Le Programme d’État pluriannuel pour le développement de l’agriculture se trouve dans sa seconde phase de mise en œuvre, 2018-2025. Sa structure de financement a été plus ou moins la même en 2019 et 2020. Les domaines des aides publiques ont peu changé, mais certains sous-programmes ont été transformés pour financer des projets régionaux. Le soutien aux exportations agricoles continue d’être mis en avant. Le volet des exportations vise surtout à développer les infrastructures utilisées à l’export, faciliter l’accès aux marchés étrangers par des améliorations phytosanitaires, promouvoir les produits et contribuer à leur positionnement extérieur.
De nouvelles mesures gouvernementales ont été prises en mai 2020. Elles incluent un soutien accru à l’achat de machines, de produits et d'équipements de transformation agricoles, ainsi qu'une augmentation du capital autorisé de l’entreprise RosAgroLeasing afin d'accroître l'offre d'équipements au secteur de l’agriculture. La subvention sur le transport ferroviaire des produits a été étendue au tourteaux de soja et aux légumes. Elle n’était versée initialement que pour le transport de céréales. Une nouvelle incitation à la production d’oléagineux a été instaurée en 2020 sous forme de paiements à l’hectare pour le soja et le colza.
Le dispositif de soutien visant à stimuler la production a été réformé en 2020. Deux nouveaux programmes de subventions – de compensation et de stimulation – ont remplacé la subvention unifiée, les paiements au titre de la production de lait et les paiements à l’hectare. Les subventions de compensation englobent les paiements à l’hectare, des aides pour la production de lait, un soutien à la sélection animale, une subvention pour l’utilisation de semences de haute qualité, le soutien aux sous-secteurs traditionnels locaux, et une subvention au titre de l’assurance agricole. La subvention de stimulation inclut un soutien aux sous-secteurs prioritaires sélectionnés par les administrations régionales dans une liste établie par l’État. Elle peut aussi soutenir le développement des petites exploitations et aider financièrement les dix régions les moins développées du pays.
Le 21 janvier 2020, le président de la Fédération de Russie a approuvé la nouvelle Doctrine de la sécurité alimentaire, qui vise à relever systématiquement les défis et les menaces pour la sécurité alimentaire. Il y est prévu que la part de la production nationale dans la consommation intérieure doit être au minimum de 60 % pour les fruits et les baies et de 95 % pour les céréales.
Dans le contexte de la crise du COVID-19, un moratoire pouvant aller jusqu'à un an a été décidé pour le remboursement du capital des crédits dû en 2020. Des reports ont également été accordés pour les intérêts des prêts à court terme, ainsi que pour le capital et les intérêts des prêts à l’investissement.
Fin 2020, les revenus réels de la population ayant baissé, le gouvernement a décidé de fixer des prix marginaux pour les produits alimentaires présentés comme socialement importants. Pour ce faire, le ministère de l’Agriculture et celui de l’Industrie et du Commerce ont conclu des accords de prix avec les producteurs et les distributeurs, valables jusqu'à la fin mars 2021.
Le 21 novembre 2020, les autorités ont prolongé jusqu'à la fin 2021 l’interdiction d'importer des produits agricoles provenant de pays appliquant des sanctions économiques contre la Russie. Des contingents tarifaires ont été fixés en 2021 pour les exportations de blé, de seigle, d’orge et de maïs. Lorsque les exportations dépassent le quota fixé, des droits de douane équivalant à 50 % de la valeur des produits (avec un minimum de 100 EUR la tonne) sont appliqués. De plus, du 15 février au 30 juin 2021, un droit de 30 % (avec un minimum de 165 EUR la tonne) frappe les exportations de graines de soja, de colza et de tournesol. Les droits appliqués sur les exportations d’oléagineux seront étendus jusqu’au second semestre 2021, et un droit d'exportation flottant pour l'huile de tournesol sera appliqué à partir du 1er septembre.
Afin de garantir l’approvisionnement de produits agricoles dans le contexte de la pandémie mondiale, l’agence Rosselkhoznadzor a simplifié les procédures d’importation. Dans le but de réduire au maximum les conséquences négatives de la crise du COVID-19 sur l’économie, ainsi que d’éviter la pénurie de produits socialement importants dans les pays de l’Union économique eurasiatique (UEEA), le Conseil économique eurasiatique (CEE) a, le 31 mars 2020, mis en place des restrictions (valables jusqu’au 30 juin 2020) sur l’exportation de certains types de produits agroalimentaires produits par les membres de l’UEEA. Il a également approuvé une liste d'importations essentielles devant être exonérées de droits de douane dans les pays de l’UEEA pendant la période du 1er avril au 30 juin 2020.