La crédibilité et l’efficacité accrues de la politique monétaire ont permis de maintenir l’inflation à un rythme modéré. Un assouplissement de la politique monétaire n’est guère envisageable toutefois, dans la mesure où les anticipations d’inflation ne rendent pas compte pleinement du nouvel environnement de faible hausse des prix et alors que les risques sont à la hausse, notamment au vu des prix des produits de base et de l’ajustement proposé pour les prix agricoles.
Le gouvernement a mis en place en 2018 un régime national d’assurance maladie afin de fournir une couverture médicale à 100 millions de foyers pauvres et vulnérables, soit environ 500 millions de bénéficiaires, au titre de la prise en charge des soins de santé secondaires et tertiaires. Il envisage également la création de centres de soins primaires et de centres de bien‑être afin d’assurer un accès financièrement abordable et équitable à la santé dans tout le pays. Si cette initiative est louable, elle doit cependant s’accompagner d’actions pour former davantage de médecins et d’infirmières, ainsi que de campagnes de sensibilisation aux maladies liées au mode de vie, notamment au tabagisme et à la consommation excessive de graisses et de sucre.
Il est essentiel d’assainir le système bancaire pour soutenir la reprise de l’investissement. La recapitalisation des banques publiques facilite la reprise de l’activité de crédit. Les mesures récentes visant à accélérer la prise en compte des actifs compromis permettront de faciliter la résolution des créances douteuses et litigieuses (CDL), dont l’encours est élevé au regard des normes internationales. Néanmoins, il conviendrait d’évaluer l’efficacité des lois sur la faillite et des nouveaux tribunaux chargés du recouvrement des créances. Des réformes destinées à améliorer la gouvernance bancaire sont également nécessaires pour éviter une nouvelle accumulation de CDL. Une protection plus efficace des intérêts des actionnaires minoritaires obligerait les banques à faire montre de plus de prudence et d’indépendance dans leur prise de décision. Une amélioration de la gestion des risques et des pratiques d’audit dans les banques publiques contribuerait à améliorer la qualité de leurs portefeuilles. Enfin, les banques publiques devraient également avoir la possibilité d’attirer et de fidéliser les talents, notamment en bénéficiant d’une plus grande liberté pour fixer la rémunération de leurs salariés.
La nouvelle approche du fédéralisme par la concurrence et la coopération favorise les réformes visant à améliorer le climat des affaires et à moderniser le droit du travail. La comparaison des performances stimule la concurrence. Une meilleure évaluation des résultats, notamment en matière de création d’emplois, serait essentielle pour identifier les meilleures pratiques et encourager la modernisation des lois. Il conviendrait aussi de poursuivre les initiatives récentes destinées à améliorer la qualité des données sur le marché du travail et la rapidité de leur publication.