Aller vers une approche cohérente et globale de l’action publique visant le tourisme aidera les pays à encourager une croissance du tourisme qui permette de mieux en répartir les fruits, de lutter contre les inégalités et d’améliorer la résilience des économies. L’adoption de stratégies et de politiques à long terme axées sur la promotion de la qualité des emplois et la création d’emplois, le développement des compétences, l’entrepreneuriat, l’innovation, l’efficacité des investissements et l’intégration du développement régional est indispensable à l’établissement d’une croissance durable et inclusive du secteur touristique, autrement dit d’une croissance qui tienne compte des retombées économiques, sociales et environnementales actuelles et futures, et qui réponde aux besoins des visiteurs, des professionnels du tourisme, de l’environnement et des populations hôtes.
Les gouvernements devraient s’efforcer de développer plus avant l’élaboration de mesures publiques intégrées et cohérentes dans le domaine du tourisme, en fonction de la situation de chaque pays et des populations locales, en vue d’atteindre les objectifs communs suivants : i) permettre aux consommateurs de pratiquer un tourisme de qualité, fiabilisé et sûr ; ii) accroître la productivité dans le secteur touristique, en particulier dans les PME ; iii) protéger, gérer et valoriser les ressources naturelles et culturelles ; iv) améliorer la compétitivité ; et v) promouvoir une croissance et un développement inclusifs aux niveaux national et international.
Nous nous accordons à reconnaître que l’efficacité des mesures publiques gouvernementales intégrées devrait, si besoin, passer par :
une reconnaissance que le tourisme ne relève pas uniquement de la compétence des administrations centrales, mais qu’il concerne tous les niveaux d’administration, lesquels n’ont pas dans ce domaine le même mandat ni le même degré d’autonomie d’un pays à l’autre ;
le soutien et l’impulsion des décideurs publics au plus haut niveau, et l’adoption d’une perspective de moyen à long terme ;
un cadrage précis des rôles, fonctions et interactions des principaux acteurs du secteur public et du secteur privé, et l’adoption de démarches performantes pour les amener à collaborer ;
une prise de conscience de l’utilité d’un dialogue solide entre les pouvoirs publics, le secteur du tourisme et la société civile (dont les partenaires sociaux et les établissements universitaires) aux stades de l’élaboration, de l’application et du suivi des mesures ;
une prise en considération globale des arbitrages à opérer et des complémentarités avec les domaines connexes de l’action publique, dont les transports, l’environnement, la culture, la sécurité, l’éducation, l’agriculture, les nouvelles technologies, la transformation numérique et l’économie dans son ensemble ;
la recherche de solutions mutuellement avantageuses qui apportent de la stabilité au secteur touristique et renforcent la croissance économique, les emplois de qualité et la prospérité aux niveaux national et régional ;
la promotion d’une croissance écologiquement viable et le soutien des efforts déployés par les pays pour tenir les engagements nationaux et internationaux ;
l’incitation au développement du tourisme et à la création de valeur ajoutée fondée sur certains atouts particuliers, la diversité d’offres touristiques de haute tenue et la gestion durable des ressources naturelles et culturelles ;
la mise à profit du tourisme en tant que moteur d’une croissance inclusive, de façon à créer des emplois de qualité ainsi que des débouchés commerciaux et des possibilités de développement régional, à atténuer les effets préjudiciables pour les populations locales, et à mieux répartir les fruits du tourisme entre tous les habitants et territoires.
Nous nous accordons à reconnaitre qu’une analyse en profondeur des mégatendances devrait permettre aux décideurs publics d’élever de nouvelles problématiques non anticipées à ce jour au rang de priorités stratégiques, pour envisager des scénarios de prise en charge et des interventions de leur part, et pour mieux aider les acteurs publics et privés à exploiter les perspectives qui s’offrent à eux et à tirer des enseignements des difficultés qu’ils rencontrent le cas échéant.
Nous nous accordons à penser qu’élaborer, si besoin, des plans globaux à long terme faciliterait, à tous les niveaux d’administration, la formulation d’objectifs solides pour l’avenir du secteur du tourisme. Ainsi les pouvoirs publics assureraient-ils la cohérence et la prévisibilité dont le secteur touristique a besoin, et donneraient-ils naissance à un cadre de croissance durable et inclusive.
Nous devrions nous efforcer, si besoin, de mobiliser l’investissement pour stimuler la croissance et amplifier au maximum les retombées environnementales, économiques et sociales du tourisme. Attirer des investissements dans le tourisme est un processus fortement concurrentiel dans de nombreux pays, compte tenu de la capacité du tourisme à contribuer au développement économique et de ses besoins en infrastructures de qualité, conjugués à la contraction des budgets publics et à l’insuffisance des capitaux d’investissement.
Nous nous accordons à reconnaître que la nature des investissements, les infrastructures qui en découlent et les flux touristiques qui en bénéficient ouvrent des perspectives et posent des problèmes sur les plans économique, environnemental et social. Des politiques et des programmes actifs peuvent accroître la qualité et l’efficacité des investissements dans le tourisme, et ainsi produire de la valeur ajoutée, renforcer l’attractivité et la compétitivité, soutenir les PME et le développement local, et gérer la demande croissante de façon durable et inclusive.
Nous nous félicitons des travaux que mène actuellement l’OCDE, qui s’emploie ce faisant à promouvoir une approche gouvernementale intégrée du tourisme, à analyser les conséquences des mégatendances en matière de tourisme sur l’action publique, et à étudier des dispositifs permettant aux pouvoirs publics d’améliorer la qualité et la viabilité des investissements touristiques.