En Ukraine, le soutien aux agriculteurs, mesuré par l’estimation du soutien aux producteurs (ESP), est faible comparé à ce qui est observé dans d’autres pays. Au cours des trois dernières décennies, l’ESP a été volatile, en grande partie du fait de l’évolution du soutien des prix du marché (SPM). Ces dix dernières années, les variations de l’ESP se sont toutefois rapprochées de zéro, et on atteint un niveau moyen de 2.1 % des recettes agricoles brutes pour la période 2018-20.
Le SPM total a été négatif la plupart des années, traduisant des prix moyens à la production inférieurs aux prix de référence internationaux, mais avec des différences sensibles d’un produit et d’une période à l’autre. Du fait de mesures de protection douanières, les prix intérieurs des produits à base de viande et du sucre ont été supérieurs aux prix de référence internationaux, contrairement à ceux de la plupart des cultures et du lait, dont le niveau a globalement été inférieur. Ces dernières années, les conséquences globales de l’intervention publique sur les prix ont probablement été limitées et, depuis 2018, le SPM total du secteur a été légèrement positif. Les transferts au titre d’un seul produit (TSP) reflètent le SPM des différents produits, ainsi le sucre, le seigle et la viande porcine bénéficient du soutien le plus important, tandis que l’avoine et, dans une moindre mesure, les graines de tournesol et le lait sont implicitement taxés.
Le soutien budgétaire dispensé sous la forme d’avantages fiscaux et d’un soutien au titre des intrants demeure relativement restreint, puisqu’il représente moins de 1 % des recettes agricoles brutes, mais a contribué au soutien aux producteurs globalement positif relevé ces trois dernières années. Dans le contexte de la pandémie de COVID-19, des aides supplémentaires ont été accordées en 2020, principalement sous la forme d’aides à l’investissement et de paiements destinés à maintenir les élevages bovins, mais ces transferts ont été limités, puisqu’ils ont représenté moins de 0.5 % du soutien budgétaire accordé aux producteurs.
Le soutien aux services d’intérêt général (ESSG) s’est accru depuis 2015, mais reste faible par rapport à celui d’autres pays. Au cours de la période 2018-20, l’ESSG a représenté 1.7 % de la valeur ajoutée de l’agriculture en moyenne, soit beaucoup moins qu’au milieu des années 90. La plus grande partie de ces dépenses est destinée aux services d’inspection et de contrôle et aux établissements d’enseignement agricole. Dans l’ensemble, le soutien total accordé au secteur a légèrement progressé en valeur relative, passant d’une moyenne de 0.5 % du PIB sur la période 2000-02 à 0.7 % ces trois dernières années.