L’indicateur conjoncturel de fécondité correspond au nombre moyen d’enfants auxquels une femme donne naissance au cours de son existence, compte tenu du taux de fécondité par âge observé, en excluant toute mortalité féminine durant les années de fertilité. Le renouvellement des générations est assuré à partir de 2.1 enfants par femme, environ.
Ces dernières décennies, la fécondité a considérablement baissé dans les pays de l’OCDE, passant en moyenne de 3.3 enfants par femme en âge de procréer en 1960 à 1.5 en 2022 (Graphique 4.4). Le recul est particulièrement marqué en Colombie, en Corée, au Costa Rica, au Mexique et en Türkiye, pays où la moyenne était comprise auparavant entre 4 et 5 enfants par femme. En 2021, l’indicateur conjoncturel de fécondité a légèrement augmenté dans les deux tiers des pays de l’OCDE, après le plus bas atteint en 2020, avant de se contracter de nouveau, en 2022, dans 31 pays sur 33 pour lesquels des données sont disponibles, la Nouvelle‑Zélande et le Portugal faisant exception.
En 2022, le taux de fécondité le plus élevé était observé en Israël, pays qui, avec 2.9 enfants par femme, est le seul dont l’indicateur conjoncturel soit supérieur au seuil de renouvellement des générations. La France et l’Irlande arrivent en tête des pays européens ; les pays anglophones et les pays nordiques figurent généralement au sommet du classement eux aussi. Les taux de fécondité les plus faibles sont relevés dans le sud de l’Europe et au Japon, et plus encore en Corée, où l’indicateur conjoncturel de fécondité s’établit aux alentours de 0.78 enfant par femme. Ils sont généralement plus élevés dans les économies partenaires clés que dans les pays de l’OCDE ; ainsi, le renouvellement des générations est assuré en Afrique du Sud, en Arabie saoudite, en Argentine, en Inde et en Indonésie. La fécondité a toutefois baissé dans toutes ces économies entre 1990 et 2022.
L’accès aux moyens de contraception, l’élévation du niveau d’instruction des filles, le temps nécessaire pour trouver sa place sur le marché du travail, les obstacles à la conciliation des responsabilités professionnelles et familiales et la moindre accessibilité financière des logements sont autant de facteurs qui ont contribué au recul de la fécondité. Le report des naissances se retrouve dans l’évolution de la fécondité par tranche d’âge. Depuis 2000, le taux de fécondité diminue chez les femmes de moins de 30 ans tandis qu’il augmente chez les autres (Graphique 4.5). Depuis une dizaine d’années environ, la valeur moyenne de l’indicateur conjoncturel de fécondité à l’échelle de l’OCDE est plus élevée pour les femmes âgées de 30 à 34 ans que pour celles âgées de 25 à 29 ans, et il en va de même si l’on compare les 35‑39 ans aux 20‑24 ans. Qui plus est, au cours des dernières années, les femmes âgées de 40 à 44 ans avaient un indicateur conjoncturel de fécondité supérieur à celui des adolescentes. Le taux de fécondité de ces dernières a baissé jusqu’à atteindre des niveaux inférieurs à deux naissances pour 1 000 adolescentes en Corée, au Danemark, en Norvège, aux Pays-Bas et en Suisse, mais il reste élevé en Colombie et au Mexique, avec environ 50 naissances pour 1 000.
La fondation plus tardive des familles est visible dans le recul de l’âge moyen des femmes à la naissance de leur premier enfant. Entre 2000 et 2022, l’âge moyen à la première maternité a progressé de près de trois ans en moyenne dans l’OCDE, passant de 26.4 à 29.5 ans (Graphique 4.6). En 2022, c’est en République slovaque et en Türkiye que les femmes devenaient mères le plus tôt, aux alentours de 27 ans, contre 32 ans environ en Italie et en Espagne et 33 ans en Corée.