L’économie entre dans une récession profonde, la plus grave depuis un siècle, sous l’effet des mesures de confinement qui s’imposent dans le pays pour contenir la propagation du COVID-19, de la contraction de l’économie mondiale, de la baisse des cours du pétrole et du durcissement des conditions financières. Si une deuxième vague déferle fin 2020, le PIB chutera de 7.9 % en 2020 et une reprise lente et progressive sera décalée en 2021. Si la pandémie est maîtrisée après la vague actuelle, le PIB devrait reculer de 6.1 % en 2020. La reprise sera modérée, tirée par une amélioration de la confiance des consommateurs et par un redressement progressif de l’investissement à la faveur d’un allégement de la charge fiscale des entreprises mis en place dans une réforme fiscale en 2019. Un environnement extérieur fragile continuera à peser sur le commerce et accentuera la vulnérabilité des prix des produits de base déjà faibles.
La politique budgétaire devrait continuer à soutenir les services de santé publique et préparer le système de santé à de futures flambées de maladie à COVID-19. Malgré un espace budgétaire restreint, de nouvelles ressources publiques ciblées pourraient être nécessaires pour stimuler l’activité économique dans les secteurs les plus pénalisés par les mesures d’endiguement. Il sera indispensable de favoriser l’emploi formel, à travers une diminution des prélèvements sur les salaires, afin de placer l’économie sur une trajectoire de productivité plus élevée et de croissance inclusive. La politique monétaire devrait rester accommodante et être encore assouplie si besoin est.