L’un des grands défis auxquels est confronté le secteur du tourisme norvégien est sa relativement faible création de valeur et faible rentabilité, par comparaison avec les autres secteurs, en raison de facteurs tels que la proportion réduite de produits touristiques à forte valeur ajoutée, une saisonnalité marquée et une insuffisance de coopération tant au sein du secteur touristique qu’avec les autres acteurs intervenant dans le tourisme. Dans certaines régions du pays, la trop forte affluence est un problème majeur.
En mai 2017, le Parlement a approuvé un rapport public (livre blanc) sur le tourisme norvégien. Il expose la politique globale des pouvoirs publics pour le secteur du tourisme, notamment la manière dont ils renforceront le socle du développement du secteur sur le long terme.
Le rapport concluait que les principales priorités stratégiques nationales à l’appui du développement du secteur touristique norvégien sont :
la création de bonnes conditions-cadres pour l’activité des entreprises en Norvège grâce à baisse de l’imposition des entreprises, l’amélioration des infrastructures et le développement du numérique dans le secteur public ;
le développement d’un secteur du tourisme durable ;
le renforcement de la coopération entre les parties prenantes ;
la poursuite de la promotion de la Norvège en tant que destination touristique ;
l’accroissement des connaissances et des compétences dans le secteur du tourisme.
Cette évolution des conditions-cadres voulue par les pouvoirs publics pour rendre le climat plus propice aux affaires en Norvège ne vise pas le seul secteur du tourisme. Les autorités privilégient les allégements d’impôts et de redevances pour les entreprises norvégiennes et travaillent à la simplification et au développement du numérique dans le secteur public de manière à ce qu’elles puissent consacrer moins de temps à leurs obligations déclaratives et réglementaires, et davantage à créer de la valeur et des emplois.
L’accessibilité est un autre facteur déterminant de la compétitivité dans le tourisme. En 2017, le Parlement norvégien a approuvé le programme national d’infrastructures de la Norvège pour les douze prochaines années, qui prévoit des investissements record. Le programme met l’accent sur le développement de solutions de transport plus sûres, plus efficaces et plus propres, en s’appuyant sur les bouleversements technologiques que connaît le secteur, et en s’y adaptant.
Une coopération accrue entre le secteur du tourisme et d’autres pans de l’économie peut contribuer à la poursuite du développement des destinations et des produits touristiques du pays. En conclusion, le livre blanc sur le tourisme prévoyait l’élaboration d’une stratégie conjointe pour la culture et le tourisme par les pouvoirs publics. Cette stratégie sera déployée parallèlement à celle que les pouvoirs publics ont présentée en janvier 2017 pour l’agrotourisme.
Dans le but d’améliorer la coordination au sein de la filière touristique, des initiatives publiques et privées ont vu le jour pour ouvrir la voie à des organismes de gestion des destinations plus efficaces. En 2013, la responsabilité globale de l’exercice de restructuration de ces organismes a été attribuée au secteur lui-même. De nouvelles entités de gestion des destinations beaucoup plus grandes ont été créées pour leur assurer des moyens financiers plus fiables et stables, ainsi que pour faciliter la coordination entre le secteur touristique local et les activités touristiques des autorités publiques locales. En 2017, le processus était pratiquement achevé, les nouveaux comités de gestion locaux étant opérationnels et affichant les premiers signes d’une meilleure coordination et d’une meilleure coopération entre les parties prenantes.
La nature est un volet important de l’offre touristique norvégienne. Avec le temps, l’accroissement de la circulation et la surfréquentation pourraient nuire à la qualité de l’environnement, au produit touristique et même à la sécurité. Si l’on veut remplir les objectifs nationaux et internationaux en matière d’environnement, le secteur du tourisme doit fonder ses activités sur la durabilité. Les pouvoirs publics faciliteront la gestion de la circulation humaine dans la nature en fournissant des informations, des éléments de signalisation et des infrastructures simples. Dans ce cadre, ils commercialiseront une sélection de sentiers nationaux de randonnée aménagés, sur le modèle des routes touristiques nationales de Norvège pour le réseau routier. L’objectif est d’assurer la viabilité écologique des sentiers et de les rendre plus accessibles, et donc plus attractifs pour les touristes et les entreprises touristiques.