L’économie va être durement frappée par la crise actuelle, même si le pays a réussi jusque-là à endiguer l’épidémie. L’effondrement des échanges mondiaux et la désorganisation massive de chaînes de valeur mondiales pénaliseront le secteur manufacturier, dépendant des exportations. En cas de résurgence du virus vers la fin de l’année (scénario de deux chocs successifs), le PIB devrait accuser un recul de plus de 11 % en 2020. Le PIB se contractera de 9.3 % si la vague de la pandémie se calme durant l’été et en l’absence de nouvelle vague (scénario du choc unique). La reprise sera entravée dans un climat d’incertitude accrue et de chômage élevé.
Les mesures budgétaires mises en place amortiront l’impact de la récession jusqu’à un certain point. Divers programmes d’aide assurent des transferts supplémentaires aux ménages, aux travailleurs indépendants et aux entreprises. Toutefois, pour que cette aide à la population et à l’économie soit efficace, il faudra renforcer les services publics de l’emploi et simplifier les procédures de demande afin d’assurer que les allocations seront versées en temps et en heure. Il sera nécessaire d’assurer un suivi et une évaluation de ces mesures dès lors que l’aide devra être étendue et adaptée si les coûts économiques de la crise actuelle s’inscrivaient dans la durée. Même si la dette relativement peu élevée procure une marge de manœuvre budgétaire pour soutenir l’économie, il faudra formuler une stratégie budgétaire à moyen terme claire et la faire connaître. De ce fait, une réforme des retraites serait indispensable pour contribuer à assurer la viabilité budgétaire à long terme.