Nuptialité et divortialité sont des indicateurs importants de l’évolution de la société, qui rendent compte des changements qui affectent les relations sociales, les structures familiales et, de manière plus générale, le bien-être des individus et des collectivités.
En 2022, les taux bruts de nuptialité se situaient entre 3 et 5 mariages pour 1 000 habitants, avec une moyenne OCDE de 4.3 (Graphique 4.10). La nuptialité est très faible en Colombie, où l’on dénombre 1.4 mariage pour 1 000 habitants, contre 6 pour 1 000, voire davantage, aux États-Unis, en Hongrie, en Lettonie et en Türkiye. En 1990, la plupart des pays de l’OCDE affichaient un taux compris entre 5 et 7 mariages pour 1 000 habitants. Seules la Hongrie et l’Islande ont vu augmenter leur taux de nuptialité entre 1990 et 2022.
Les taux bruts de divortialité varient eux aussi entre les pays, de 0.6 divorce pour 1 000 habitants en Colombie à 3.6 pour 1 000 au Chili en 2022. Entre 1990 et 2022, leur évolution a été contrastée : ils ont en effet augmenté dans 13 pays de l’OCDE, mais diminué dans 16 autres. La diminution a été particulièrement nette aux États‑Unis, quand l’augmentation a été très marquée en Espagne, en Italie et au Portugal.
Les restrictions mises en place lors de la première année de la pandémie de COVID‑19, avec notamment la distanciation sociale, les jauges de rassemblement et la limitation des déplacements, ont eu une incidence directe sur la nuptialité dans la plupart des pays en 2020. En moyenne, dans les 35 pays de l’OCDE pour lesquels on dispose de données, le taux de nuptialité a diminué de 25 %. En 2021, il reculait encore de 10 %. En moyenne, dans les pays de l’OCDE, le taux de divortialité a diminué de 10 % en 2020.
La baisse de la nuptialité et la stabilisation de la divortialité s’accompagnent d’un recul de l’âge au mariage. En moyenne à l’échelle de l’OCDE, celui-ci a considérablement augmenté (Graphique 4.11). Au début des années 1990, en effet, l’âge moyen au premier mariage était de 25 ans pour les femmes et de 28 ans pour les hommes. En 2021, il approchait de 32 ans pour les premières et de 34 ans pour les seconds. Si tous les pays connaissent un ralentissement du recul de l’âge au premier mariage, on continue d’observer des différences notables entre eux. L’âge moyen est ainsi très élevé dans la plupart des pays méditerranéens de même que dans les pays nordiques. En Israël et en Türkiye, en revanche, il avoisine 25 ans pour les femmes et 28 ans pour les hommes. Les différences entre les pays mettent en évidence la diversité des trajectoires de transition vers la conclusion de partenariats de longue durée : le concubinage en est devenu une forme courante, par exemple dans les pays nordiques, au point de retarder le mariage, voire souvent de le remplacer en tant que norme de partenariat.
S’ils n’étaient encore autorisés nulle part en 1999, les mariages entre personnes de même sexe étaient reconnus en 2022 par 25 pays de l’OCDE, sur tout ou partie de leur territoire national (Tableau 4.1). Dans les 20 pays de l’OCDE disposant de données, ces mariages représentaient en moyenne 2.2 % du total en 2021‑22, la proportion variant de 1.2 % en Islande à plus de 3 % en Australie et au Royaume‑Uni. À quatre exceptions près (Costa Rica, Islande, Portugal et Suisse), les unions de femmes étaient plus nombreuses que les unions d’hommes au début des années 2020. En effet, 56 % en moyenne des mariages entre personnes de même sexe ont été contractés par des femmes.