Les violences faites aux femmes englobent toutes les formes de violence perpétrées à l’encontre des femmes. Il s’agit de toutes les formes de violence physique, de violences sexuelles et d’abus sexuels, de violence psychologique, de violence économique et de harcèlement. Parmi les autres formes de violence à l’encontre des femmes, on peut citer le harcèlement, le viol et d’autres actes d’agression, le mariage précoce, la traite des êtres humains, les mutilations génitales, l’absence de droits en matière de procréation, les normes sociales qui dévalorisent les femmes et les lois discriminatoires qui les privent de leurs droits.
La part de femmes qui déclarent avoir été victimes de violence est élevée dans de nombreux pays. Dans les pays de l’OCDE, 22 % des femmes ont déclaré avoir déjà été victimes de violences conjugales physiques ou sexuelles au cours de leur vie, et 4 % des femmes en avoir subi au cours de l’année écoulée. Plus de 30 % des femmes en Colombie et en Türkiye déclarent avoir déjà subi des violences interpersonnelles de la part d’un partenaire au cours de leur vie, tandis que plus de 8 % des femmes en Colombie, en Corée, au Mexique et en Türkiye déclarent avoir subi des violences conjugales au cours de l’année écoulée (Graphique 8.7). Toutefois, la prévalence des violences faites aux femmes serait sous-déclarée étant donné que les survivantes/victimes craignent des représailles ou manquent de ressources pour s’échapper.
L’indice Institutions sociales et égalité des genres (SIGI) 2023 de l’OCDE a montré que les normes sociales et les cadres juridiques peuvent soit stimuler les processus de transformation sociale, soit faire obstacle à l’autonomisation des femmes. Bien que des progrès législatifs aient été accomplis depuis le SIGI 2019 pour protéger l’intégrité physique des femmes, des disparités subsistent entre les pays de l’OCDE. Dans 28 pays, le cadre juridique protège les femmes contre les violences (y compris celles exercées par leur conjoint), le viol et le harcèlement sexuel, sans exception légale. Dans quatre pays de l’OCDE, les survivantes restent confrontées à des obstacles juridiques ; dans six pays, la loi prévoit une protection juridique contre le harcèlement sexuel, mais soit les sanctions sont réduites, soit aucune sanction pénale n’est prévue.
Les normes sociales peuvent également exercer une puissante influence dissuasive sur les femmes, qui renoncent à dénoncer les auteurs de violences et à engager des poursuites à leur encontre. L’acceptation sociale des violences domestiques faites aux femmes par les femmes elles-mêmes fragilise le fonctionnement des cadres juridiques et fait obstacle à la lutte contre ce fléau. Dans les pays de l’OCDE, en moyenne, 10 % des femmes estiment qu’un mari est en droit de battre ou frapper sa femme, ce pourcentage allant de 2 % ou moins au Danemark, en Irlande et en Lituanie à plus de 30 % au Chili et au Mexique et à plus de 40 % en Corée (Graphique 8.8). L’indice SIGI 2023 montre que les attitudes qui justifient les violences faites aux femmes sont fortement associées à un nombre accru de victimes et de survivantes au cours de l’année précédente.
De nombreuses femmes se sentent vulnérables aux agressions physiques ou verbales, au harcèlement sexuel et à d’autres formes de violence ou de comportement importun, qui engendrent du stress et des préjudices physiques. En moyenne, dans les pays de l’OCDE, près d’une femme sur trois déclare ne pas se sentir en sécurité lorsqu’elle marche seule dans la rue la nuit, contre un homme sur cinq (Graphique 8.9). Les femmes se sentent plus en sécurité en Norvège, au Luxembourg et en Suisse, où elles sont moins de 15 % à ne pas se sentir en sécurité lorsqu’elles marchent seules dans la rue la nuit, qu’en Amérique latine (environ 60 %) et en Afrique du Sud (plus de 70 %).