En 2021, l’espérance de vie à la naissance s’élevait à 80.3 ans (Graphique 7.1). L’espérance de vie à la naissance dépasse 80 ans dans plus de deux tiers des pays de l’OCDE, la Corée, le Japon et la Suisse occupant le haut du classement. Les États-Unis, l’Amérique latine et plusieurs pays d’Europe centrale et orientale affichent une espérance de vie comprise entre 75 et 80 ans. Dans la zone OCDE, c’est en Hongrie, en Lettonie, en Lituanie et en République slovaque que l’espérance de vie est la plus faible, à un peu moins de 75 ans. Dans tous les pays partenaires, l’espérance de vie reste inférieure à la moyenne de l’OCDE, en particulier en Afrique du Sud (65.3), en Indonésie (68.8) et en Inde (70.2).
L’espérance de vie à la naissance varie selon le genre : en 2021, elle s’élevait à 83.0 ans pour les femmes et à 77.6 ans pour les hommes en moyenne dans la zone OCDE (Graphique 7.1), avec un écart moyen de 5.4 ans. Ces disparités entre hommes et femmes tiennent en partie au fait que les hommes sont plus exposés aux facteurs de risque pour la santé, notamment un tabagisme plus élevé, une consommation excessive d’alcool et un régime alimentaire moins sain. Les hommes sont également plus susceptibles de mourir d’une mort violente, comme un suicide ou un accident. L’écart d’espérance de vie entre les genres est particulièrement marqué dans les pays d’Europe centrale et orientale, en particulier en Lettonie, en Lituanie et en Pologne (huit ans ou plus). À l’inverse, il est relativement faible en Islande et en Norvège (trois ans ou moins).
Le COVID‑19 a eu une incidence majeure sur l’espérance de vie, en raison du nombre exceptionnellement élevé de décès qu’il a provoqués. Avant la pandémie, entre 2010 et 2019, l’espérance de vie avait augmenté dans tous les pays de l’OCDE et les pays partenaires, avec une hausse moyenne de 1.7 an dans la zone OCDE (Graphique 7.2). Cette progression a toutefois été en grande partie effacée par la pandémie. Entre 2019 et 2021, l’espérance de vie a ainsi diminué de 0.7 an en moyenne dans la zone OCDE. C’est dans les pays d’Europe centrale et orientale et aux États‑Unis que cette diminution a été la plus marquée. Sept pays de l’OCDE ont perdu autant voire plus d’années d’espérance de vie durant les deux premières années de la pandémie de COVID‑19 qu’ils n’en avaient gagné au cours de la dernière décennie (États-Unis, Grèce, Hongrie, Lettonie, Pologne, République slovaque et Tchéquie). C’est également le cas des pays partenaires que sont l’Argentine, la Bulgarie, la Croatie et la Roumanie. Néanmoins, l’espérance de vie n’a pas diminué dans tous les pays entre 2019 et 2021, mais si elle a progressé, ce n’est que modestement.
Même avant la pandémie de COVID‑19, les gains d’espérance de vie avaient sensiblement ralenti dans plusieurs pays de l’OCDE ces dix dernières années. C’est aux États-Unis, en France, aux Pays-Bas, en Allemagne et au Royaume‑Uni que ce recul est le plus prononcé (Graphique 7.2). Les gains de longévité ont progressé plus lentement chez les femmes que chez les hommes dans presque tous les pays de l’OCDE. Les causes de ce ralentissement sont multiples. L’un des principaux facteurs tient à la diminution des progrès réalisés dans le traitement et la prévention des maladies cardiaques et des AVC. Face à la hausse des taux d’obésité et de diabète et au vieillissement démographique, les pays ne parviennent pas à tenir le rythme de la réduction du nombre de décès dus à ces maladies du système circulatoire.
En moyenne dans les pays de l’OCDE en 2021, les personnes âgées de 65 ans pouvaient espérer vivre 19.5 années supplémentaires. Les femmes ont une espérance de vie à 65 ans supérieure d’environ 3.3 ans. Dans la zone OCDE en 2021, c’est en Espagne que l’espérance de vie à 65 ans était la plus élevée pour les femmes (23.5 ans) et en Islande pour les hommes (20.5 ans). À l’inverse, c’est en République slovaque qu’elle était la plus basse pour les femmes (17.1 ans), et en Lettonie pour les hommes (12.7 ans) (Graphique 7.3).
Le nombre d’années de vie en bonne santé à 65 ans varie fortement d’un pays de l’OCDE à l’autre. En moyenne, le nombre d’années de vie en bonne santé à 65 ans était de 10 ans pour les femmes et de 9.6 ans pour les hommes en 2021, un écart bien moins important que celui observé au regard de l’espérance de vie à 65 ans en général. L’espérance de vie en bonne santé à 65 ans était proche ou supérieure à 14 ans pour les hommes et les femmes en Norvège et en Suède ; pour les hommes, cela représente presque 2 ans de plus que dans les pays qui viennent ensuite (l’Islande et l’Irlande). L’espérance de vie en bonne santé à 65 ans s’élevait à 5 années ou moins tant pour les hommes que pour les femmes en République slovaque et en Lettonie. Dans ces pays, les femmes passent près de trois quarts de leurs années de vie supplémentaires en mauvaise santé, contre un tiers ou moins en Norvège et en Suède.