de s’inscrire en licence. Il en allait de même en Suède au moment de la collecte des données dont l’Encadré B1.2 est dérivé, mais les diplômés de l’EFP ont depuis une réforme récente accès à tous les niveaux de l’enseignement tertiaire.
Il existe également des passerelles au départ de cursus ne donnant pas directement accès à l’enseignement tertiaire (voir l’Encadré B1.2). Dans la plupart des pays où ce type de cursus existe, les diplômés de l’EFP peuvent emprunter des passerelles qui relèvent du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire. Ils peuvent avoir à suivre un autre cursus en filière professionnelle qui n’est pas spécifiquement conçu pour servir de passerelle, mais qui en joue concrètement le rôle. En Suisse par exemple, les apprentis qui terminent un apprentissage de deux ans peuvent entamer un apprentissage de trois ou quatre ans directement en deuxième année et ont ensuite accès à l’enseignement tertiaire en filière professionnelle.
Encadré B1.2. Progression à partir du deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière professionnelle
La partie supérieure du Tableau B1.a dresse la liste des cursus de la filière professionnelle à l’issue desquels l’accès à l’enseignement tertiaire est soumis à des restrictions – que l’accès soit limité à l’enseignement tertiaire de cycle court (le niveau 5 de la CITE) ou à certains cursus de licence (le niveau 6 de la CITE). La partie inférieure de ce tableau dresse la liste des pays où des cursus ne donnent pas directement accès à l’enseignement tertiaire et fait la distinction entre les cursus qui ne donnent pas accès à des niveaux supérieurs d’enseignement et les cursus qui donnent accès à l’enseignement post-secondaire non tertiaire (le niveau 4 de la CITE). Il y a dans les deux parties du tableau des informations sur le type de passerelles qui offrent aux diplômés de l’EFP la possibilité d’accéder à un plus large éventail de cursus dans l’enseignement supérieur.
Tableau B1.A. Accès au supérieur : restrictions et passerelles à la fin du secondaire en filière professionnelle
Accès direct au tertiaire avec restrictions1 |
Accès au niveau 5 de la CITE |
Accès au niveau 6 de la CITE avec restrictions |
Passerelles |
---|---|---|---|
OCDE |
|||
Autriche |
x |
La réussite du niveau 5 de la CITE donne accès au niveau 6 de la CITE |
|
République tchèque |
x |
Cursus mineur axé sur les arts de la scène |
|
Allemagne |
x |
Composante générale en plus de l’EFP ou passerelle |
|
Islande |
Cursus mineur axé sur les arts de la scène |
||
Luxembourg |
x |
La réussite du niveau 5 de la CITE donne accès au niveau 6 de la CITE |
|
Pays-Bas |
x |
La réussite de la première année d’un cursus de sciences appliquées donne accès à l’université |
|
Norvège |
x |
Passerelle au niveau 3 de la CITE ; la réussite du niveau 5 de la CITE donne accès au niveau 6 de la CITE |
|
Slovénie |
x |
||
Espagne |
x |
La réussite du niveau 5 de la CITE donne accès au niveau 6 de la CITE |
|
Suède |
x |
Composante générale en option pendant l’EFP ou formations pour adultes |
|
Suisse |
x |
Composante générale en plus de l’EFP, passerelle ou examen |
|
Pas d’accès au tertiaire2 |
Pas d’accès direct au supérieur |
Accès au niveau 4 de la CITE |
Passerelles |
OCDE |
|
||
République tchèque |
x |
Passerelle au niveau 3 de la CITE |
|
Danemark |
x |
Possibilité de suivre en filière professionnelle un cursus spécifique (EUX) de préparation générale au supérieur |
|
Comm. flamande (Belgique) |
x |
Passerelle au niveau 4 de la CITE (3e année du 3e degré de l’EFP) |
|
France |
x |
Accès possible à un cursus du niveau 3 de la CITE avec accès direct au tertiaire |
|
Comm. française (Belgique) |
x |
Passerelle au niveau 4 de la CITE (3e année du 3e degré de l’EFP) |
|
Allemagne |
x |
Passerelle au niveau 4 de la CITE |
|
Hongrie |
x |
Passerelle au niveau 3 de la CITE |
|
Islande |
Accès possible à un programme général de deuxième cycle de l'enseignement secondaire pendant l'EFP |
||
Italie |
x |
Accès possible à un cursus du niveau 3 de la CITE avec accès direct au tertiaire |
|
Pays-Bas |
x |
Accès possible à un cursus du niveau 3 de la CITE avec accès direct au tertiaire |
|
Pologne |
x |
Passerelle au niveau 3 de la CITE |
|
République slovaque |
x |
Passerelle au niveau 4 de la CITE |
|
Slovénie |
x |
Passerelle au niveau 3 de la CITE |
|
Espagne |
x |
Accès possible à un cursus du niveau 3 de la CITE avec accès direct au tertiaire |
|
Suisse |
x |
Accès possible à un cursus du niveau 3 de la CITE avec accès direct au tertiaire |
1. Ce tableau met en évidence les restrictions d'accès à l'enseignement tertiaire qui s'appliquent aux diplômés de l'EFP, mais pas aux diplômés du deuxième cycle de l'enseignement secondaire général. L'accès à la CITE 6 implique l'accès à la CITE 5. Les restrictions décrites s'appliquent à tous les étudiants de l'EFP inscrits dans des programmes donnant accès à l'enseignement tertiaire. Des conditions d'admission supplémentaires peuvent s'appliquer, de la même manière que pour les diplômés du deuxième cycle de l'enseignement secondaire général.
