La crise de COVID-19 ne fait qu’ajouter aux difficultés économiques déjà sérieuses de l’Afrique du Sud, avec une croissance déprimée, des déficits budgétaires d’ampleur, une dette qui augmente et de fortes vulnérabilités sociales. Des mesures de confinement strictes ont réduit la production dans les secteurs essentiels et conduit à un effondrement de la demande. En vertu du scénario de deux chocs successifs, une nouvelle propagation du virus en Afrique du Sud et chez ses partenaires commerciaux aurait pour effet de diminuer les exportations, de creuser un peu plus le PIB, qui se replierait de 8.2 % en 2020 et de freiner la reprise en 2021, avec un taux de croissance de 0.6 %. La persistance des coupures électriques, la hausse de la dette publique et l’incertitude entourant l'action publique continueront de brider l’investissement et la production. En vertu du scénario du choc unique, l’activité économique céderait 7 ½ pour cent en 2020, avant de repartir progressivement à la hausse avec un taux de croissance du PIB de 2 ½ pour cent.
Le gouvernement a mis en place un vaste programme de soutien en faveur des bas salaires et des bénéficiaires des aides sociales, ainsi que des entreprises, en particulier des PME, touchées par la crise. Les initiatives visant à élargir ces aides aux travailleurs du secteur informel devraient être poursuivies. Il conviendrait de s’atteler aux problèmes structurels urgents, y compris à la restructuration des entreprises publiques, afin de rehausser le potentiel économique et de renforcer la marge de manœuvre budgétaire requise pour reconduire les mesures de soutien à l’économie. Les mesures sectorielles ciblées du plan de sauvetage du gouvernement devraient être prolongées. Ainsi, le fonds de secours pour le tourisme devrait être doté de ressources supplémentaires et prolongé jusqu’à la mi-2021, notamment si une seconde vague épidémique devait déferler d’ici la fin de l’année. Par ailleurs, face à une inflation en sourdine tout au long de la période considérée, il reste de la marge pour un nouvel assouplissement de la politique monétaire.