L’économie a été durement touchée par la pandémie de COVID-19. La production devrait diminuer de 8 % en 2020 avant de se redresser en 2021 si l’épidémie actuelle est enrayée et les restrictions progressivement levées à partir de mi-mai (scénario du choc unique). En cas de seconde vague de contamination à la fin de 2020 (scénario de deux chocs successifs), on table sur une réduction de 10 % du PIB et un fort ralentissement de la reprise. Dans les deux scénarios, c’est la demande intérieure qui est à l’origine de la chute de l’activité, notamment la consommation et les investissements privés. La consommation contenue sera le moteur du redémarrage initial, l’investissement suivant avec retard en raison des capacités inemployées et de la persistance de l’incertitude, mais dans les deux scénarios, la production sera encore à la fin de 2021 en deçà de son niveau antérieur à la crise. Le chômage restera tout au long de 2021 bien supérieur à ses niveaux de 2019. Les stabilisateurs automatiques et les dépenses discrétionnaires soutiendront les entreprises et les ménages, provoquant un déficit budgétaire.
Le gouvernement a mis en œuvre au moment opportun des mesures de soutien, dont une aide financière couvrant jusqu’à 90 % des salaires, des reports d’impôts, des garanties de crédit pour les entreprises et un accès facilité à l’aide sociale à l’intention des travailleurs indépendants. À l’avenir, l’action publique devra s’orienter progressivement vers une stimulation de la demande, tout en relevant les défis structurels posés par les politiques du logement et des retraites, en élargissant le champ d’application de la sécurité sociale et en réduisant les émissions d’azote et de gaz à effet de serre.