La Norvège n’a que peu réformé sa politique agricole, et le soutien qu’elle apporte à son agriculture est l’un des plus élevé de la zone OCDE. Les pouvoirs publics utilisent une batterie de mesures pour réglementer le marché et soutenir les producteurs agricoles, notamment un système complexe de paiements et différents avantages fiscaux. Les principaux secteurs agricoles demeurent à l’abri du marché mondial et reçoivent un soutien qui fausse la production.
Le niveau de soutien aux producteurs en proportion des recettes agricoles brutes (PSE en pourcentage) baisse progressivement depuis le milieu des années 80. Sur la période 2018‑20, il est de 56 % environ, ce qui signifie qu’en moyenne la valeur de ce soutien est supérieure à celle de la production agricole évaluée aux prix du marché. Qui plus est, ces 56 % de PSE en pourcentage, soit plus de trois fois la moyenne de l’OCDE, placent la Norvège au deuxième rang de l’ensemble des pays de l’OCDE et des pays émergents et en développement pour lequel cet indicateur est calculé.
La part des formes de soutien les plus susceptibles de générer des distorsions a diminué, mais constitue encore plus de la moitié du soutien aux producteurs. Le soutien des prix du marché est la principale composante. En 2020, le niveau de soutien a baissé, en raison principalement de l’augmentation des prix à la frontière, qui compense largement la hausse des prix à la production et des paiements budgétaires. En moyenne, pour la période 2018‑20, les prix effectifs perçus par les agriculteurs sont 1.8 fois supérieurs aux cours mondiaux. Les transferts au titre d’un seul produit (TSP) représentent 57,5 % de l’estimation du soutien aux producteurs (ESP) totale. Leur part dans les recettes agricoles brutes par produit s’établit à plus de 30 % pour tous les produits. Les dépenses consacrées aux services d’intérêt général (ESSG) de l’ensemble du secteur sont relativement faibles – 5 % environ de l’estimation du soutien total (EST) et 1.9 % de la valeur ajoutée agricole – et baissent nettement comparées à la taille du secteur. Le soutien aux services d’intérêt général finance principalement le système de connaissances et d’innovation agricoles. Enfin, le soutien total à l’agriculture en pourcentage du PIB a fortement décliné. Environ 93 % de ce soutien total est accordé aux producteurs à titre individuel.