En Colombie, le soutien total aux producteurs (ESP en %) représente 13 % des recettes agricoles brutes en 2015-17, ce qui se situe légèrement en dessous de la moyenne de l’OCDE. Le niveau du soutien diminue en raison d’une dépréciation du peso colombien, du recul des prix des producteurs, surtout depuis l’augmentation de la production des principaux produits agricoles au titre de l’initiative Colombia Siembra. Le soutien des prix du marché (SPM) est la principale composante de l’ESP : il en représente plus de 82 % sur la période 2015-17. Il est principalement déterminé par des mesures à la frontière qui s’appliquent à divers produits (maïs, riz, volaille, lait, sucre et viande porcine). Les aides, qui prennent la forme de transferts budgétaires aux producteurs, représentent 18 % de l’ESP, et il s’agit essentiellement de paiements au titre de l’utilisation d’intrants variables. Les paiements budgétaires accordés aux services d’intérêt général de l’ensemble du secteur (ESSG) sont relativement modestes, s’établissant en moyenne à 14 % seulement de l’estimation du soutien total (EST). Les dotations budgétaires à ce titre concernent la recherche agricole et le transfert de connaissances, ainsi que l’infrastructure, en particulier dans l’irrigation et la restructuration foncière.
Politiques agricoles : Suivi et évaluation 2018
Chapitre 8. Colombie
Copier le lien de Chapitre 8. ColombieSoutien à l’agriculture
Copier le lien de Soutien à l’agriculturePrincipales évolutions de l’action publique
Copier le lien de Principales évolutions de l’action publiqueEn 2017, des mesures de soutien au stockage ont été fournies pour stocker environ 400 000 tonnes de riz. Cette aide est accordée principalement aux grossistes qui disposent de capacités de stockage. Une subvention au titre des pertes de revenus a également été accordée aux producteurs de coton. L’atténuation des contraintes financières reste une priorité ; en juillet 2017, la loi n°1847, qui permet aux agriculteurs de rééchelonner et d’alléger leurs dettes, a été adoptée. Cette loi entrera en application en 2018. Les transferts budgétaires ont été relevés de 11 % en 2017, tandis que seize programmes ont été créés dans le cadre de l’initiative Colombia Siembra. Certains programmes relèvent de l’ESSG tandis que d’autres sont des paiements accordées aux producteurs, individuellement. Ainsi, douze programmes relèvent des services généraux, dont dix portent sur des services de vulgarisation. Les quatre autres programmes portent sur des soutiens pour l’achat de matériel et la fourniture de services.
L’accès à la terre demeure prioritaire. En 2017, environ 3 000 parcelles ont fait l’objet d’une régularisation des droits fonciers ou ont été officiellement enregistrées par la nouvelle agence ANT. Des efforts ont également été réalisés pour améliorer la santé animale et végétale. L’ICA (institut vétérinaire et phytosanitaire), a créé un certain nombre de réseaux régionaux de surveillance. Par ailleurs, plusieurs exigences phytosanitaires concernant l’exportation des produits agricoles frais ont été mises en œuvre. En décembre 2017, le Congrès a adopté la loi portant sur la création du SNIA (système national d’innovation agricole). Ce dispositif concerne la recherche et le développement ainsi que les services de vulgarisation aux exploitants. Le SNIA sera mis en place ces prochaines années. En 2017, les droits de douane sur les machines et le matériel agricole ont été supprimés, sur une période de deux ans. Ils ont également été levés pour le coton et les arachides. Des négociations portant sur la signature de nouveaux accords de libre-échange sont en cours avec le Japon et la Turquie.
Évaluation et recommandations
Copier le lien de Évaluation et recommandationsLe secteur agricole colombien est confronté à une série de difficultés structurelles et institutionnelles qui pèsent sur sa productivité et sa compétitivité. Le sous-investissement dans les biens et services publics, la mauvaise gestion des terres, l’échec des réformes foncières (plus de 40 % des terres ne font toujours pas l’objet de titres de propriété officiels) et le conflit interne de longue date étroitement lié au trafic de drogue ont d’importantes retombées sur l’évolution et les performances du secteur agricole colombien.
Une politique d’accès à la terre compréhensive est nécessaire, afin de stabiliser le pays et de promouvoir le développement rural. L’amélioration des droits fonciers contribue à la croissance à longue échéance du secteur de l’agriculture et à la promotion du développement rural. La Colombie est confrontée à la double difficulté d’une concentration élevée de la propriété foncière et d’une sous-exploitation des terres arables. L’actualisation du système de cadastre et l’accélération de l’enregistrement des droits fonciers sont essentiels.
