L’utilisation d’internet a progressé de façon régulière et significative au cours des deux dernières décennies. En 2022, en moyenne 92 % environ des 16‑74 ans en moyenne utilisaient internet dans les pays de l’OCDE, contre seulement 52 % en 2005 (Graphique 8.13). Bien que tous les pays de l’OCDE disposant de données aient amélioré leur accès à internet depuis 2005, c’est en Grèce, au Mexique et en Türkiye que l’utilisation d’internet a le plus augmenté, de plus de 60 points de pourcentage.
Les différences en termes d’utilisation d’internet sont principalement liées au niveau d’études et à l’âge, et sont souvent étroitement liées aux niveaux de revenu. Dans la plupart des pays, l’utilisation d’internet est quasiment universelle chez les jeunes, mais il existe de profonds écarts chez les générations précédentes (Graphique 8.14). En moyenne, dans l’OCDE, environ 98 % des 16‑24 ans utilisaient internet en 2022 contre environ 81 % des 55‑74 ans. En 2022, le taux d’utilisation d’internet chez les 16‑24 ans allait de 100 % en Autriche, en Islande, au Luxembourg, en Norvège, au Portugal et au Royaume‑Uni, à 86 % aux États-Unis. En revanche, l’utilisation d’internet chez les 55‑74 ans s’échelonnait de 99 % en Norvège à 53 % en Türkiye. En termes de niveau d’études et de revenu des ménages, le taux d’utilisation d’internet augmente à mesure que le niveau d’études et le quintile de revenu augmentent. Si les hommes sont légèrement plus susceptibles que les femmes d’avoir utilisé internet, l’écart entre les genres est très faible en moyenne dans la zone OCDE.
En 2022, environ 15 % des adolescents de la zone OCDE ont déclaré avoir été victimes de cyberharcèlement au moins une ou deux fois au cours des deux mois précédents (Graphique 8.15). Les taux de cyberharcèlement les plus élevés de l’OCDE sont observés au Canada, en Lituanie, Lettonie, en Hongrie, en Pologne et au Royaume‑Uni, où plus d’un adolescent sur cinq a signalé en avoir été victime. Les taux les plus faibles sont observés en Espagne et au Portugal, où moins de 10 % des adolescents déclarent avoir été victimes de cyberharcèlement. L’espace numérique peut aussi créer de nouveaux risques et de nouvelles sources de tensions dans la vie des jeunes. Le fait d’avoir connu le cyberharcèlement, par exemple, création et diffusion rapides de messages ou de commentaires désobligeants, propagation de rumeurs, exclusion de groupes en ligne et autres formes de harcèlement, est associé à des niveaux plus élevés de symptômes anxieux et dépressifs, même par rapport au harcèlement classique, ce qui peut nuire au devenir des victimes (plus tard) dans la vie.
Les adolescentes sont plus susceptibles de déclarer avoir été victimes de cyberharcèlement que les adolescents. L’écart entre les genres est particulièrement prononcé au Canada, en France et en Suède, où les taux de cyberharcèlement des filles dépassent ceux des garçons de plus de 6 points de pourcentage. Les garçons adolescents font état de taux de cyberharcèlement plus élevés uniquement en Lituanie, de près de 10 points de pourcentage, et dans une moindre mesure en Pologne, de moins de 2 points de pourcentage.