2. Le tableau porte uniquement sur les cursus de la sous-catégorie 353 de la CITE, même si des cursus de la sous-catégorie 354 de la CITE peuvent être proposés dans certains des pays retenus. En sont exclus les pays où les cursus suffisant à la réussite totale du niveau d'enseignement sont suivis par moins de 5 % de l'effectif diplômé du deuxième cycle de l'enseignement secondaire en filière professionnelle. Une distinction est faite dans le tableau entre les passerelles donnant accès à l'enseignement tertiaire et les cursus du niveau 3 de la CITE avec accès direct à l'enseignement tertiaire dont l'effectif cible ne se limite pas aux diplômés des cursus de la sous-catégorie 353 de la CITE.
Source : OCDE/ISU/Eurostat (2023), cartographies de la CITE. Consulter la section « Source » et Education at a Glance 2023 Sources, Methodologies and Technical Notes (OCDE, 2023[4]) pour tout complément d’information.
Les composantes pratiques en entreprise
Les composantes pratiques en entreprise ont de nombreuses vertus en filière professionnelle. Le monde du travail est idéal pour acquérir des compétences tant techniques que relationnelles. Les élèves peuvent apprendre auprès de leurs collègues expérimentés et utiliser les équipements et les applications technologiques de leur secteur. Les compétences relationnelles, telles que celles liées à la gestion des conflits, sont plus faciles à acquérir sur le terrain qu’en classe. Organiser la composante pratique en entreprise peut réduire le coût de la formation en milieu scolaire, car les équipements sont souvent onéreux et sont rapidement obsolètes. Prévoir un volet pratique important en entreprise peut être utile en cas de pénurie d’enseignants en filière professionnelle, car les élèves se forment auprès de travailleurs expérimentés. Enfin, les composantes pratiques en entreprise rapprochent l’école du monde du travail et amènent des élèves à rencontrer des employeurs potentiels (OCDE, 2018[7]).
En dépit de leurs vertus incontestables, les composantes pratiques en entreprise sont d’une fréquence très variable entre les pays (voir le Graphique B1.5). Les composantes pratiques en entreprise sont massivement utilisées dans certains pays, où l’effectif des programmes « emploi-études » représente plus de 90 % de l’effectif de l’EFP. Il s’agit en grande partie de formations sous contrat d’apprentissage (en Allemagne, au Danemark, en Hongrie et en Suisse). Les formations scolaires et les programmes « emploi-études » coexistent dans plusieurs pays, signe que plusieurs parcours différents mènent au même diplôme. En France par exemple, le diplôme de fin d’études secondaires en filière professionnelle s’obtient après soit une formation sous contrat d’apprentissage, soit une formation scolaire où la composante pratique en entreprise est moindre (entre 17 et 20 % de la durée de la formation, selon les types de formation). Dans d’autres pays, les formations sont sanctionnées par un diplôme différent selon qu’elles se déroulent en milieu scolaire ou en entreprise, sous contrat d’apprentissage. En Autriche par exemple, il existe à la fois des cursus techniques et professionnels en milieu scolaire et des formations sous contrat d’apprentissage en filière professionnelle dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire. Rares sont les élèves qui optent en filière professionnelle pour un programme « emploi-études » dans de nombreux pays : ils sont moins d’un sur quatre dans 12 pays. Les formations relevant des cursus scolaires peuvent toutefois inclure un volet pratique en entreprise plus bref, qui représente moins de 25 % de la durée de la formation (voir l’Encadré B1.3).
Encadré B1.3. Types de composantes pratiques en entreprise en filière professionnelle
Les cartographies de la CITE qui ont été mises à jour en 2022 décrivent de façon plus détaillée les types de composantes pratiques en entreprise qui existent en filière professionnelle. Il en ressort une description plus nuancée des types de composantes pratiques en entreprise, qui fait la distinction entre l’apprentissage (sous contrat), le stage de longue durée et le stage de courte durée, lequel est exclu de la définition du concept de programme « emploi-études ». Les catégories suivantes sont proposées :
apprentissage sous contrat : composante pratique en entreprise obligatoire et rémunérée, égale ou supérieure à 50 % au moins de la formation
stage de longue durée : composante pratique en entreprise obligatoire, dont la part représente entre 25 % et 49 % de la formation
stage de courte durée : composante pratique en entreprise obligatoire, dont la part représente moins de 25 % de la formation
composante en entreprise facultative : composante pratique facultative en entreprise
pas de composante pratique en entreprise.
