Le soutien des prix du marché représente la plus grande partie du soutien fourni aux producteurs vietnamiens, la protection aux frontières étant le principal outil utilisé pour soutenir les prix. En particulier, les produits en concurrence avec des produits importés, tels que la viande bovine et la canne à sucre, sont protégés par des droits de douane. Les prix du riz au départ de l’exploitation sont soutenus par une subvention versée aux entreprises acheteuses de riz pour qu’elles le stockent provisoirement pendant la récolte et au moyen de prix indicatifs variant entre les régions et entre les campagnes de commercialisation, dans le but de garantir aux producteurs un profit de 30 % supérieur au coût de production. Les producteurs de produits en concurrence avec des produits exportés, tels que le caoutchouc naturel, le café, les noix de cajou et le thé sont implicitement taxés, car les prix qu’ils perçoivent pour leurs produits sont inférieurs aux prix mondiaux.
La moyenne simple des taux NPF appliqués aux importations de produits agricoles est passée à 16 % en 2013, contre environ 25 % au milieu des années 2000. Les taux appliqués sont bien plus faibles pour les importations en provenance de pays ou de régions avec lesquels le Viet Nam a signé des accords de libre-échange. À titre d’exemple, le taux moyen est seulement de 3.4 % pour les importations de produits agricoles provenant d’États membres de l’ASEAN et de 5.4 % pour celles provenant de Chine.
Jusqu’à 2016, l’État a conservé un large degré de contrôle sur les exportations de riz. Les exportateurs devaient satisfaire à des exigences spécifiques en matière d’usinage et de stockage, le prix minimum à l’exportation devait être respecté et l’Association de l’industrie alimentaire du Viet Nam remplissait certaines fonctions administratives. Toutefois, en janvier 2017, conformément à la loi sur l’investissement de 2014, le ministère de l’Industrie et du Commerce du Viet Nam a annulé la décision n° 6139/2013/QD-BCT qui établissait des règles strictes pour devenir exportateur de riz.
Les transferts budgétaires aux producteurs sont relativement faibles. Les dépenses destinées à subventionner l’exonération de redevance pour les services d’irrigation sont le versement principal réalisé. Depuis 2012, un paiement à la surface est alloué pour maintenir environ 4 millions d’hectares cultivés en riz paddy. En 2016, les paiements directs versés aux riziculteurs ont été multipliés par deux, ont atteint 1 million VND (44 USD)/hectare/an pour les terres cultivées en riz paddy, et ont été multipliés par cinq, soit 500 000 VND (22 USD)/hectare/an pour les autres terres cultivées en riz, excepté pour les rizières situées sur les hautes terres ne faisant pas l’objet de plans d’utilisation des sols. Le décret prévoit également un soutien au titre de la mise en valeur des terres destinées à être cultivées en riz à hauteur de 10 millions VND (440 USD)/hectare/an, hormis les surfaces situées sur les hautes terres, et de 5 millions VND (220 USD)/hectare/an pour la mise en valeur de rizières aquatiques afin de substituer les terres rizicoles ne donnant qu’une récolte par an ou d’autres cultures.
Parmi les autres programmes accordant des paiements fondés sur l’utilisation d’intrants, on peut citer ceux qui octroient du matériel de sélection phytogénétique et animale aux producteurs à des taux bonifiés. À l’échelle nationale, ce matériel est souvent fourni dans le cadre des programmes proposés aux producteurs ayant subi des catastrophes naturelles ou des épisodes d’une maladie. Depuis 2009, un certain nombre de programmes d’action ont été mis en place dans le but de proposer aux exploitants des prêts bonifiés pour acquérir des machines, des équipements et des matériels. Depuis 2003, la plupart des ménages et des organisations agricoles sont exonérés de la taxe sur l’utilisation des terres cultivées ou bénéficient d’une réduction de cette taxe.
