Le soutien aux producteurs dans l’Union européenne1, mesuré par l’estimation du soutien aux producteurs (ESP), est proche de la moyenne de l’OCDE. Après avoir diminué tout au long des années 90 jusqu’au début des années 2000, le soutien aux producteurs dans l’Union européenne en pourcentage des recettes agricoles brutes s’est stabilisé autour de 19 % depuis 2010, contre 18 % pour l’ensemble des pays membres de l’OCDE.
Même si un certain nombre de secteurs continuent de bénéficier de mesures de protection commerciale (notamment licences d’importation et d’exportation, contingents tarifaires, et clauses de sauvegarde spéciale), les formes de soutien faussant les prix ont nettement reculé au fil des ans. En 2018-20, le soutien des prix du marché (SPM) représentait 18 % du soutien aux producteurs, loin des 46 % de 2000-02.
La majeure partie du soutien aux producteurs provient de soutiens budgétaires – principalement sous la forme de paiements directs. Les distorsions de la production provoquées par ces paiements ont diminué depuis le début des années 2000. En 2020, près de la moitié du soutien budgétaire est découplé de la production ; un tiers est fondé sur la production courante et 18 % sur la consommation d’intrants. De plus, près de 60 % des paiements aux producteurs dépendent de prescriptions environnementales obligatoires, et 14 % supplémentaires proviennent de dispositifs agro-environnementaux volontaires allant au-delà des exigences obligatoires.
Les dépenses consacrées aux services d’intérêt général à destination du secteur (ESSG) représentaient en 2018‑20 10.4 % du soutien total en moyenne, ou 4.7 % de la valeur ajoutée agricole – en légère progression par rapport à 2000‑02 mais encore en dessous de la moyenne de l’OCDE. Si l’importance relative de l’ESSG est demeurée pour l’essentiel inchangée au cours des vingt dernières années, la composition de ces dépenses a évolué. Les dépenses consacrées aux systèmes de connaissances et d’innovation agricoles continuent de prédominer, leur part ayant progressé de 12 points de pourcentage pour atteindre 54 % en 2018‑20. Les dépenses de commercialisation et promotion ont également augmenté (elles représentent aujourd’hui 22 % de l’ESSG), tandis que le financement du développement et de l’entretien des infrastructures et le coût du stockage public ont tous les deux fléchi.
Le soutien total au secteur a diminué en pourcentage sur les deux dernières décennies. En 2018‑20, il est estimé à 0.6 % du PIB, contre 1.0 % en 2000‑02.