La formation sous contrat d’apprentissage est la plus courante dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière professionnelle en Allemagne, au Danemark et en Suisse ; elle existe en plus des cursus scolaires qui prévoient un stage de courte durée en Autriche, en France et en Islande. L’effectif des formations sous contrat d’apprentissage est relativement peu élevé en Suède. Les stages de courte durée sont courants dans plusieurs pays, au Costa Rica, en Espagne, en Lituanie, en Slovénie et en Suède, par exemple.
Définitions
Les données de cet indicateur se rapportent aux formations institutionnelles d’une durée minimale de l’équivalent d’un semestre (ou d’une moitié d’année scolaire ou académique) qui sont dispensées exclusivement en milieu scolaire ou qui comportent en plus un stage en entreprise (les programmes « emploi-études »).
Les formations de la filière générale sont conçues pour inculquer des connaissances, compétences et facultés générales, souvent dans le but de préparer à suivre des études en filière générale ou professionnelle au même niveau d’enseignement ou à un niveau supérieur. Elles n’ont pas vocation à préparer les jeunes à exercer des professions spécifiques ou à travailler dans des secteurs spécifiques.
Les formations de la filière professionnelle (enseignement et formation professionnels, EFP) préparent les jeunes à exercer une profession spécifique dès l’obtention de leur diplôme, sans qu’ils aient à suivre une formation complémentaire. Elles sont conçues pour donner aux jeunes une qualification professionnelle ou technique valorisable sur le marché du travail.
Réussite totale du deuxième cycle de l’enseignement secondaire (niveau 3 de la CITE) sans accès direct à l’enseignement tertiaire (niveaux 5, 6 ou 7 de la CITE) en première inscription : cursus d’une durée minimale de 2 ans au niveau 3 de la CITE, soit un minimum de 11 ans d’études cumulé depuis le début de l’enseignement primaire (niveau 1 de la CITE). Ces cursus peuvent donner directement accès soit à des niveaux supérieurs d’enseignement, soit uniquement au niveau 4 de la CITE.
Réussite totale du deuxième cycle de l’enseignement secondaire (niveau 3 de la CITE) avec accès direct à l’enseignement tertiaire (niveaux 5, 6 ou 7 de la CITE) en première inscription : tout cursus donnant accès à l’enseignement tertiaire en première inscription.
Réussite partielle du deuxième cycle de l’enseignement secondaire (niveau 3 de la CITE) sans accès direct à l’enseignement tertiaire : cursus d’une durée minimale de 2 ans au niveau 3 de la CITE, soit un minimum de 11 ans d’études cumulé depuis le début de l’enseignement primaire (niveau 1 de la CITE), qui font partie d’un autre cursus dont ils ne sont pas le dernier
Cursus insuffisant à la réussite du niveau d’enseignement : cursus d’une durée ne suffisant pas à la réussite totale ou partielle du niveau d’enseignement, sanctionné par un diplôme inférieur à celui sanctionnant la réussite du niveau considéré. Relèvent de cette catégorie les cursus terminaux d'une durée inférieure à 2 ans au niveau 3 de la CITE ou d'une durée insuffisante pour atteindre le minimum de 11 ans d'études cumulé depuis le début de l'enseignement primaire (niveau 1 de la CITE).
Méthodologie
Sauf mention contraire, les chiffres sont basés sur les nombres d’individus, à cause de la difficulté qu’éprouvent certains pays à chiffrer la scolarisation à temps partiel. Les taux nets de scolarisation sont calculés comme suit : les effectifs de tous les niveaux d’enseignement dans le groupe d’âge considéré sont divisés par la population totale de ce groupe d’âge. Les chiffres sur la démographie et la scolarisation se rapportent à la même période dans la plupart des cas, mais des décalages dus au manque de données expliquent pourquoi les taux de scolarisation sont supérieurs à 100 % dans certains pays.
Voir le Guide de l’OCDE pour l’établissement de statistiques internationalement comparables dans le domaine de l’éducation (OCDE, 2018[8]) et Education at a Glance 2023 Sources, Methodologies and Technical Notes (OCDE, 2023[4]) pour tout complément d’information.
Source
Les données se rapportent à l’année académique 2020/21 et proviennent de l’exercice ISU/OCDE/Eurostat de collecte de données statistiques sur l’éducation réalisé par l’OCDE en 2022. Les données de certains pays se rapportent à une autre année académique.
