Les mesures de confinement strictes ont prélevé un lourd tribut sur l’économie. Dans l’hypothèse d’un reflux de la pandémie actuelle et de l’absence de nouvelles poussées épidémiques (scénario du choc unique), le PIB devrait fléchir de 7.4 % en 2020, puis rebondir de 4.8 % en 2021. Dans le scénario, tout aussi probable, de deux chocs successifs, la résurgence de l’épidémie dans le courant de l’année et les nouvelles mesures d’endiguement se traduiront par une croissance plus faible, soit une contraction de 9.5 % en 2020 et un redressement de 2.4 % en 2021. Le gouvernement a introduit d’importantes aides financières en faveur des entreprises, en grande partie non remboursables, et pris d’autres mesures, s’adressant notamment aux indépendants, aux travailleurs temporaires et aux petites entreprises, et qui contribueront à amortir les pertes d’emploi et à soutenir le revenu des ménages et des entreprises. Néanmoins, un chômage élevé freinera la hausse de la consommation. La persistance des incertitudes va également peser sur l’investissement privé, limitant la reprise et, notamment dans le scénario de deux chocs successifs, accentuant les risques d’hystérésis.
La mise en place précoce de mesures pour faire face à la pandémie a contribué à limiter sa propagation. Pour soutenir la reprise, le gouvernement devrait ouvrir la voie à un redéploiement plus efficient des ressources en stimulant l’investissement public dans des énergies et des technologies plus vertes, ce qui favorisait aussi la réduction de la forte pollution atmosphérique. En outre, des mesures de soutien supplémentaires devraient être ciblées sur les ménages vulnérables et les entreprises solvables souffrant de problèmes de trésorerie, en particulier dans les secteurs encore soumis aux restrictions destinées à endiguer l’épidémie.