En Islande, la réforme de la politique agricole a été limitée, et le soutien demeure l’un des plus élevés des pays de l’OCDE. À 57 % des recettes agricoles brutes, l’estimation du soutien aux producteurs (ESP) a été plus de trois fois supérieure à la moyenne de la zone OCDE sur la période 2018-20. La majeure partie de l’appui à l’agriculture est assurée par des mesures de soutien des prix du marché, principalement constituées de droits de douane, qui maintiennent les prix intérieurs à un niveau relativement élevé par rapport aux cours mondiaux et impliquent un transfert de grande ampleur des consommateurs vers les producteurs agricoles. S’y ajoutent des droits à paiements directement ou indirectement liés aux facteurs de production. Le soutien des prix du marché s’est élevé à 51 % du soutien total aux producteurs en 2018-20. Les paiements au titre de la production de lait instaurés en 1992 et les paiements – en grande partie découplés – aux producteurs de viande ovine mis en place en 1996 constituent l’essentiel des autres formes de soutien aux producteurs. Il s’ensuit que 71 % du soutien à l’agriculture sont potentiellement à l’origine de fortes distorsions de la production et des échanges.
Les prix effectifs perçus par les agriculteurs ont en moyenne diminué au fil du temps, mais ils demeurent environ deux fois plus élevés que les cours mondiaux. Les sous-secteurs qui ont présenté en 2018-20 l’écart le plus important entre les prix intérieurs et les cours mondiaux sont ceux de la volaille et des œufs. Le soutien des prix du marché représente plus de 70 % des transferts au titre d’un seul produit (TSP) dans les cas du lait et de la volaille. Globalement, les TSP s’élèvent à 96 % de l’ESP total.
En proportion de la valeur ajoutée de l’agriculture, les dépenses consacrées aux services d’intérêt général (ESSG) ont diminué, passant d’environ 3 % en 1986-88 à 1 % en 2018-20. La moitié de ces dépenses servent à financer les services d’inspection et de contrôle, le solde étant pour une large part affecté au stockage. Enfin, le soutien total à l’agriculture (EST) en pourcentage du PIB a fortement baissé.