On recense en moyenne 31 personnes âgées de 65 ans et plus pour 100 personnes d’âge actif (20‑64 ans) dans les pays de l’OCDE, alors qu’on n’en comptait que 21 trente ans plus tôt. Le vieillissement démographique s’est accéléré puisque ce ratio démographique moyen – calculé à seuils d’âge constants – devrait atteindre 53 au cours des trente prochaines années.
Panorama des pensions 2019
Les indicateurs de l'OCDE et du G20
Les pensions dans les pays de l'OCDE
Ratio démographique population d’âge avancé versus en âge de travailler
Principaux résultats
Actuellement, le Japon est le pays qui compte le plus de personnes âgées, avec un taux de dépendance de 52.0 (soit 52 personnes âgées de 65 ans et plus pour 100 personnes d’âge actif, à savoir la tranche des 20-64 ans). La Finlande et l’Italie affichent aussi un taux élevé, de 40 environ. À l’horizon 2050, celui-ci devrait atteindre plus de 70 en Corée (78.8), en Espagne (78.4), en Grèce (75.0), en Italie (74.4), au Japon (80.7) et au Portugal (71.4).
À l’inverse, le Mexique et la Turquie sont les pays les plus jeunes sur la base de cet indicateur, leur taux de dépendance des personnes âgées s’établissant respectivement à 13.2 et 15.2. Ils sont suivis du Chili, qui affiche un taux de 19.7. Au cours de la deuxième moitié du siècle, ces pays devraient toutefois accuser un vieillissement considérable. En 2080, le taux de dépendance devrait dépasser la moyenne de l’OCDE au Chili (67.5 contre 60.8) et s’en rapprocher au Mexique et en Turquie (50.9 et 58.2 respectivement).
Quatre pays anglo-saxons de l’OCDE – l’Australie, le Canada, les États-Unis et l’Irlande – affichent des taux de dépendance relativement bas, qui se situent entre 25 et 30. Cela tient en partie à l’immigration de travailleurs et – à l’exception du Canada – à des taux de fécondité relativement élevés, à peine inférieurs au taux de renouvellement de la population ces dernières décennies.
L’évolution du taux de dépendance des personnes âgées dépend des taux de mortalité et de fécondité et du solde migratoire. L’espérance de vie a progressé de manière continue dans les pays de l’OCDE, tendance dont la plupart des analystes prévoient qu’elle va se maintenir, ce qui implique une hausse du nombre de personnes âgées et, sans doute, du nombre de retraités également.
Parallèlement, les taux de fécondité ont sensiblement reculé, ce qui, à l’évidence, diminuera à terme le nombre d’entrants sur le marché du travail. Ainsi, dans les pays de l’OCDE, les taux de fécondité sont dans l’ensemble passés en dessous du seuil de renouvellement vers le milieu des années 80, ce qui se traduira par un recul démographique à long terme. De grandes incertitudes pèsent toutefois sur leur évolution future (Graphique 6.1).
En ce qui concerne l’OCDE dans son ensemble, le taux de dépendance devrait continuer d’augmenter, selon les prévisions à moyen terme des Perspectives de la population mondiale des Nations Unies, passant de 31.2 en 2020 à 53.4 en 2050 et à 60.8 en 2080. La Corée est, de loin, le pays qui connaîtra le vieillissement le plus rapide de l’OCDE. Le taux de dépendance devrait y progresser de 6.3 en 1950 à 94.6 en 2080, et la Corée, cinquième pays le plus jeune de l’OCDE en 2020, en sera alors le plus âgé.
La population des pays européens est déjà légèrement plus âgée que celle des pays de l’OCDE, et l’évolution prévue pour l’UE28 est globalement identique. Toutes les autres grandes économies non membres de l’OCDE affichent des taux de dépendance inférieurs à la moyenne de l’OCDE. Beaucoup connaîtront toutefois un vieillissement démographique rapide au cours des prochaines décennies. Au Brésil et en Chine, par exemple, le taux de dépendance passera de moins de 20 aujourd’hui à plus de 60 en 2080. À la fin de la période de projection, l’Afrique du Sud devrait être le pays le plus jeune, avec un taux de dépendance de 26.8, inférieur à la moyenne actuelle de l’OCDE.
Les projections du taux de dépendance des personnes âgées mettent en lumière de fortes incertitudes quant à l’évolution de la fécondité, de la mortalité et des migrations. Par conséquent, le taux de dépendance moyen pour l’OCDE en 2050 s’établit dans une fourchette comprise entre 50.8 et 56.0 dans 60 % seulement des simulations des Nations Unies (Graphique 6.5).
Définition et mesure
Le taux de dépendance des personnes âgées est défini comme le nombre de personnes âgées de 65 ans et plus pour 100 personnes d’âge actif, à savoir les personnes âgées de 20 à 64 ans.
Tableau 6.2. Ratio démographique population d’âge avancé versus en âge de travailler : valeurs passées et projetées, 1950-2080
Note : Le taux de dépendance des personnes âgées est défini comme le nombre de personnes âgées de 65 ans et plus pour 100 personnes âgées de 20 à 64 ans.
Source : Organisation des Nations Unies, Département des affaires économiques et sociales (2019), Perspectives de la population mondiale 2019, édition en ligne (pour les périodes ultérieures : variantes moyennes des prévisions démographiques).
Graphique 6.5. Incertitude entourant les projections du ratio démographique des personnes âgées
Variantes basse, moyenne et élevée des projections portant sur la période 2050-55
Note : Les variantes basse, moyenne et élevée correspondent respectivement au 20e, au 50e et au 80e centiles des projections probabilistes.
Source : Organisation des Nations Unies, Département des affaires économiques et sociales (2019). Projections démographiques probabilistes basées sur les Perspectives de la population mondiale 2019 : http://population.un.org/wpp/.