Le rapport des dépenses sociales publiques au PIB a évolué rapidement ces dernières années. Avec la pandémie de COVID‑19, il a augmenté de près de 3 points de pourcentage, passant d’environ 20 % en 2019 à 23 % en 2020 en moyenne, dans l’OCDE (Graphique 6.10). Sur cette augmentation de 3 points de pourcentage, 2.5 points de pourcentage sont liés à une hausse des dépenses sociales publiques, tandis que 0.5 point de pourcentage est imputable à la contraction du PIB. Après la hausse initiale, les dépenses rapportées au PIB ont diminué presque aussi rapidement qu’elles avaient augmenté, passant de 23 % en 2020 à 21 % (estimation) en 2022, en moyenne, dans la zone OCDE. Cette évolution diffère radicalement des suites de la crise financière mondiale de 2008‑09. La situation varie toutefois considérablement d’un pays à l’autre. C’est au Canada, en Espagne et aux États-Unis que les dépenses sociales publiques rapportées au PIB ont le plus augmenté entre 2019 et 2020 (de plus de 6 points de pourcentage), et au Danemark, en Hongrie et en Suède qu’elles ont le moins progressé (moins de 1 point de pourcentage).
À l’échelle de l’OCDE, en moyenne, les pensions de vieillesse et de réversion (7.7 % du PIB) et la santé (5.8 % du PIB) sont les deux principaux postes de dépenses sociales publiques (Graphique 6.11). Ils comptent à eux deux pour les deux tiers des dépenses totales. Avec plus de 15 % du PIB, c’est en Italie et en Grèce que les dépenses publiques de retraite sont les plus élevées, et au Chili qu’elles sont les plus faibles, tandis que la Corée, l’Islande et le Mexique consacrent 3 % environ du PIB aux retraites. En Allemagne, aux États-Unis, en France et au Japon, les dépenses publiques consacrées à la santé dépassent 8 % du PIB, alors qu’elles sont inférieures à 3 % du PIB au Mexique, aux Pays-Bas et en Suisse.
Lorsque l’on prend en compte l’impôt et les prestations sociales privées, on observe une convergence du rapport des dépenses au PIB entre les différents pays (Graphique 6.11). Dans près de la moitié des pays, le total net des dépenses sociales représente 20 à 26 % du PIB. Il est encore plus élevé aux États-Unis (presque 30 % du PIB), où le montant des dépenses sociales privées et des allègements fiscaux à finalité sociale est nettement plus important que dans d’autres pays. En termes de dépenses sociales totales, à la fois brutes (avant impôts) et nettes, la France est le pays de l’OCDE qui consacre la plus grande part de son PIB aux dépenses sociales, soit 30 %.
Les prestations en espèces ne s’adressent pas qu’aux plus modestes. En 2020, seuls 23 % en moyenne des transferts publics en espèces au bénéfice des personnes d’âge actif sont allés aux ménages appartenant aux deux déciles inférieurs de la distribution des revenus, tandis que 20 % ont été alloués à ceux des deux déciles supérieurs (Graphique 6.12). Les proportions varient selon les pays. C’est ainsi que plus de 40 % des transferts en espèces vont aux 20 % de ménages les plus modestes en Australie, en Finlande et aux Pays-Bas, où il existe différentes prestations soumises à conditions de ressources. À l’inverse, moins de 15 % de ces transferts bénéficient à ces mêmes ménages en Grèce, Espagne, en Italie, au Luxembourg, au Portugal et en Türkiye, où les assurances sociales jouent un rôle important et où la plupart des prestations sont fonction des revenus d’activité antérieurs.