Certains postes essentiels, tels que l’infrastructure, la recherche-développement agricole, le transfert de connaissances et la restructuration foncière ne bénéficient toujours que d’un soutien limité.
Il serait important de procéder systématiquement à un examen et à une évaluation approfondis de l’impact de la vaste gamme d’instruments et de programmes en faveur de l’agriculture. En effet, dans leur majorité, les programmes en vigueur couvrent des domaines très larges et différents, et mobilisent toute une panoplie d’instruments dont les effets ne sont pas clairs. L’examen devrait donc servir à redéfinir et à réorganiser les instruments d’action en s’appuyant sur un calcul coûts-avantages.
Le soutien des prix du marché (SPM) est la principale composante du soutien aux producteurs. Il conviendrait d’évaluer les effets réels du Système de fourchettes de prix afin de promouvoir des politiques différentes permettant d’atteindre les objectifs socio-économiques des sous-secteurs relevant du système.
La collecte d’informations stratégiques sur le secteur agricole doit absolument être améliorée si l’on veut aboutir à des mesures bien conçues.
Soutien aux producteurs (ESP). Depuis les années 90, la Colombie apporte un soutien important à ses agriculteurs. Sur 2015-17, l’ESP s’élève à 13.1 % des recettes agricoles brutes, mais il a diminué à 9 % en 2017. La part du soutien pouvant créer le plus de distorsions est environ 80 % de l’ESP et est consacré au soutien des prix du marché des produits agricoles sur la période (graphique 8.1). Selon les estimations, les prix effectifs payés aux agriculteurs sont supérieurs de 12 % à ceux observés sur les marchés mondiaux. En 2015-17, la part des dépenses consacrées aux services d’intérêt général (ESSG) équivalait à 2.9 % de la valeur ajoutée de l’agriculture, soit une proportion plus importante que la valeur de 1.8 % observée en 1995-97. Le soutien total s’élève en moyenne à 1.3 % du PIB sur la période 2015-17 et se positionne au-dessus de la moyenne OCDE. La part de l’ESSG dans l’EST est de 14 % sur cette période. Le soutien baisse en 2017, en raison d’une baisse des prix des producteurs due à un accroissement de la production (graphique 8.2). Le riz (59 % des recettes agricoles brutes), le maïs (47 % des recettes), le sucre (20 %) et la viande porcine (25 %) sont les produits dont les transferts au titre d’un seul produit (TSP) sont les plus élevés (graphique 8.3).
Informations contextuelles
Copier le lien de Informations contextuellesLa Colombie dispose de terres agricoles et de ressources en eau douce abondantes, d’une biodiversité importante et de vastes richesses minérales naturelles et réserves de combustibles fossiles. Ce pays, qui s’étend sur 1.1 million de km2, compte 49 millions d’habitants. Il s’agit du cinquième pays le plus étendu et du troisième pays le plus peuplé d’Amérique latine. Enfin, c’est le seul pays d’Amérique du Sud à être bordé à la fois par l’océan Atlantique et l’océan Pacifique. L’agriculture reste une activité importante dans le pays, puisqu’elle représente 16.1 % de l’emploi et 7.1 % du PIB en 2016. Enfin, ce pays se caractérise par la dualité de son régime de propriété foncière, dans lequel de petites exploitations traditionnelles de subsistance cohabitent avec de grandes exploitations commerciales. Par ailleurs, l’agriculture contribue fortement au commerce extérieur : les exportations agroalimentaires ont représenté 21.6 % des exportations totales en 2016.
Tableau 8.2. Colombie : Indicateurs contextuels
Copier le lien de Tableau 8.2. Colombie : Indicateurs contextuels
|
Colombie |
Comparaison internationale |
||
---|---|---|---|---|
|
1995 |
2016* |
1995 |
2016* |
Contexte économique |
|
|
Part dans l'ensemble des pays |
|
PIB (milliards de USD en PPA) |
230 |
690 |
0.8% |
0.8% |
Population (millions) |
37 |
49 |
1.3% |
1.4% |
Superficie des terres (milliers de km2) |
1 110 |
1 110 |
1.5% |
1.5% |
Superficie agricole (SA) (milliers d'ha) |
44 513 |
44 913 |
1.6% |
1.7% |
|
|
|
Ensemble des pays analysés1 |
|
Densité de population (habitants/km2) |
34 |
43 |
38 |
45 |
PIB par tête, (USD en PPA) |
6 156 |
14 181 |
9 650 |
24 866 |
Commerce en % du PIB |
11 |
13 |
10.2 |
14.3 |
Agriculture dans l'économie |
|
|
Ensemble des pays analysés1 |
|
Part du PIB agricole (%) |
15.3 |
7.1 |
3.0 |
3.1 |
Part de l'emploi agricole (%) |
.. |
16.1 |
- |
- |
Exportations agroalimentaires (% des exp. totales) |
33.8 |
21.6 |
7.7 |
7.3 |
Importations agroalimentaires (% des exp. totales) |
9.9 |
12.9 |
7.8 |
6.7 |
Caractéristiques du secteur agricole |
|
|
Ensemble des pays analysés1 |
|
Part des produits végétaux dans la prod. agricole (%) |
58 |
65 |
- |
- |
Part des produits animaux dans la prod. agricole (%) |
42 |
35 |
- |
- |
Part des terres arables dans la SA (%) |
5 |
4 |
30 |
30 |
Notes : * ou dernière année disponible. 1. Moyennes de tous les pays couverts dans ce rapport. L’UE est traitée comme un seul pays.
