La finalisation du budget de 2018 a été marquée par la confirmation bienvenue de l'évolution vers une orientation neutre de la politique budgétaire, reflétant le renforcement de la croissance économique et l'ajustement apporté à la règle budgétaire – selon laquelle le déficit structurel doit maintenant représenter sur la durée 3 % (au lieu de 4 % auparavant) de la valeur du Fonds public pour les retraites‑Composante étrangère (SPU, Statens pensjonsfond‑Utland). En mars, la Banque de Norvège (Norges Bank) a ramené son objectif d'inflation de 2.5 % à 2 %, pour qu'il soit plus en phase avec les objectifs poursuivis en la matière par les autres banques centrales. Les prévisions de la Banque de Norvège concernant son taux directeur, qui s'établit actuellement à 0.5 %, laissent augurer l'amorce d'un resserrement de la politique monétaire, puisqu'un relèvement de ce taux est prévu pour l'automne prochain.
Compte tenu de l'orientation plus neutre prise par la politique budgétaire, il est encore plus important d'améliorer l'efficience des dépenses publiques, tout en conservant le système complet de protection sociale et les services publics qui font partie intégrante du modèle socioéconomique de la Norvège. Une récente évaluation réalisée par l'OCDE met en évidence, par exemple, des problèmes d'efficience économique dans les infrastructures de transport. Une amélioration de l'efficience des dépenses publiques peut aussi contribuer à financer une réforme fiscale, telle que la baisse proposée de 24 % à 23 % du taux d'imposition des revenus ordinaires qui s'applique à la fois aux ménages et aux entreprises.
Dans la mesure où l'économie norvégienne se caractérise par des niveaux de coûts et de pression fiscale élevés, la compétitivité des entreprises repose sur des points forts liés à d'autres aspects de leur environnement. À cet égard, la priorité donnée au renforcement du système éducatif et à la simplification des formalités administratives illustre l'orientation judicieuse de l'action publique. L'accord conclu sur la réduction des incitations au départ en retraite anticipé dans le secteur public contribuera à réduire l'assèchement du réservoir de compétences lié à ces départs. De même, la renégociation cette année de l'accord tripartite sur des lieux de travail plus inclusifs offre la possibilité de mieux limiter l'utilisation des systèmes de congé de maladie et de prestations d'invalidité comme voies d'accès anticipé à la retraite.