Bien que le système de protection sociale soit plus développé dans la plupart des pays de l’OCDE que dans les pays non membres, l’enquête Des risques qui comptent montre que la satisfaction à l’égard de certains aspects de la protection sociale est, en moyenne, relativement faible. Elle révèle en outre que les personnes interrogées dans la plupart des pays sont mécontentes de l’action des pouvoirs publics face à la pandémie de COVID‑19.
Nombreux sont ceux qui ne sont pas satisfaits des mesures prises par l’État pendant la pandémie de COVID‑19 (Graphique 3.3). En moyenne dans les pays, moins de la moitié (45 %) des répondants pensent que l’action publique a été suffisante, 33 % qu’elle a été excessive et 14 % qu’elle a été insuffisante. Dans huit pays, une (petite) majorité estime que les pouvoirs publics en ont fait assez, les taux les plus élevés étant observés en Irlande et au Portugal (64 %). À l’inverse, la proportion de personnes satisfaites est relativement faible en Lettonie (30 %) et en Pologne (29 %). La Pologne est également le pays qui compte la plus forte proportion de répondants (55 %) qui jugent l’action publique insuffisante. Dans deux pays seulement (Danemark et Finlande), les personnes interrogées sont plus susceptibles de dire que les pouvoirs publics en ont fait trop plutôt que trop peu pour surmonter la pandémie. Il convient de noter que dans ces deux pays, les niveaux de satisfaction globale à l’égard de la protection sociale et des pouvoirs publics sont depuis longtemps relativement élevés.
D’une manière plus générale, lorsqu’on les interroge sur les prestations sociales après les périodes de confinement imposées pendant la crise du COVID‑19, les répondants estiment qu’il n’est pas facile de les obtenir (Graphique 3.4). Près de la moitié (46 %) d’entre eux pensent qu’ils ne pourraient pas bénéficier facilement de prestations publiques s’ils en avaient besoin, et environ un quart (26 %) sont partagés quant à la possibilité de percevoir des prestations en cas de besoin. L’accès aux prestations est considéré comme particulièrement difficile dans des pays comme Israël et le Portugal, alors qu’il l’est moins en Norvège ou aux Pays-Bas, par exemple.
Interrogés sur leur degré de satisfaction à l’égard de la protection sociale dans certains domaines d’action, les répondants se déclarent relativement peu satisfaits (Graphique 3.5). Moins de la moitié des personnes interrogées pensent qu’elles auraient accès à des services publics de qualité et abordables dans l’un quelconque de ces domaines : éducation, sécurité publique, santé, emploi, aide aux familles, soins de longue durée pour les personnes âgées, besoins liés au handicap/à l’incapacité, et logement.
Dans tous les pays, c’est dans les domaines de l’éducation, de la sécurité publique et de la santé que la satisfaction à l’égard de la qualité et de l’accessibilité financière des services publics est généralement la plus élevée, ce qui cadre avec les conclusions du cycle 2020 de l’enquête Des risques qui comptent. La majorité des répondants sont satisfaits de leur accès à une instruction de qualité et abordables dans 11 pays (par ordre décroissant de satisfaction) : Finlande, Canada, Estonie, Suisse, Autriche, États-Unis, Norvège, Pays-Bas, Irlande, Slovénie et Espagne (Graphique 3.5). Des pays se distinguent sur certains aspects de l’action publique, comme une satisfaction relativement élevée à l’égard des services publics de santé en Belgique (55 %), aux Pays-Bas et en Suisse (53 % dans les deux cas).
En revanche, les répondants sont moins satisfaits des logements sociaux, des services liés au handicap et à l’incapacité, et des services de soins de longue durée pour les personnes âgées. Par exemple, très peu de répondants (17 % dans les deux cas) estiment avoir accès à des logements sociaux abordables et de bonne qualité au Portugal et en Irlande. Ces deux pays affichent également l’un des taux de satisfaction les plus faibles à l’égard des services publics liés à l’invalidité, l’incapacité et les soins de longue durée, tout comme la Grèce (Graphique 3.5).
Confrontés aux difficultés actuelles après une période de problèmes structurels liés à un manque d’offre et à des investissements insuffisants, les pouvoirs publics devront prendre des mesures concrètes pour assurer une sécurité durable du logement à un plus grand nombre de ménages.