Cause importante de décès dans de nombreux pays de l’OCDE, le suicide représentait plus de 154 000 décès en 2020 (ou dernière année disponible), soit environ 11 suicides pour 100 000 habitants. Les raisons qui poussent au suicide sont complexes, et de multiples facteurs de risque peuvent prédisposer un individu à tenter de mettre fin à ses jours. Les troubles psychiques peuvent accentuer le risque de mort par suicide, de même que les chocs comme les pandémies ou les crises financières.
En 2021, dans la zone OCDE, c’est en Grèce et en Türkiye que les taux de suicide étaient les plus bas, avec 5 décès ou moins pour 100 000 habitants (Graphique 7.4). À titre de comparaison, la Belgique, le Japon, la Slovénie, la Lituanie et la Corée comptaient plus de 15 décès par suicide pour 100 000 habitants.
Si les taux de suicide moyens varient considérablement d’un pays de l’OCDE à l’autre, ils sont toujours plus élevés pour les hommes que pour les femmes (Graphique 7.4). En Lettonie et en Pologne, les hommes sont au moins sept fois plus susceptibles que les femmes de se suicider. Si l’écart entre les genres est plus restreint en Islande, au Japon, aux Pays-Bas, en Norvège et en Suède, le taux de suicide des hommes y est malgré tout deux fois plus élevé que celui des femmes.
En moyenne dans les pays de l’OCDE, les taux de suicide ont atteint leur plus haut niveau au début des années 80 (Graphique 7.5). Depuis le milieu des années 80, ils ne cessent de diminuer, de manière particulièrement marquée au Danemark, au Luxembourg et en Hongrie. Parallèlement, les taux de suicide ont augmenté en Corée et au Mexique. La Corée a enregistré une nette hausse du taux de suicide moyen entre le milieu et la fin des années 90, période qui correspond à la crise financière asiatique ; néanmoins, il a commencé à décliner ces dernières années. Au Mexique, le taux de suicide a toujours été l’un des plus bas de la zone OCDE et même s’il reste faible, il a augmenté depuis les années 80.
Dans les autres pays, les taux de suicide ont augmenté ces dix dernières années. Par exemple, en Türkiye, le taux de suicide a presque doublé, passant de 2.4 pour 100 000 habitants en 2010 à 4.4 en 2019 ; au Royaume‑Uni, il est passé de 6.7 en 2010 à 8.4 en 2020, et l’on constate des tendances comparables au Chili, en Espagne et en Grèce. L’Estonie, la Lettonie et la Lituanie figurent parmi les pays qui sont parvenus à réduire sensiblement les taux de suicide au cours des dernières décennies, même s’ils restent élevés avec plus de 10 décès pour 100 000 habitants.
En moyenne, les personnes âgées sont plus susceptibles de mettre fin à leurs jours, avec 18 suicides pour 100 000 personnes âgées de 75 ans ou plus, contre 10 suicides pour 100 000 personnes âgées de 15 à 29 ans (Graphique 7.6). C’est en France et au Portugal que l’écart entre les âges en matière de suicide est le plus marqué, le taux moyen de suicide des personnes âgées de 75 ans ou plus étant 9 fois supérieur à celui des adolescents (15‑19 ans). Dans une minorité de pays de l’OCDE, comme le Costa Rica, l’Islande, l’Irlande, le Mexique et la Nouvelle‑Zélande, les jeunes sont plus susceptibles de mettre fin à leurs jours que les personnes âgées. C’est également le cas au Pérou et en Afrique du Sud. C’est en Corée, en Nouvelle‑Zélande, au Japon et en Estonie que les taux de suicide sont les plus élevés, avec 17 suicides ou plus pour 100 000 jeunes, et dans les pays de l’Europe méditerranéenne, en Israël et au Luxembourg qu’ils sont les plus faibles.
Les écarts entre hommes et femmes en matière de taux de suicide deviennent particulièrement marqués après un certain âge, principalement à partir de 75 ans, le taux de suicide des hommes étant alors près de 7 fois supérieur à celui des femmes en moyenne dans les pays de l’OCDE. Cette tendance mondiale pourrait traduire un isolement social relativement important des hommes âgés par rapport aux femmes de la même tranche d’âge.