Une riposte prompte et décisive a permis d’enrayer l’épidémie de COVID-19, contribuant à sauver des vies et à faire redémarrer l’économie plus rapidement. Toutefois, le confinement a entraîné un arrêt brutal de l’activité dans plusieurs secteurs au second trimestre. La reprise bénéficiera d’une stimulation budgétaire et monétaire substantielle, mais sera lente car le chômage élevé et le manque de confiance des entreprises freinent la demande intérieure ; en outre, la progression des exportations est gênée par l’effondrement du tourisme international. En supposant qu’il n’y ait pas de résurgence de la maladie (scénario du choc unique), le PIB baisserait de près de 9 % en 2020 et retrouverait seulement son niveau d’avant la crise à la fin de 2021. En cas de second épisode mondial de contamination au quatrième trimestre de 2020 (scénario de deux chocs successifs), le PIB se contracterait de 10 % en 2020 et resterait à la fin de 2021 inférieur de 3.5 % à son niveau antérieur à la crise.
Lorsque l’économie commencera à se redresser, beaucoup de travailleurs auront perdu leur emploi et de nombreuses entreprises se retrouveront au bord de l’insolvabilité. Il faudra maintenir les mesures budgétaires destinées à préserver les emplois et à prévenir les faillites d’entreprises viables jusqu’à ce que la reprise soit fermement assurée ; en outre, les politiques budgétaire et monétaire devront continuer à soutenir la demande globale. Le renforcement de la capacité du système de santé à lutter contre l’épidémie permettrait de réduire la nécessité d’un confinement en cas de nouvelle épidémie.