Alors que, ces dernières années, le champ et l’ampleur du soutien budgétaire de l’État au secteur agricole avaient sensiblement diminué en raison de la charge croissante de la dette du secteur public, en 2017, le soutien direct financé par le budget de l’État s’est accru. Conformément à la loi n° 1800 sur le budget de l’État ukrainien du 21 décembre 2016, la dotation budgétaire totale de l’ensemble des lignes budgétaires du ministère ukrainien de la Politique agraire et de l’Alimentation a été de 9.04 milliards UAH (340 millions USD), soit plus de quatre fois le montant de la dotation de l’année précédente.
Contrairement aux années précédentes, les pouvoirs publics n’ont procédé à aucun achat d’intervention dans le cas des céréales au cours des périodes 2016-17 et 2017-18. Toutefois, en 2017, le Fonds agraire a vendu 67 400 tonnes de sucre stocké dans le cadre du mécanisme public d’intervention.
Le quota national de sucre a continué à diminuer et est passé de 1.72 million de tonnes au cours de la campagne 2015-16 à 1.67 million de tonnes en 2016-17 et à 1.64 million de tonnes en 2017-18. Dans le même temps, le prix minimum (indicatif) du sucre est passé de 6 455 UAH par tonne en 2015-16 à 9 079 UAH par tonne en 2016-17 et à 9 173 UAH par tonne en 2017-18 (soit 295, 355 et 345 USD par tonne, respectivement).
Le programme de remboursement partiel des intérêts sur les prêts des banques commerciales, réactivé en 2015, a continué à être appliqué. Les fonds alloués aux bonifications d’intérêts sur les prêts des banques commerciales accordés aux producteurs agricoles avaient diminué, passant de 291 millions UAH (13.3 millions USD) en 2015 à 280 millions UAH (11 millions USD) en 2016, mais en 2017, 295 millions UAH (11.1 millions USD) ont été alloués sur le budget général de l’État. La priorité devait être accordée aux petites entreprises agricoles (dont les recettes annuelles ne dépassent pas 10 millions UAH ou 376 000 USD) et aux entreprises qui pratiquent l’élevage et à la reproduction de bovins.
Aucun soutien n’a été accordé aux achats d’intrants variables comme les engrais, les produits chimiques en général ou l’électricité. Toutefois, en 2016 et 2017, 30 millions UAH et 11.7 millions UAH (1.2 million USD et 440 000 USD), respectivement, ont été alloués pour compenser en partie (jusqu’à 50 %) les coûts d’achat d’animaux reproducteurs sélectionnés. En outre, en 2017, 158 millions UAH (5.9 millions USD) ont été dépensés au titre du remboursement de dettes dans le cadre du Programme de soutien public à l’élevage mis en œuvre les années précédentes.
Toujours en 2017, 134 millions UAH (5 millions USD) ont été alloués pour compenser en partie les coûts d’achat de machines et d’équipements agricoles.
En 2017, 299 millions UAH (11.2 millions USD) ont servi à soutenir l’achat d’intrants, notamment de matériel végétal, de machines, d’équipements et d’installations de stockage, destinés aux vergers, aux vignobles et à la production de baies. En outre, 183 millions UAH (6.9 millions USD) ont été consacrés au remboursement de dettes dans le cadre de programmes horticoles mis en œuvre les années précédentes.
Depuis le 1er janvier 2017, l’Ukraine a aboli son régime spécial de TVA qui s’adressait aux producteurs agricoles. Le mécanisme d’accumulation de TVA leur permettait d’accumuler la TVA sur les ventes de produits primaires et transformés sur un compte spécial, et d’utiliser ces fonds pour acheter des intrants. Même s’il avait déjà été question de le supprimer, il est resté en vigueur en 2016, mais le pourcentage de la TVA pouvant être accumulé a été réduit : 15 % pour les céréales, les oléagineux et les fibres, 80 % pour le lait et la viande bovine et 50 % pour tous les autres produits agricoles. Par conséquent, les montants de TVA accumulés dans le cadre du mécanisme ont enregistré une baisse, passant de 20 milliards UAH (916 millions USD) en 2015 à 13 milliards UAH (509 millions USD) en 2016. En 2017, le budget de l’État prévoyait une subvention au développement spécifique qui, dans les faits, a remplacé le mécanisme d’accumulation de TVA, et qui s’est élevée à 4 milliards UAH (150 millions USD). Cette subvention a été distribuée proportionnellement au montant de la taxe sur la valeur ajoutée versé au titre de la vente de certains produits agricoles, dont les produits d’origine animale, le raisin, les baies, les fruits à coque, les autres fruits, les légumes, le tabac et la betterave sucrière. Les bénéficiaires ont utilisé la subvention pour acheter différents intrants. Il est prévu que la subvention au développement soit supprimée en 2018.
