Après avoir enregistré une croissance positive au début de l'année, la production turque devrait se contracter de près de 5 % à 8 % en 2020, selon qu'une nouvelle vague de l'épidémie de coronavirus vers la fin de l'année est évitée (scénario du choc unique) ou non (scénario de deux chocs successifs), en raison de destructions d'emplois, d'une baisse marquée des revenus et d'un recul de la demande extérieure. Compte tenu du caractère relativement limité du système de protection sociale et de l'ampleur de l'endettement des entreprises, la reprise consécutive à la levée des mesures d'endiguement devrait être progressive. Dans le scénario de deux chocs successifs, l'adoption de nouvelles mesures de confinement entraînerait un recul plus marqué de l'investissement et de la production en 2020 et une reprise plus graduelle en 2021.
Un large éventail de mesures budgétaires, quasi budgétaires et monétaires ont été mises en œuvre simultanément pour atténuer les problèmes de liquidités. Une aide plus inclusive devrait être apportée aux ménages dans le besoin, notamment aux salariés et aux travailleurs indépendants du secteur informel. Une aide financière à long terme améliorant la solvabilité, fondée de préférence sur des instruments non générateurs d'endettement, apportée aux entreprises de toutes tailles surendettées et saines améliorerait leur potentiel de croissance à la suite du choc. Renforcer la transparence et la crédibilité des politiques budgétaire, monétaire et financière contribuerait à remédier à la fragilité des paramètres fondamentaux de l'économie, et à réduire la vulnérabilité de la Turquie aux chocs externes.