La confiance à l’égard des institutions publiques et le sentiment que les institutions économiques et sociales ne sont pas soumises à la corruption sont des dimensions qui sont étroitement liées à la cohésion et à la confiance à l’échelle de l’ensemble de la société.
Dans les pays de l’OCDE étudiés en 2021, moins de la moitié de la population (41 %) a une confiance élevée ou modérément élevée dans son administration nationale, en moyenne (Graphique 8.4). La Finlande et la Norvège se situaient en tête du classement, avec plus de 60 % de la population déclarant avoir confiance dans les autorités. À l’autre extrémité, moins d’un tiers de la population déclarait faire confiance à l’administration nationale en Autriche, en Colombie, en France, au Japon et en Lettonie. Le niveau de confiance varie aussi selon les institutions publiques concernées. Les administrations locales inspirent généralement davantage confiance que les administrations nationales (47 % des personnes interrogées déclarent avoir une confiance élevée ou modérément élevée dans leur administration locale en moyenne) et les fonctionnaires s’en sortent mieux que les administrations locales et nationales (50 % des répondants déclarent en effet avoir une confiance élevée ou modérément élevée dans la fonction publique). Les tribunaux et le système judiciaire jouissent des niveaux de confiance les plus élevés (57 %), mais seuls 4 répondants sur 10 ont une confiance élevée ou modérément élevée dans le pouvoir législatif de leur pays.
Les niveaux de confiance dans l’administration nationale varient en fonction des sous-catégories de population. En moyenne, les jeunes et les personnes ayant un faible niveau d’études et de revenu font moins confiance à l’administration publique (Graphique 8.5). Il semble que les vulnérabilités telles qu’elles sont perçues par les répondants aient encore plus de poids que leur situation réelle : les personnes qui ont l’impression de se trouver dans une situation de précarité financière, d’être peu considérées ou de ne pas avoir leur mot à dire sur l’action des pouvoirs publics, affichent un niveau de confiance systématiquement moindre à l’égard des institutions publiques. En moyenne, la confiance à l’égard de l’administration publique est supérieure de 43 points de pourcentage chez les personnes qui estiment avoir leur mot à dire dans le système politique.
L’enquête Gallup World Poll présente des données relatives au degré de corruption perçu des autorités (Graphique 8.6). En moyenne, dans les pays de l’OCDE en 2021/22, plus de la moitié des répondants (54 %) estimaient que la corruption était répandue au sein de l’administration publique. Les taux les plus faibles sont observés au Danemark et en Suède (moins de 20 %), et les plus élevés en Colombie et en République slovaque (plus de 80 %). Le degré de corruption perçu est supérieur à la moyenne de l’OCDE dans tous les pays partenaires clés ; il est également supérieur à 80 % en Afrique du Sud, en Bulgarie, au Pérou et en Roumanie. C’est en Australie et aux Pays-Bas qu’il a le plus progressé au cours de la décennie écoulée, le recul le plus marqué étant observé en Allemagne, en Estonie, en Grèce et en Lituanie.