En 2020, la pandémie va plonger le pays dans une grave récession générée par la contraction économique mondiale, l’effondrement du tourisme, la baisse des prix du pétrole et les nécessaires mesures de confinement prises à l’échelle nationale. Le PIB chuterait de 8.6 % en 2020 en cas de résurgence de la maladie en fin d’année (scénario de deux chocs successifs). En l’absence d’autres épisodes de contamination (scénario du choc unique), il se contracterait de 7.5 % et se redresserait au second semestre de l’année grâce aux exportations et à la consommation. Dans les deux scénarios, le PIB restera inférieur à son montant à la fin de 2019, car il faudra un certain temps pour que le tourisme et les exportations reviennent à leurs niveaux antérieurs à la pandémie. Les personnes pauvres et vulnérables, notamment les travailleurs du secteur informel, seront particulièrement touchés par la récession.
Le Mexique a mis en œuvre un large éventail de mesures budgétaires, financières et monétaires pour lutter contre la crise. L’espace budgétaire est limité, mais, compte tenu de la sévérité de la récession, il est justifié de prendre de nouvelles dispositions pour atténuer les difficultés et renforcer la reprise. Elles devront apporter aux travailleurs touchés, à la fois dans les secteurs formel et informel, une aide au revenu et éviter la disparition d’entreprises viables. Il sera essentiel d’encourager l’investissement privé pour susciter une reprise créatrice de nombreux emplois, ce qui exigera de réduire les pesanteurs réglementaires et l’incertitude.