Voir Education at a Glance 2023 Sources, Methodologies and Technical Notes (OCDE, 2023[4]) pour tout complément d’information.
Références
[3] CEDEFOP (2022), Work-Based Learning and the Green Transition, Office des publications de l’Union européenne, http://data.europa.eu/doi/10.2801/69991.
[4] OCDE (2023), Education at a Glance 2023 Sources, Methodologies and Technical Notes, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/d7f76adc-en.
[2] OCDE (2022), Pathways to Professions: Understanding Higher Vocational and Professional Tertiary Education Systems, Examens de l’OCDE sur l’éducation et la formation professionnelles, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/a81152f4-en.
[8] OCDE (2018), Guide de l’OCDE pour l’établissement de statistiques internationalement comparables dans le domaine de l’éducation 2018: Concepts, normes, définitions et classifications, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/9789264305380-fr.
[7] OCDE (2018), L’apprentissage et l’alternance en sept questions : Leçons des expériences internationales, Examens de l’OCDE sur l’éducation et la formation professionnelles, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/9789264307513-fr.
[6] OCDE/Eurostat/ISU (2016), Guide opérationnel CITE 2011: Directives pour la classification des programmes éducatifs nationaux et des certifications correspondantes, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/9789264248823-fr.
[5] Perico E Santos, A. (2023), “Managing student transitions into upper secondary pathways”, Documents de travail de l’OCDE sur l’éducation, No. 289, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/663d6f7b-en.
[1] Vandeweyer, M. and A. Verhagen (2020), “The changing labour market for graduates from medium-level vocational education and training”, Documents de travail de l’OCDE sur les questions sociales, l’emploi et les migrations, No. 244, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/503bcecb-en.
Tableaux de l’indicateur B1
Tableaux de l’indicateur B1. Quels sont les effectifs scolarisés ?
Tableau B1.1 |
Taux de scolarisation, par groupe d’âge (2010, 2015 et 2021) |
Tableau B1.2 |
Taux de scolarisation des 15-19 ans et des 20-24 ans, selon le niveau d’enseignement (2021) |
Tableau B1.3 |
Profil de l’effectif de la filière professionnelle (2021) |
Date butoir pour les données : 17 juin 2023. Les mises à jour peuvent être consultées en ligne http://dx.doi.org/10.1787/eag-data-en. D’autres données désagrégées sont également disponibles dans la Base de données de Regards sur l’éducation (http://stats.oecd.org/).
Encadré B1.4. Notes des tableaux de l’indicateur B1
Tableau B1.1. Taux de scolarisation, par groupe d’âge (2010, 2015 et 2021)
1. À l’exclusion de l’enseignement post-secondaire non tertiaire.
2. Les données ne sont pas désagrégées par groupe d'âge après l’âge de 15 ans.
3. L’année de référence n’est pas 2021, mais 2020 en Afrique du Sud et en Argentine ; et 2018 en Indonésie.
4. À l'exclusion de l'effectif de l'enseignement tertiaire.
Tableau B1.2. Taux de scolarisation des 15-19 ans et des 20-24 ans, selon le niveau d'enseignement (2021)
Des colonnes supplémentaires où est indiqué le taux de scolarisation d'autres niveaux d'enseignement (premier cycle de l'enseignement secondaire et niveaux inférieurs, master et doctorat) peuvent être consultées en ligne (voir le lien StatLink).
1. Les données ne sont pas désagrégées par groupe d'âge après l’âge de 15 ans.
2. L’année de référence n’est pas 2021, mais 2020 en Afrique du Sud et en Argentine ; et 2018 en Indonésie.
Tableau B1.3. Profil de l'effectif de la filière professionnelle (2021)
Des colonnes supplémentaires où l'âge moyen et les chiffres de 2013 sont indiqués et où les chiffres sont désagrégés par type de cursus peuvent être consultées en ligne (voir le lien StatLink). Par effectif de la filière professionnelle, on entend dans les colonnes nos 2, 6, 9, 13 les inscrits dans le premier et le deuxième cycle de l'enseignement secondaire et l'enseignement post-secondaire non tertiaire et tertiaire de cycle court.
1. L’enseignement tertiaire de cycle court comprend les filières générale et professionnelle.
2. L’année de référence n’est pas 2021, mais 2020 en Afrique du Sud et en Argentine ; et 2018 en Indonésie.
Consulter les sections « Définitions », « Méthodologie » et « Source » pour de plus amples informations et Education at a Glance 2023 Sources, Methodologies and Technical Notes (OCDE, 2023[4]).
Ces données et d’autres données désagrégées peuvent être consultées dans la Base de données de Regards sur l’éducation (http://stats.oecd.org/).
Les symboles représentant les données manquantes et les abréviations figurent dans le Guide du lecteur.