À l’instar des résultats des précédentes enquêtes RTM, de nombreux répondants sont favorables à une intervention accrue des pouvoirs publics dans le domaine de la protection sociale. L’enquête RTM apporte également des éléments sur la façon dont les répondants hiérarchisent l’action des pouvoirs publics, à la fois pour les défis urgents et pour les investissements à plus long terme par domaine d’action.
Interrogés sur les défis urgents auxquels est confronté leur pays aujourd’hui, une majorité de répondants pensent que les pouvoirs publics devraient accorder une plus grande priorité à l’aide à apporter aux populations pour faire face à la crise du coût de la vie en 2022 (Graphique 3.6). Au total, 73 % des personnes interrogées pensent que l’État devrait accorder une plus grande ou une bien plus grande priorité à « l’aide à apporter aux populations pour faire face à la hausse du coût de la vie » dans l’année à venir. De même, les personnes interrogées pensent que l’État devrait donner la priorité à l’aide aux personnes âgées vulnérables et aux personnes à faible revenu, frappées de plein fouet par la crise du coût de la vie.
Le changement climatique est également considéré comme un domaine d’action hautement prioritaire dans le « module sur les événements actuels », 59 % des répondants en moyenne appelant les pouvoirs publics à donner la priorité à cette question. En revanche, les questions directement liées à la crise du COVID‑19, notamment la prise en compte de ses effets à plus long terme sur la santé psychique et physique, et l’aide aux parents pour s’adapter aux changements de situation de leurs enfants à l’école et dans les crèches, sont jugées moins prioritaires (non incluses dans le graphique).
Les pays où les répondants sont plus nombreux à souhaiter que l’État en fasse davantage pour assurer leur sécurité sociale et économique et leur bien-être sont aussi ceux où ils sont plus nombreux à craindre de ne pas pouvoir payer les biens essentiels (alimentation, logement, énergie et remboursement des crédits) (Graphique 3.7). De même, en 2022, les répondants étaient plus nombreux à s’inquiéter du coût de la vie dans les pays où le système de protection sociale est généralement plus faible.
Le classement des différents domaines d’action montre que ce sont les services de santé, les pensions de retraite et les services de soins de longue durée pour les personnes âgées pour lesquels les répondants souhaiteraient en priorité une amélioration des prestations et de l’accès (Graphique 3.8). Plus précisément, 43 % des répondants accorderaient la priorité aux services de santé, 37 % aux pensions de retraite et 30 % aux services de soins de longue durée pour les personnes âgées si une hausse de 2 % de leurs impôts était consacrée à améliorer les prestations et l’accès aux services publics. L’amélioration de l’accès aux services de santé reste le domaine d’action le plus sélectionné, la majorité des répondants déclarant être disposés à renoncer à 2 % de leurs revenus pour bénéficier de meilleurs services de santé dans cinq pays : le Chili, la Grèce, l’Irlande, le Portugal et l’Espagne.
Le soutien en faveur d’investissements supplémentaires dans le système de retraite est même relativement important dans les pays qui se montrent peu favorables à de nouveaux investissements dans d’autres domaines de la politique sociale, comme l’Allemagne, la Lituanie et la Suisse. En Suisse, l’accent mis sur les pensions de retraite dans l’enquête correspond à des écarts de revenu relativement importants parmi les personnes âgées de 65 ans et plus et les personnes d’âge actif. En effet, en Suisse, 46 % des répondants se déclarent disposés à consacrer 2 % de plus de leur revenu à l’amélioration du régime de retraite, un pourcentage identique à celui exprimé en Grèce (46 %) et uniquement inférieur à celui de deux autres pays participants : le Chili (51 %) et la Slovénie (48 %)