Les services d’intérêt général liés au secteur agricole prennent surtout la forme de dépenses consacrées aux systèmes d’irrigation. Le soutien à certains de ces services, tels que les services de vulgarisation agricole, les activités de R-D, les services d’inspection et de contrôle, et les services de commercialisation et de promotion, est relativement limité.
L’État est propriétaire de l’ensemble des terres et les gère au nom du peuple. Les exploitants jouissent du droit d’utilisation des terres et bénéficient d’un large éventail de droits, dont le droit de louer, d’acheter, de vendre et de léguer la terre, ainsi que d’utiliser la terre en garantie dans le cadre d’un prêt hypothécaire.
Depuis son entrée à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en 2007, le Viet Nam a progressé dans la mise en œuvre des exigences relatives à l’Accord sur l’application des mesures sanitaires et phytosanitaires. Toutefois, le régime réglementaire continue de pâtir de moyens d’application limités, d’un manque de coordination et d’un nombre important de documents faisant double emploi.
Le Viet Nam met en œuvre la libéralisation des échanges par l’intermédiaire d’accords de libre-échange bilatéraux, régionaux et multilatéraux. Il est membre de l’OMC, de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) et de la Coopération économique Asie-Pacifique (APEC), et soutient la libéralisation des échanges entre les États membres de l’ASEAN et leurs principaux partenaires commerciaux de la région, dont la Chine, le Japon, l’Inde, la Corée, l’Australie et la Nouvelle-Zélande.
En 2016, le Viet Nam a ratifié l’Accord de Paris sur le Climat. Sa contribution déterminée au niveau national comprend l’engagement de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 8 % entre 2021 et 2030 par rapport aux niveaux correspondant à des politiques inchangées et en utilisant des ressources intérieures, et jusqu’à 25 % si un appui international est octroyé. Le Plan d’action visant à mettre en œuvre l’Accord de Paris sur le changement climatique est présenté dans la décision n° 2053/QD-TTg du 28 octobre 2016 et intègre des activités d’adaptation et d’atténuation du secteur agricole.
Dans le cadre de la Stratégie nationale sur le changement climatique de 2011 du Viet Nam, le secteur agricole a été chargé de réduire les émissions de GES de 20 % tous les 10 ans, tout en augmentant la production brute de 20 % et en réduisant le taux de pauvreté de 20 % également (Décision n° 2139/QD-TTg). Le ministère de l’Agriculture et du Développement rural a par la suite établi un plan d’action sur l’adaptation au changement climatique dans le secteur agricole, récemment intégrée dans la Décision n° 819/QD-BNN-KHCN. Ce plan accorde la priorité à la recherche sur la sélection et la production de variétés végétales et de races animales pouvant minimiser les émissions de GES et s’adapter au changement climatique ; le travail minimum du sol et les techniques visant à réduire l’utilisation d’eau et d’engrais afin de minimiser les émissions de méthane dans les rizières ; la diminution des plantes contribuant aux émissions de GES ; et l’augmentation de la production des cultures énergétiques.
Cet engagement de réduire les émissions de GES d’origine agricole est également énoncé dans d’autres décisions récentes. En 2017, le ministère de l’Agriculture et du Développement rural a pris la Décision n° 932/QD-BNN-KH par laquelle le Plan d’action sur la croissance verte pour le secteur de l’agriculture et du développement rural est approuvé pour la période 2016-20. Ce plan présente 10 activités prioritaires et des mesures visant à réduire les émissions de GES de 20 % d’ici à 2020 par rapport au scénario de politiques inchangées. Parmi les principales activités, on peut citer : l’agriculture biologique, l’utilisation rationnelle des intrants agricoles ; les variétés de riz de qualité supérieure et de cycle court ; les pratiques économes en eau ; les pratiques en matière d’agriculture intelligente face au climat ; les pratiques de gestion intégrée des cultures visant à réduire les émissions de GES imputables à la production de riz et de cultures ; l’amélioration des mélanges alimentaires pour animaux et les effluents d’origine animale (biogaz) et la gestion des résidus de récolte pour réduire les émissions de méthane et autres GES.