Le soutien total à l’agriculture (EST) dans les pays de l’OCDE1 s’est élevé à 329 milliards USD (289 milliards EUR) par an en moyenne sur la période 2018‑20, dont 73 %, soit 240 milliards USD (211 milliards EUR), ont été versés aux producteurs individuellement (ESP). Le soutien aux producteurs représentait 18.2 % des recettes agricoles brutes (ESP en %) au cours de la période 2018‑20 dans l’ensemble de la zone de l’OCDE, contre 28 % environ sur la période 2000‑02 et plus de 35 % sur la période 1986‑88 (tableau 2.1).
Outre ses variations en volume, le soutien aux producteurs a aussi changé dans ses modalités. En particulier, la situation dans la zone OCDE se caractérise par un long déclin du soutien lié à la production de produits de base (comprenant le soutien des prix du marché et les paiements au titre de la production). D’après les travaux de l’OCDE, cette forme de soutien, ainsi que les paiements au titre de l’utilisation d’intrants variables non assortie de contraintes qui sont en légère augmentation dans les pays membres par rapport au début du millénaire, sont les plus susceptibles de fausser la production et les échanges agricoles.
À l’autre extrémité du spectre dans la classification de l’ESP, des formes de soutien nettement moins génératrices de distorsions sont aussi utilisées dans certains pays, comme les paiements fondés sur des paramètres qui ne dépendent pas de la production courante ou sur des critères qui ne sont pas liés à des produits de base, tels que le gel des terres ou les transferts visant des résultats spécifiques en matière d’environnement ou de bien-être des animaux. Surtout, les paiements au titre de droits antérieurs (généralement la superficie cultivée ou le nombre d’animaux d’une année de référence dans le passé) ont augmenté dans de nombreux pays de l’OCDE au cours des deux décennies écoulées, atteignant quelque 4 % des recettes agricoles brutes et environ 22 % de l’ESP pendant la période 2018‑20. Les paiements au titre de la superficie cultivée ou du nombre d’animaux restent pour une bonne part inchangés par rapport à la période 2000‑02 et représentent 21 % environ du soutien total aux producteurs (tableau 2.1).
Les dépenses destinées à financer les services d’intérêt général (mesurées par l’ESSG) dans le secteur agricole ont augmenté (en termes nominaux) dans la zone de l’OCDE, passant de 37 milliards USD par an pendant la période 2000‑02 à 44 milliards USD pendant la période 2018‑20. Néanmoins, par rapport à la taille du secteur, l’ESSG a reculé, passant de plus de 7 % de la valeur ajoutée agricole brute à moins de 6 %, ce qui tend à montrer que ces dépenses ont progressé moins vite que la croissance du secteur. Sur la période 2018‑20, la plupart d’entre elles ont servi à financer des infrastructures (18 milliards USD), ce poste enregistrant une légère hausse par rapport à 2000‑02, tandis que les dépenses consacrées aux systèmes de connaissances et d’innovation agricoles (14 milliards USD) ont augmenté de 70 %. Les dépenses destinées aux services d’inspection et de contrôle ont plus que doublé alors que les fonds octroyés aux activités de commercialisation et de promotion sont restés globalement stables et que les dépenses de stockage public ont notablement diminué durant la même période, mais tous ces postes représentaient une part beaucoup plus réduite de l’ESSG (tableau 2.1). Enfin, le soutien total à l’agriculture en pourcentage du PIB a fortement décliné au fil des ans.