Sources : Bases de données statistiques de l'OCDE, Base de données Comtrade des Nations Unies, Indicateurs du développement dans le monde de la Banque mondiale et données nationales.
Exportatrice nette de produits agricoles et alimentaires, la Colombie affiche un excédent commercial net de 0.9 milliard USD en 2016. Les exportations colombiennes de produits primaires se répartissent de façon quasi égale entre produits destinés à la consommation finale (52 %) et produits intermédiaires (48 %) destinés à être transformés à l’étranger. La plupart des produits destinés à l’exportation (qu’ils soient destinés à la consommation finale ou intermédiaire) ne sont pas transformés avant d’être exportés. En revanche, la plupart des importations agroalimentaires (60 %) sont des produits intermédiaires destinés à être transformés dans le pays.
La faible productivité pèse sur la compétitivité du secteur. Elle est principalement due à des infrastructures insuffisantes, à un accès inégal à la terre et à des conflits en matière d’occupation des terres, mais aussi à l’insuffisance des filières. La productivité totale des facteurs (PTF) n’a augmenté que de 0.7 % durant la période 2005-14, soit une progression bien inférieure à la moyenne mondiale. L’agriculture est également l’activité qui consomme le plus d’eau, puisqu’elle représente 60 % de l’eau utilisée au total, soit une proportion supérieure à la moyenne de l’OCDE. Enfin, ce secteur d’activité est à l’origine de 45 % des émissions de gaz à effet de serre en 2016.
Tableau 8.3. Colombie : Productivité et indicateurs environnementaux
Copier le lien de Tableau 8.3. Colombie : Productivité et indicateurs environnementaux
|
Colombie |
Comparaison internationale |
||
---|---|---|---|---|
|
1991-2000 |
2005-2014 |
1991-2000 |
2005-2014 |
|
|
|
Monde |
|
Taux de croissance annuel de la PTF (%) |
1.53% |
0.70% |
1.60% |
1.63% |
|
Moyenne OCDE |
|||
Indicateurs environnementaux |
1995 |
2016* |
1995 |
2016* |
Bilan de l'azote, kg/ha |
.. |
.. |
33 |
30 |
Bilan du phosphore, kg/ha |
.. |
.. |
3.7 |
2.4 |
Part de consommation d'énergie du secteur agricole (%) |
6.6 |
6.9 |
1.8 |
1.9 |
Part des émissions de GES d'origine agricole (%) |
44 |
45 |
8.5 |
8.5 |
Part des terres irriguées dans la SA (%) |
.. |
0.9 |
- |
- |
Part de l'agriculture dans les prélèvements d'eau (%) |
.. |
60 |
45 |
43 |
Indicateur de stress hydrique |
.. |
.. |
10 |
10 |
Notes : * ou dernière année disponible. L'UE est traitée comme un seul pays.
Sources : USDA Economic Research Service. Bases de données statistiques de l'OCDE, Base de données Comtrade des Nations Unies, Indicateurs du développement dans le monde de la Banque mondiale et données nationales.
Description de l’évolution des politiques
Copier le lien de Description de l’évolution des politiquesPrincipaux instruments d’action
En Colombie, la politique agricole s’inscrit dans le Plan national de développement (PND) 2014-18 et dans l’initiative Colombia Siembra (2015). Cette initiative vise à accroître la production agricole par une augmentation des zones cultivées (sur des zones en jachère) et une amélioration du rendement de diverses cultures. Pour atteindre cet objectif, les ressources ont été réaffectées à des priorités essentielles telles que le financement, la gestion du risque, les améliorations des services de vulgarisation et d’assistance, les investissements dans les services généraux, l’acquisition et l’enregistrement de terres.