En mai 2017, la Verkhovna Rada (le Parlement ukrainien) a adopté la loi n° 2042 sur le contrôle étatique de la conformité à la législation sur la sécurité sanitaire et la qualité des produits destinés à l’alimentation humaine et animale, et sur la santé et le bien-être des animaux, laquelle entrera en vigueur en avril 2018. Cette loi réglemente l’organisation générale et la gestion du contrôle étatique au niveau national et infranational, ainsi que l’exécution de ce contrôle dans certaines installations de production, dans l’optique de contribuer à assurer un niveau élevé de protection de la santé humaine et des intérêts des consommateurs.
La loi prévoit une diminution des examens physiques des produits concernés importés sur le territoire douanier de l’Ukraine s’ils satisfont aux exigences suivantes : 1) ils proviennent d’un pays ou d’une installation agréée inscrit dans le registre des pays et installations autorisés à importer/transférer des marchandises sur le territoire douanier de l’Ukraine ; 2) les marchandises sont accompagnées des originaux du certificat international et des autres documents requis par la loi. L’article 45 de la loi précise que les tests en laboratoire des échantillons prélevés durant l’examen physique d’une cargaison sont effectués dans des cas exceptionnels.
Le Parlement ukrainien a prorogé d’un an, jusqu’au 1er janvier 2019, le moratoire sur la vente de terres agricoles, mis en place en 2002. La levée de ce moratoire est conditionnée par l’entrée en vigueur d’une loi sur le marché des terres agricoles. La création d’un cadastre moderne est perçue comme une condition nécessaire pour réformer le marché des terres agricoles.
En 2017, les pouvoirs publics ukrainiens ont pris des mesures visant à simplifier les services fonciers et à les rendre plus transparents. Ces mesures comprennent une procédure simplifiée d’enregistrement foncier, l’accès à un système électronique pour l’obtention d’extraits cadastraux, une procédure électronique pour les demandes d’évaluation de parcelles de terrain, ainsi qu’un accès ouvert et public aux registres cadastraux, notamment pour les notaires. En mars 2017, plusieurs organismes publics ont présenté conjointement une version actualisée du Registre cadastral national qui a recours à la technologie de la chaîne de blocs pour lutter contre la fraude et améliorer la transparence. Le budget du programme de réforme foncière a été porté de 44 millions UAH en 2016 à 105 millions UAH en 2017 (1.7 million USD et 3.9 millions USD, respectivement).
Le 4 novembre 2017, le Parlement a adopté, en première lecture, un projet de la loi n° 2845 sur l’alimentation animale et la sécurité sanitaire et l’hygiène des aliments pour animaux. Ce projet définit les principes juridiques et organisationnels de la production, la circulation, l’étiquetage et la présentation des aliments pour animaux, et réglemente les relations entre le pouvoir exécutif et les opérateurs du marché fourrager.
En 2017, le budget du Service national de la sécurité sanitaire des produits alimentaires et de la protection du consommateur a été établi à 1.45 milliard UAH, contre 0.9 milliard UAH en 2016 (55 millions USD et 35 millions USD, respectivement). La plupart des fonds supplémentaires ont été utilisés pour contrôler les maladies et ravageurs, et lutter contre eux. Le renforcement des contrôles et de la lutte contre les maladies et ravageurs est l’un des facteurs qui devraient contribuer à améliorer l’exportabilité des produits agroalimentaires de l’Ukraine. À titre d’exemple, en 2017, un certain nombre d’usines de volailles et de laiteries, ainsi que d’autres entreprises du secteur alimentaire ukrainien, ont été autorisées par les services vétérinaires de l’Union européenne à exporter des produits agricoles vers l’UE.