L’économie sociale et solidaire (ESS) permet de favoriser la création d’emplois et l’activité économique tout en ayant un impact social. Dans l’Union européenne, les organisations de l’économie sociale emploient plus de 13,6 millions de personnes, soit 6,3 % de la main-d’œuvre totale (CIRIEC, 2017[1]) . En Colombie et au Mexique, l’ESS représente respectivement 4 % et 3,2 % de l’emploi total (OECD, Forthcoming[2]). Au-delà de la création d'emplois, l’ESS est de plus en plus reconnue pour ses contributions aux transitions écologique et numérique, ainsi qu'au renforcement des communautés, tant au niveau national qu'infranational.
L’économie sociale et solidaire englobe une diversité de notions et de concepts1. En fonction du contexte local, de l'histoire et des traditions, les termes d’économie sociale, d’économie solidaire et de troisième secteur peuvent être utilisés parallèlement à l’ESS, malgré des différences significatives. Ces concepts ont été élaborés afin d’identifier des formes d’activités et d’entités spécifiques par divers groupes de parties prenantes. Bien que des chevauchements existent sur certains aspects, ces notions définissent l’ESS et ses entités sous différentes perspectives. L’ESS s’est distinguée pour inclure à la fois l’économie sociale et l’économie solidaire. Ce terme a été adopté à la fin des années 1990 afin de mieux identifier les liens communs entre économie sociale et économie solidaire, tout en reconnaissant leurs différences (Galera and Chiomento, 2022[3]). De plus en plus adoptée par les praticiens, les universitaires, et au niveau international (OIT et UNTFSSE), l’ESS a également gagné en importance dans les recherches récentes ainsi que dans la législation nationale de certains pays, tels que la Bulgarie et la France (OECD, Forthcoming[2]). En juin 2022, l’OCDE a adopté la Recommandation sur l’économie sociale et solidaire et sur l'innovation sociale (2022[4]), offrant ainsi une norme internationale et un cadre politique pour les pays, régions et villes souhaitant développer l’ESS.
L’économie sociale et solidaire regroupe principalement des associations, des organisations à but non lucratif, des coopératives, des mutuelles, des fondations et, plus récemment, des entreprises sociales. Des initiatives communautaires, locales et spontanées peuvent également faire partie de l'ESS. Selon la recommandation de l'OCDE sur l'économie sociale et solidaire et l'innovation sociale, les activités de ces entités sont généralement guidées par des objectifs sociaux, des valeurs de solidarité, la primauté des personnes sur le capital et, se caractérisent, dans la plupart des cas, par une gouvernance démocratique et participative (OECD, 2022[5]). Les entités de l'ESS se distinguent selon deux critères fondamentaux : leur raison d'être, car elles répondent en priorité à des besoins sociaux et poursuivent un objectif social, et leur mode de fonctionnement, qui repose sur des modèles économiques spécifiques fondés sur la collaboration, généralement au niveau local. Plus récemment, la notion d'entreprise sociale a été intégrée afin de reconnaître les entités qui commercialisent des biens et des services, s’engagent à réaliser des objectifs sociaux et dont le but principal n'est pas la maximisation du profit pour les propriétaires, mais le réinvestissement des bénéfices pour la réalisation continue de ses objectifs sociaux (OECD, 2022[5]).