Le soutien des prix du marché (SPM) demeure la principale composante du soutien aux producteurs. Il prend la forme d’une protection aux frontières par le biais du Système andin de fourchettes de prix (SAFP). Le SAFP s’applique à 13 produits agricoles et à leurs équivalents aux premiers stades de la transformation : riz, orge, maïs jaune, maïs blanc, soja, blé, huile de soja non raffinée, huile de palme non raffinée, sucre non raffiné, sucre, lait, poulet désossé et viande porcine.
En outre, des associations de producteurs financent et administrent les Fonds de stabilisation des prix (FEP) des produits agricoles. Six produits sont concernés : le coton, le cacao, l’huile de palme, le sucre, la viande bovine et le lait. Les fonds de stabilisation sont financés par une taxe versée par les producteurs ; ils font office de mécanismes de fixation des prix et renchérissent les prix aux producteurs sur le marché intérieur par rapport aux prix internationaux. Les FEP accordent des paiements aux producteurs lorsque le prix de vente d’un produit passe en dessous d’un prix minimum (plancher). Lorsqu’il dépasse un prix maximal (plafond), ce sont les producteurs qui contribuent aux fonds. Les prix plafond et plancher sont définis par un conseil formé des parties prenantes et des pouvoirs publics, en fonction de certains prix internationaux pour chaque produit.
Les subventions aux intrants sont une autre mesure importante, qui représente l’essentiel des transferts budgétaires en faveur des producteurs. Plusieurs programmes offrent différents types de soutien à l’utilisation d’intrants. Le programme Développement rural dans l’équité (DRE), par exemple, se compose de quatre volets : 1) mesures de développement du capital rural (ICR) ; 2) ligne de crédit spéciale (LEC) ; 3) soutien à l’assistance technique ; et 4) subventions pour l’investissement dans le drainage et l’irrigation. Les subventions portent sur de nombreux domaines, des intrants variables (achat de semences ou renouvellement de plantations) à la formation de capital fixe : subventions aux infrastructures d’irrigation et de drainage, aux services sur l’exploitation, à une assistance technique personnalisée, ou encore aide au crédit.
Par ailleurs, la Colombie fait appel à un certain nombre de programmes de subvention du crédit. Les instruments de financement concernent le crédit (dont des taux d’intérêt bonifiés), le rééchelonnement des dettes et des programmes liés aux assurances. Le Fonds de financement du secteur agricole (FINAGRO) est une banque de deuxième rang. Des lignes de crédit peuvent être ouvertes pour les opérations suivantes : i) fonds de roulement et commercialisation ; ii) investissements et ; iii) normalisation de portefeuilles, ce qui permet aux agriculteurs de rééchelonner leur dette ou de passer sporadiquement certaines opérations par pertes et profits. Par ailleurs, FINAGRO administre le Fonds agricole de garantie, qui se porte garant pour les agriculteurs, notamment les petits exploitants. Enfin, les pouvoirs publics subventionnent la prime d’assurance agricole à hauteur de 80 %, en fonction de la taille de l’exploitation et selon que la superficie à assurer a été financée ou non grâce à un crédit FINAGRO.
Les dépenses consacrées aux services d’intérêt général comprennent les investissements dans la recherche agricole et le transfert de connaissances, les activités d’inspection et de contrôle, la santé animale et des plantes, l’infrastructure (restructuration foncière comprise), la commercialisation et la promotion.
La Colombie a pris les engagements suivants dans le cadre de l’Accord de Paris sur le Climat : 1) réduction des émissions de gaz à effet de serre de 20 % à l’horizon 2030, l’année 2010 étant l’année de référence ; 2) promotion de l’adaptation au changement climatique dans dix sous-secteurs de l’agriculture; 3) actions d’adaptation novatrices par six secteurs économiques prioritaire ; 4) participation de quinze départements à l’élaboration de tableaux techniques agro-climatiques et diffusion d’informations agro-climatiques auprès d’un million de producteurs ; 5) instauration de plans relatifs au changement climatique sur 100 % du territoire national ; 6) délimitation et protection de 36 superficies nationales ; 7) création d’un système national d’indicateurs d’adaptation ; 8) équipement de bassins prioritaires d’instruments de gestion qui tiennent compte de la variabilité des conditions météorologique et du changement climatique ; 9) intégration de la dimension liée au changement climatique dans des projets d’intérêt national et stratégique ; 10) renforcement de la stratégie de sensibilisation du grand public au changement climatique.
