L’économie affichait une croissance solide avant le choc de la pandémie, mais subit en 2020 sa plus forte contraction depuis la fin des années 90. Si le confinement a été levé après deux mois, une reprise rapide est peu probable compte tenu du maintien des mesures de distanciation, de la vulnérabilité des ménages et de l’incertitude omniprésente ainsi que de la faiblesse de la demande extérieure, en provenance d’Europe notamment. Une deuxième vague de contaminations au COVID-19 en 2020 (scénario de deux chocs successifs) se traduirait par une contraction de l’économie de quelque 8 % et de 0.3 % en 2021. Dans ce cas, le chômage serait pratiquement multiplié par deux alors que l’emploi avait atteint des niveaux historiquement élevés en 2019. En revanche, le pays semble avoir endigué la propagation du virus à ce jour, comme en témoigne le faible nombre de décès déclarés. Si l’épidémie de COVID-19 marque le pas d’ici à l’été (scénario du choc unique), un rebond plus rapide de la consommation et de l’investissement privés se solderait par un recul moindre de la production de 7.1 % en 2020.
Une augmentation des ressources pour la riposte à la crise favoriserait une reprise plus vigoureuse. De nouveaux financements sont nécessaires pour le secteur de la santé étant donné ses ressources relativement limitées. Un élargissement de l’accès aux allocations chômage et aux prestations soumises à conditions de ressources et la mise en œuvre de politiques actives du marché du travail constituent une priorité en raison d’une faible couverture. Un accroissement de l’aide aux entreprises sous forme de liquidités empêcherait les faillites et leur permettrait de se préparer à une reprise. Une adhésion au Mécanisme de change européen (MCE II) et à l’union bancaire en 2020 doperait la confiance. Des ressources supplémentaires de l’UE aideraient le pays à amplifier sa riposte à la crise, notamment si les conditions de financement deviennent plus resserrées.