La Suisse s’est engagée à « ne laisser personne de côté » dans le cadre du Programme de développement durable à l’horizon 2030. Elle prévoit de faire référence à cet engagement lors du prochain Message au parlement sur la politique de coopération pour le développement (en 2021). La pauvreté multidimensionnelle et la lutte contre les causes profondes de l’exclusion et de la discrimination constituent depuis longtemps un axe privilégié des activités de la Direction du développement et de la coopération (DDC) suisse. Outre ses apports au titre de l’aide humanitaire, la DDC indique remplir son objectif d’allouer 50 % de son budget bilatéral aux pays fragiles et touchés par des conflits, qui sont, à ses yeux, les pays laissés de côté.
Pour la DDC, tous les groupes ou personnes exclus du développement durable et ne jouissant pas d’un niveau de vie minimum entrent dans la catégorie des laissés-pour-compte. La DDC œuvre à l’élaboration d’un instrument de travail permettant de mettre en œuvre le principe de ne laisser personne de côté. Cet instrument se fonde sur l’approche qui sous-tend l’ensemble de ses activités, à savoir une approche axée sur les droits de la personne. L’instrument définit deux trajectoires : 1) œuvrer en faveur d’une société inclusive, où tous les groupes jouissent d’un niveau de vie minimum, et intégrer le principe de ne laisser personne de côté au moyen d’actions ciblées visant à lever les obstacles à l’inclusion ; et 2) privilégier certains groupes dans des contextes spécifiques et concevoir des programmes ciblés pour renforcer la résilience et l’inclusion. La DDC élabore également des fiches explicatives sur l’acception de la notion de ne laisser personne de côté dans certains secteurs et elle intégrera cette approche dans ses outils de gestion axée sur les résultats.
Pour la DDC, le risque de faible adhésion des pouvoirs publics à l’objectif d’atteindre les personnes les plus défavorisées constitue un défi dans certains contextes. L’absence de données ventilées est également problématique.