En République populaire de Chine (ci-après la « Chine »), la part du soutien accordé aux producteurs agricoles dans les recettes agricoles brutes a diminué progressivement depuis 2016 après deux décennies de croissance continue. Ce soutien s’est établi à 12.5 % en moyenne en 2018-20 sous l’effet des réformes visant les interventions sur les marchés du soja, du colza, du coton et du maïs, ainsi que les prix d’achat minimums du blé et du riz. La dépréciation nominale du CNY par rapport à l’USD depuis 2014, qui fait suite à une longue période d’appréciation, influence l’évolution de l’écart entre les prix et contribue à stabiliser le niveau du soutien des prix du marché (SPM) ces dernières années. Les paiements au titre de la superficie cultivée augmentent régulièrement depuis 2014, suite aux réformes récentes, mais le SPM, qui découle à la fois de mesures internes de soutien des prix et de mesures aux frontières visant les importations, continue de représenter la majeure partie du soutien total. Dans l’ensemble, plus des deux tiers du soutien aux producteurs passent par les types de transferts les plus susceptibles de générer des distorsions, une tendance constante depuis 2000-02.
Le niveau du SPM varie d’un produit importé à l’autre, tandis que les prix des produits exportés ne font l’objet d’aucun soutien. Hormis pour les œufs, les arachides et les fruits et légumes exportés, les producteurs ont bénéficié de transferts importants qui ont représenté entre 10 % et 60 % des recettes par produit pendant la période 2018-20. Au cours de la même période, les prix perçus par les agriculteurs étaient en moyenne 10 % supérieurs aux prix des marchés mondiaux. La hausse moyenne des prix à la production sur le marché intérieur traduit une taxation implicite des consommateurs, l’estimation du soutien aux consommateurs étant de -9.6 % en 2018-20.
Dans l’estimation du soutien aux services d’intérêt général (ESSG), trois catégories rassemblent le soutien financier le plus large : le stockage public, le développement et l’entretien de l’infrastructure, et le système de connaissances et d’innovation agricoles. Toutefois, pour la période 2018-20, l’ESSG ne représente que 14.1 % du soutien total à l’agriculture, et 3 % de la valeur ajoutée du secteur, soit un pourcentage inférieur à la moyenne des pays de l’OCDE. Depuis la période 2000-02, le soutien total à l’agriculture en pourcentage du PIB (EST en %) est resté relativement stable. Établi à 1.6 % en 2018-2020, l’EST en % a toutefois été l'un des plus élevés parmi les pays couverts, et a représenté environ le triple de la moyenne de l’OCDE.