En Thaïlande, les travaux ont été menés pendant les deux cycles du projet et de la collecte de données sur deux années scolaires, et grâce à la collaboration entre le Bureau de la Commission pour l’éducation de base (OBEC), le ministère thaïlandais de l’Éducation et l’Equitable Education Fund (EEF)1. La collecte de données s’est déroulée de novembre 2015 à mai 2017. La majorité des classes provenait d’établissements publics (avec un très faible pourcentage d’établissements privés). Tous les établissements prenant part au projet OCDE-CERI l’ont fait sur la base du volontariat. La répartition des élèves entre le groupe de contrôle et le groupe expérimental a été réalisée en employant une approche d’échantillonnage aléatoire stratifié, tant au niveau de l’enseignement primaire que secondaire : la stratification reposant sur l’organisme en charge de la surveillance des établissements d’enseignement (soit le Bureau de la Commission pour l’éducation de base, soit un autre organisme), le score moyen de ces établissements au test national standardisé (élevé ou faible) et la taille de ces établissements (petite, moyenne ou grande). Les responsables politiques à l’échelle nationale ont exprimé un vif intérêt pour cette technique d’échantillonnage aléatoire, de manière à disposer de résultats plus fiables même s’il ne s’agit là que de résultats préliminaires avant la réalisation d’une étude de validation. Suite aux résultats de cette étude pilote, les décideurs thaïlandais ont mis en œuvre des réformes politiques prolongeant cette initiative, ou du moins conformes à cette initiative, afin de développer la créativité et l’esprit critique – et, de manière plus générale, d’améliorer l’enseignement et l’apprentissage.
L’équipe thaïlandaise a fait état du plus faible pourcentage d’élèves issus de l’immigration (soit 1 %) et de l’une des plus fortes prévalences d’élèves vivant dans un foyer défavorisé sur le plan socio-économique. Le temps écoulé entre les collectes de données pré- et post-expérience dans cette équipe était celui le plus court observé dans le projet (soit 13 semaines), et la durée horaire des expériences pédagogiques auprès des élèves figurait également parmi les plus brèves de toutes les équipes (soit 9 heures dans les classes du groupe expérimental).
Dans l’équipe thaïlandaise, le développement professionnel des enseignants a consisté en un vaste programme de formation composé d’une formation d’introduction de deux jours puis d’activités de suivi mensuelles organisées pendant toute la durée de l’expérience. Un réseau de conseillers locaux a proposé aux enseignants des examens individuels de leur plan de formation professionnelle, par le biais de visites au sein de leur établissement, d’observations faites en classes et d’un retour d’information en vue de leur fournir des conseils sur les façons d’améliorer leurs pratiques pédagogiques. Les enseignants ont également eu la possibilité de collaborer et d’échanger avec des pairs grâce à une plateforme en ligne. Une particularité de l’équipe thaïlandaise repose sur le fait que lors de la seconde année de mise en œuvre du projet, les enseignants ayant bénéficié de la formation durant le premier cycle (la première année scolaire) ont endossé le rôle de formateurs : ils ont assuré la tenue des sessions d’introduction et de tutorat pour leurs pairs participant au second cycle du travail de terrain.
Les établissements et enseignants dans l’équipe thaïlandaise n’ont pas reçu le soutien d’experts en vue de mettre en œuvre une approche pédagogique particulière au service du développement de la créativité et l’esprit critique. En effet, l’équipe avait choisi d’adopter plusieurs stratégies graduelles concernant les points de vue et pratiques des enseignants, afin qu’ils assimilent progressivement les référentiels de compétences, approches et plans de cours du projet de l’OCDE.