Les dépenses de santé des pays, ainsi que leur taux de croissance d’une année sur l’autre, sont liés à toute une série de facteurs économiques et sociaux, ainsi qu’à la diversité des structures de financement et d’organisation des systèmes de santé nationaux.
En 2022, les États-Unis ont continué de dépenser beaucoup plus pour la santé que tous les autres pays de l’OCDE, avec des dépenses s’élevant à 12 555 USD par habitant (Graphique 7.7). Ce niveau de dépenses est deux fois et demie plus élevé que la moyenne des pays de l’OCDE (5 000 USD) et supérieur de près de 55 % à celui de la Suisse, le pays qui consacre le plus de dépenses à la santé après les États-Unis. Trois quarts environ des pays de l’OCDE consacrent entre 3 000 et 8 000 USD par habitant à la santé. Parmi les pays qui dépensent moins de 3 000 USD figurent plusieurs pays membres de l’OCDE d’Europe centrale et d’Amérique latine, ainsi que la Türkiye. C’est le Mexique qui consacre le moins de dépenses à la santé, avec 1 200 USD par habitant (24 % de la moyenne OCDE). Parmi les grandes économies émergentes, la Chine, l’Indonésie et l’Inde ont consacré à la santé, en 2022, des montants par habitant qui correspondent à, respectivement, 20 %, 8 % et 4 % de la moyenne de l’OCDE.
Le Graphique 7.7 montre également la répartition des dépenses de santé selon le type de financement utilisé. En moyenne dans les pays de l’OCDE, trois quarts environ de l’ensemble des dépenses de santé proviennent soit de programmes publics (Danemark, Islande, Norvège, Royaume‑Uni et Suède), soit d’une forme d’assurance obligatoire (Allemagne, France, Japon et Luxembourg). En moyenne, les dépenses de santé engagées par le biais de dispositifs facultatifs, comme des régimes d’assurance‑maladie privés ou les paiements directs des ménages, représentent 22 % environ des dépenses totales. L’évolution des dépenses de santé et du PIB par habitant au cours des 15 dernières années met en évidence deux chocs : la crise économique et financière de 2008 et la pandémie de COVID‑19 en 2020 (Graphique 7.8). Si les économies de l’OCDE se sont fortement contractées en 2008 et 2009, la croissance des dépenses de santé s’est maintenue à court terme avant de flotter légèrement au-dessus de zéro, différentes mesures ayant été prises entre 2010 et 2012 pour réduire les dépenses publiques de santé. Cette évolution a été suivie d’un retour à une croissance un peu plus vigoureuse, tant des dépenses de santé que du PIB jusqu’à la pandémie. En 2020, avec les confinements à grande échelle et les autres mesures de santé publique qui restreignaient fortement l’activité économique et les dépenses de consommation, de nombreuses économies de l’OCDE ont été en chute libre. Un rebond a été observé en 2021, avec une hausse du PIB par habitant de 5.8 % en moyenne. Parallèlement, les dépenses réelles de santé par habitant se sont accélérées, passant d’à peine plus de 4 % en 2020 à 8 % en 2021, les pays ayant alloué des financements supplémentaires à la lutte contre la pandémie. Au sortir de la phase aiguë de la pandémie, en 2022, les dépenses de santé nationales par habitant auraient diminué en moyenne de près de 1.5 % en termes réels.
Au cours des années qui ont précédé la pandémie de COVID‑19, les dépenses de santé annuelles moyennes par habitant ont augmenté de 2.6 % en moyenne dans les pays de l’OCDE (Graphique 7.9). L’apparition du COVID‑19 en 2020 a entraîné une forte hausse des dépenses de santé, en particulier de la part des pouvoirs publics, qui ont dégagé des fonds pour ralentir et combattre les effets de la pandémie. Entre 2019 et 2022, la croissance annuelle moyenne des dépenses par habitant dans les pays de l’OCDE s’est accélérée pour atteindre 3.3 %. On observe toutefois des disparités entre les pays en termes d’évolution des dépenses de santé pendant la pandémie, en raison de la gravité des vagues successives dans les différentes régions ainsi que de l’ampleur et de la durée des mesures d’endiguement. Deux tiers environ des pays de l’OCDE ont vu leurs dépenses de santé augmenter plus fortement pendant la pandémie que dans les années qui l’ont immédiatement précédée ; seul le Mexique a vu la croissance de ses dépenses de santé ralentir au cours des trois dernières années.