L’espérance de vie à 65 ans contribue sensiblement au bien-être des personnes âgées. Elle influe aussi sur le financement des systèmes de retraite. En 2015-20, les femmes âgées de 65 ans peuvent espérer vivre encore 21.3 années en moyenne dans les pays de l’OCDE. Ce chiffre devrait atteindre 25.2 ans en 2060-65. Les hommes du même âge peuvent compter vivre encore 18.1 ans, chiffre qui devrait progresser de 4.5 ans d’ici à 2060-65 pour atteindre 22.5 ans. L’écart entre les sexes devrait donc légèrement se résorber au cours des 45 prochaines années (de 3.3 à 2.7 ans, en moyenne, dans les pays de l’OCDE). L’espérance de vie à 65 ans va progresser un peu moins rapidement. Elle est passée de 13.7 ans en 1955-60 à 15.9 ans en 1985-90 avant de bondir à 19.8 ans en 2015-20, en moyenne, dans l’OCDE. Elle devrait continuer d’augmenter pour atteindre 22.6 ans en 2045-50 (chapitre 1, Graphique 1.4, partie A).
L’espérance de vie des personnes âgées varie considérablement d’un pays de l’OCDE à l’autre. En 2060-65, les femmes japonaises de 65 ans devraient vivre 28.8 années supplémentaires, suivies par les Coréennes (27.4 ans). À l’opposé, ce chiffre devrait être de 22.1 ans au Mexique.
Pour les hommes, les disparités entre pays sont moins marquées. C’est en Suisse que leur espérance de vie à 65 ans sera la plus longue en 2060-65 (23.9 ans), l’Australie, Israël et le Japon s’inscrivant en deuxième position (23.8 ans). La Lettonie (19.2 ans), la Lituanie et la Hongrie (toutes deux 19.9 ans) figurent en revanche en fin de classement.
En 2060-65, l’écart d’espérance de vie à 65 ans entre hommes et femmes devrait être compris entre deux et quatre ans en faveur des femmes dans presque tous les pays de l’OCDE. Des écarts plus importants, de 4.5 à 5 ans sont observés au Japon et en Corée. Les plus faibles sont prévus aux États-Unis (1.5 an) et au Royaume-Uni (1.7 an).
Au vu de cette évolution, de nombreux pays de l’OCDE ont relevé l’âge d’ouverture des droits à la retraite ou légiféré en ce sens (voir le chapitre 1 portant sur les « Réformes récentes des régimes de retraite »). D’autres ont intégré à leur régime des mécanismes d’ajustement automatique du montant des pensions en fonction de l’allongement de la durée de vie. Dans l’ensemble, les gains de longévité s’expliquent par l’élévation du niveau de vie, mais aussi par un meilleur accès à des soins médicaux de qualité.
Dans les grandes économies non membres de l’OCDE, l’espérance de vie est généralement inférieure à la moyenne de l’OCDE. C’est l’Afrique du Sud qui affiche, de loin, l’espérance de vie à la naissance la plus faible : 60.2 ans pour les hommes et 67.1 ans pour les femmes. La plus élevée pour les femmes est observée en Argentine (79.8 ans), et pour les hommes en Chine (74.5 ans). C’est en Afrique du Sud que l’espérance de vie à 65 ans est la plus faible pour les femmes (14.7 ans) et pour les hommes (11.5 ans). En 2060-65, c'est le Brésil qui affichera l'espérance de vie à 65 ans la plus forte : 23.7 ans pour les femmes, et 21.1 ans pour les hommes.
Les chiffres présentés ci-dessus portent sur l'espérance de vie par période, qui mesure l'espérance de vie (actuelle ou projetée) à partir des taux de mortalité de personnes d’âges différents (appartenant donc à des cohortes de naissance distinctes) à un moment donné (2015-20 ou 2060-65 ici). L'espérance de vie par cohorte, pour sa part, est fondée sur les taux de mortalité projetés appliqués à une même cohorte à des âges différents. Elle tient donc compte des gains ultérieurs (après 2015-20 ou 2060-65) dont bénéficierait une cohorte de naissance donnée. Globalement, ces estimations par cohorte indiquent un allongement de l'espérance de vie à 65 ans de 1.5 an pour les femmes et de 1.0 an pour les hommes en 2060-65.