Le réajustement des dépenses publiques peut significativement contribuer à rendre la croissance plus inclusive et à enrayer la corruption. Les prestations sociales représentent 15 % du PIB, dont une part importante et croissante est versée à des ménages qui ne sont pas pauvres. S’agissant du régime de retraites, la différence sur le cycle de vie entre les contributions payées et les prestations servies est déséquilibrée au profit des personnes aux revenus plus élevés. En parallèle, la pauvreté touche surtout les enfants et les jeunes. Limiter les futures augmentations des prestations sociales qui profitent principalement à la classe moyenne pourrait permettre de financer davantage de transferts sociaux en faveur des personnes pauvres, des enfants et des jeunes, ce qui aurait un fort impact sur la réduction des inégalités. Le programme de transferts sociaux conditionnés Bolsa Familia, qui ne représente que 0.5 % du PIB, constitue à cet égard un exemple très réussi. Une augmentation des dépenses au titre de ce programme, par un relèvement des seuils permettant d’en bénéficier et du montant des prestations, permettrait de réduire la pauvreté et les inégalités. Le fait de subordonner les prestations à la fréquentation scolaire et à un suivi médical contribue également à réduire les inégalités en matière d’éducation et de santé, profitant par là‑même à la productivité. Les avantages fiscaux et les subventions au crédit en faveur des entreprises du secteur privé ont favorisé la corruption et les pots‑de‑vin dans la sphère politique, sans bénéfices perceptibles en matière de bien‑être ou de productivité. Il convient de poursuivre les efforts récents visant à réduire ces subventions.
Les gains de productivité doivent devenir le principal moteur de la croissance à plus long terme. Il faudra accroître la concurrence dans de nombreux secteurs pour permettre un redéploiement du travail et du capital au profit des activités et des entreprises à fort potentiel. Une plus grande intégration au sein de l’économie mondiale contribuerait à renforcer l’efficience en ouvrant un plus grand nombre d’entreprises à la concurrence étrangère et en améliorant l’accès à des biens intermédiaires et d’équipement à moindre coût. La réduction des obstacles domestiques à l’accès aux marchés et la mise en œuvre de politiques de réduction des coûts, comme une mise en conformité facilitée vis‑à‑vis des obligations fiscales ou l’amélioration de l’exécution des contrats, permettraient aussi de générer des gains d’efficience. En l’espèce, une refonte en profondeur du système fragmenté de la fiscalité indirecte, dans la perspective de l’instauration d’une taxe sur la valeur ajoutée unifiée, pourrait accroître la compétitivité des entreprises dans l’ensemble du pays.