La mondialisation, les progrès technologiques et l’évolution démographique ont des conséquences profondes sur le monde du travail. Ces mégatendances influent sur le nombre et la qualité des emplois disponibles, ainsi que sur la manière dont ces emplois sont exercés et sur les compétences dont les travailleurs auront besoin à l’avenir pour tirer leur épingle du jeu face à une concurrence de plus en plus vive.
En moyenne dans les pays de l’OCDE couverts par la Base de données sur les compétences pour l’emploi, plus de cinq emplois en tension (en pénurie de main-d’œuvre) sur dix concernent des professions hautement qualifiées (Graphique 5.7). Il s’agit par exemple de postes de direction ou de métiers de pointe des secteurs de la santé, de l’enseignement ou des TIC. Une proportion relativement importante des pénuries de main-d’œuvre (41 % environ du total des emplois en tension dans la zone OCDE) concerne aussi les professions moyennement qualifiées, notamment dans les secteurs des services à la personne, de l’électricité ou de l’électronique. En revanche, dans les pays de l’OCDE, moins d’un emploi en tension sur dix concerne des professions peu qualifiées. Les pénuries de main-d’œuvre sont d’une gravité très variable à l’échelle la zone. En Belgique et en Estonie, plus de neuf emplois en tension sur dix relèvent de professions très qualifiées. Au Mexique la demande de professionnels hautement qualifiés est largement inférieure : moins de deux emplois en tension sur dix correspondent à cette catégorie, et la majorité des pénuries concerne des métiers peu à moyennement qualifiés.
En moyenne, dans les 14 pays de l’OCDE disposant de données, le pourcentage d’offres d’emploi publiées en ligne pour lesquelles des compétences en intelligence artificielle (IA) sont demandées est extrêmement faible, puisqu’il s’élevait tout au plus à 0.84 %, aux États-Unis, en 2022. Néanmoins, ces offres d’emploi avaient progressé de 33 %, en moyenne, par rapport à 2019 – l’Autriche et la Suède étant les seuls pays à ne signaler aucun changement sur la période considérée (Graphique 5.8). Les demandes liées à l’IA sont très concentrées et concernent généralement des postes appartenant au secteur des technologies de l’information et des communications (TIC) et des services professionnels, les compétences les plus recherchées touchant à l’apprentissage automatique – autrement dit à l’application systématique d’algorithmes afin de synthétiser les relations sous-jacentes entre des données et informations.
Dans la plupart des pays de l’OCDE, les femmes ont davantage participé que les hommes à des programmes de formation au cours des quatre semaines ayant précédé l’entretien (Graphique 5.9). En moyenne, dans les pays de l’OCDE, elles ont sur eux une avance de 3.5 points de pourcentage pour ce qui est de la participation aux activités de formation des adultes. En Suède et en Islande, leur avance excède même les 10 points. La République slovaque et la Türkiye sont les deux seuls pays où les hommes devancent les femmes. Si la participation à ces activités procure aux unes et aux autres un bénéfice significatif, sur les plans de la rémunération et de l’employabilité, les chercheurs ont observé que les femmes qui suivent une formation liée à leur emploi perçoivent une rémunération supérieure à celle de leurs homologues masculins.