Évolution des mesures internes, 2017-18
Colombia Siembra reste le dispositif le plus important du pays. Environ 176 000 hectares ont ainsi été mis en culture en 2017, issus principalement de terres en jachère. Les principales cultures plantées sont du riz, de l’huile de palme, du maïs, des arbres fruitiers et des légumineuses.
En 2017, des mesures de soutien au stockage ont été fournies pour stocker environ 400 000 tonnes de riz. Cette aide est accordée principalement aux grossistes qui disposent de capacités de stockage. Cette mesure répond à une surproduction, due à la mise en culture de terres en jachère suite à la mise en place de l’initiative Colombia Siembra et de l’accord de paix conclu en 2016. Elle offre la sécurité indissociable de tout investissement foncier. Une subvention au titre des pertes de revenus a également été accordée aux producteurs de coton. L’atténuation des contraintes financières reste une priorité ; en 2017, plus de 288 000 producteurs (toutes tailles d’exploitations confondues) ont bénéficié de prêts de FINAGRO. En juillet 2017, la loi n°1847, qui permet aux agriculteurs de rééchelonner et d’alléger leurs dettes, a été adoptée. Cette loi entrera en vigueur et s’appliquera aux exploitants endettés à partir de 2016 ; les modalités d’application de la loi seront déterminées par le ministère de l’Agriculture et du développement rural (MADR).
Les transferts budgétaires ont été relevés de 11 % en 2017, tandis que seize programmes ont été créés dans le cadre de l’initiative Colombia Siembra. Douze programmes relèvent des services généraux, dont dix portent sur des services de vulgarisation. Les quatre autres sont des subventions pour l’achat de matériel et la fourniture de services, qui sont octroyées à des exploitants individuellement.
L’accès à la terre demeure prioritaire. En 2017, l’Agence nationale des terres (Agencia Nacional de Tierras, ANT) ou d’autres organismes a octroyé des subventions à plus de 15 000 exploitants, qui ont ainsi pu acquérir des terres ou se voir attribuer des parcelles en jachère. En outre, environ 3 000 parcelles ont fait l’objet d’une régularisation des droits fonciers ou ont été officiellement enregistrées par la nouvelle agence ANT. Enfin, la même année, la loi sur l’accès aux terres a été élaborée et elle est en cours d’examen par le Congrès ; elle vise à fournir des terres à des agriculteurs sans terre touchés par le conflit national.
Par ailleurs, des efforts ont été entrepris pour améliorer la santé animale et des plantes. En 2017, l’ICA (institut vétérinaire et phytosanitaire), a créé onze réseaux régionaux de surveillance dans 25 départements. Ces réseaux sont chargés de surveiller la survenue de maladies ou de fléaux. En outre, 22 régulations ont été publiées sur les exigences phytosanitaires à satisfaire pour exporter des produits agricoles frais.
En décembre 2017, le Congrès a également adopté la loi portant sur la création du SNIA (système national d’innovation agricole). Ce dispositif concerne la R-D et les services de vulgarisation aux exploitants. Le SNIA sera mis en place ces prochaines années.
Évolutions des mesures commerciales, 2017-18
En avril 2017, le CONFIS (Conseil supérieur de politique budgétaire) a supprimé les droits de douane sur le matériel et l’équipement agricole d’occasion (âgé de un à sept ans), sur une durée de deux ans avec la possibilité de prolonger cette mesure pendant deux années supplémentaires. Le matériel concerné est le suivant : charrues, semeuses et repiqueuses, épandeurs de fumier, décapeuses et trieuses de grains de café, notamment. CONFIS a également éliminé les droits de douane sur les importations de 15 000 tonnes de coton relevant de la sous-position tarifaire 5201003000 et provenant de pays avec lesquels la Colombie n’a pas d’accord commercial (jusqu’au 31 décembre 2017). Le 24 octobre 2016, la sous-position tarifaire 1202.42.00.00 (arachides non grillées ni autrement cuites, même décortiquées ou concassées) a été retirée de la fourchette de prix sur le soja.
Des négociations portant sur la signature de nouveaux accords de libre-échange sont en cours avec le Japon et la Turquie. En octobre 2017, les gouvernements du Mexique, du Chili, du Pérou et de Colombie, formant un bloc, ont lancé des négociations pour approfondir les conditions commerciales en vigueur dans le cadre de l’Alliance du Pacifique avec le bloc composé de Singapour, du Canada, de la Nouvelle-Zélande et de l’Australie. Cette intégration poussée se traduira par des dispositions plus intéressantes en termes d’accès aux marchés, de mesures sanitaires et phytosanitaires, et de facilitation des échanges commerciaux notamment.