Les transferts publics en espèces offrent un filet de sécurité des revenus en cas de chômage. Dans la plupart des pays, deux niveaux de soutien sont disponibles : les prestations d’assurance‑chômage (contributives) et les prestations au titre des filets de protection sociale (non contributives).
Dans la plupart des pays de l’OCDE, les taux de versement des prestations d’assurance‑chômage est en règle générale largement supérieur à celui des prestations au titre des filets de protection sociale (Graphique 6.7). En moyenne dans les pays de l’OCDE, le taux de remplacement net (TRN) en cas de chômage, c’est-à-dire la part du revenu net d’activité qui est maintenue après une période de chômage donnée, est de 58 % pendant la phase initiale de la période de chômage pour une personne célibataire sans enfant rémunérée auparavant au salaire moyen, mais il tombe à 37 % une fois qu’elle fait partie de la catégorie des chômeurs de longue durée.
Les prestations au titre des filets de protection sociale se situent parfois bien en-deçà des seuils de pauvreté les plus courants (Graphique 6.8). Les taux de versement des prestations d’assistance sociale/chômage et des allocations de logement pour une personne célibataire sans enfant en fin de droits s’élèvent à moins de 20 % du revenu médian des ménages au Canada, aux États-Unis, en Hongrie, au Portugal et en République slovaque. Les allocations logement telles que les aides au logement locatif peuvent constituer, pour les locataires, une aide complémentaire au revenu, en portant le revenu au-dessus du seuil de pauvreté au Japon et aux Pays-Bas. Dans aucun pays cependant les prestations sociales non contributives peuvent à elles seules mettre à l’abri de la pauvreté.
Le nombre d’heures de travail au taux de salaire horaire moyen que les bénéficiaires de prestations au titre des filets de protection sociale doivent effectuer pour échapper à la pauvreté varie selon les pays et les catégories de famille. En moyenne dans l’OCDE, une personne célibataire sans enfant qui touche des prestations sociales doit travailler 10 heures par semaine au salaire national moyen pour échapper à la pauvreté (Graphique 6.9). Les couples avec deux enfants dont l’un des partenaires est sans emploi ont besoin d’effectuer 17 heures de travail. Cet écart est particulièrement marqué dans des pays comme la Norvège, la Nouvelle‑Zélande, les Pays-Bas et la Tchéquie. En Allemagne, au Danemark, en Finlande, en Lituanie et au Royaume‑Uni, les couples doivent travailler moins longtemps par semaine que les célibataires pour échapper à la pauvreté.