L’emploi est un déterminant essentiel de l’autonomie. Au dernier trimestre 2023, sept adultes en âge de travailler sur dix, dans la zone OCDE, exerçaient un emploi (Graphique 5.1). En Islande, aux Pays-Bas et en Suisse, le rapport monte à plus de huit sur dix, contre cinq sur dix en Türkiye. Les niveaux d’emploi sont généralement supérieurs à la moyenne de l’OCDE dans les pays nordiques et anglophones, et inférieurs dans les pays méditerranéens, latino‑américains et non membres.
Le taux d’emploi des hommes est systématiquement supérieur à celui des femmes, sauf en Finlande où, au T4 2023, les secondes avaient une avance d’un demi-point de pourcentage sur les premiers. Quant aux autres pays, les écarts les plus faibles (inférieurs à 3 points de pourcentage) sont relevés en Estonie, en Lettonie et en Lituanie. La différence de taux d’emploi atteint son niveau le plus élevé en Türkiye (plus de 35 points de pourcentage) et demeure relativement importante au Costa Rica et au Mexique (au-delà de 25 points de pourcentage).
D’une manière générale, le marché du travail a poursuivi son redressement après avoir subi les lourdes conséquences de la crise du COVID‑19, survenue en 2020. Au T4 2023, le taux d’emploi moyen dans la zone OCDE était supérieur, de près de 1.3 point de pourcentage, au niveau constaté au T4 2019. L’emploi a particulièrement progressé en Grèce, en Irlande et en Pologne (plus de 4 points de pourcentage), alors qu’il n’est pas encore revenu à son niveau d’avant-crise en Colombie et au Costa Rica (2.5 points en deçà).
Dans la zone OCDE, le taux d’emploi des mères tend à augmenter avec l’âge de leur plus jeune enfant (Graphique 5.2). Pratiquement partout, en effet, les mères sont moins enclines à travailler si leur dernier enfant est âgé de 0 à 2 ans que s’il a de 3 à 5 ans ou de 6 à 14 ans, quoique les écarts soient d’ampleur variable selon les pays. Relativement ténus dans quelques-uns (Luxembourg, Pays‑Bas et Portugal, p. ex.), ces écarts peuvent être considérables ailleurs. En Tchéquie, par exemple, le taux d’emploi des mères dont le plus jeune enfant a entre 0 et 2 ans était de 21 % en 2021, tandis qu’il atteignait 75 % et 92 %, respectivement, pour celles dont le benjamin a entre 3 et 5 ans ou entre 6 et 14 ans. Des différences relativement marquées entre les deux plus jeunes catégories peuvent être observées en Estonie et, dans une mesure légèrement moindre, en Finlande.
La transformation numérique réduit la demande de main‑d’œuvre pour l’exécution de tâches répétitives et manuelles, tandis qu’elle l’augmente en ce qui concerne les tâches peu ou hautement qualifiées et fait appel aux compétences en résolution de problèmes et aux qualités relationnelles. Les résultats d’une récente enquête de l’OCDE ont montré que 27 % des emplois, en moyenne, étaient exposés à un risque élevé d’automatisation dans la zone OCDE (Graphique 5.3). Il apparait que les professions les plus qualifiées étaient les moins menacées, contrairement aux emplois peu ou moyennement qualifiés. Le niveau d’exposition au risque n’est pas partout le même, puisqu’il va de 35 % des emplois, voire davantage, dans trois pays d’Europe centrale et orientale (Hongrie, République slovaque et Tchéquie) à moins de 20 % au Luxembourg et au Royaume‑Uni.