Le soutien total à l’agriculture (EST) dans les pays de l’OCDE s’est élevé à 317 milliards USD (285 milliards EUR) par an en moyenne en 2015 17, dont 72 %, soit 227 milliards USD (205 milliards EUR), sous la forme d’aides aux producteurs (ESP). Le soutien aux producteurs représentait 18 % des recettes agricoles brutes (ESP en %) en 2015 17 dans l’ensemble de la zone OCDE, contre près de 30 % en 1995-97 (tableau 2.1).
Outre ses variations en volume, le soutien aux agriculteurs a aussi changé dans ses modalités. Dans la zone OCDE, en particulier, la situation se caractérise par un long déclin du soutien lié à la production de produits de base (y compris le soutien des prix du marché et les paiements au titre de la production). Avec les paiements fondés sur l’utilisation d’intrants variables sans contraintes, également en recul depuis vingt ans dans les pays de l’OCDE, cette forme de soutien est jugée potentiellement responsable des distorsions les plus graves de la production et des échanges.
À l’autre bout du spectre de la classification de l’ESP, on trouve des formes de soutien moins génératrices de distorsions comme les paiements basés sur des paramètres qui ne dépendent pas de la production courante ou sur des critères qui ne sont pas liés à des produits de base, tels que le gel des terres ou les transferts visant des pratiques spécifiques en matière d’environnement ou de bien-être des animaux. Surtout, les paiements au titre des droits antérieurs (généralement la superficie cultivée ou le nombre d’animaux d’une année de référence dans le passé) ont sensiblement augmenté dans de nombreux pays de l’OCDE : ils représentaient 4 % des recettes agricoles brutes et plus d’un cinquième de l’ESP dans l’ensemble de la zone OCDE en 2015‑17. Les paiements reposant sur la superficie cultivée et le nombre d’animaux de la période en cours ont légèrement diminué par rapport à 1995‑97 et ne représentent plus à l’heure actuelle que 15 % environ du soutien total aux producteurs (tableau 2.1).
Les dépenses consacrées aux services d’intérêt général (ESSG) dans le secteur agricole sont passées de 44 milliards USD par an en 1995‑97 à 40 milliards USD par an en 2015‑17. Elles servent encore majoritairement à financer les infrastructures (17.5 milliards USD), malgré un léger recul par rapport à la période 1995‑97, tandis que les crédits alloués au système de connaissances et d’innovation agricoles (13 milliards USD) ont augmenté de moitié sur la même période. Les dépenses destinées aux services d’inspection et de contrôle ont elles aussi augmenté tandis que les fonds octroyés aux activités de commercialisation et de promotion ainsi qu’au stockage public diminuaient, mais tous ces postes représentent désormais une part beaucoup plus réduite de l’ESSG (tableau 2.1).