En Inde, le soutien aux producteurs se compose de dépenses budgétaires à hauteur de 8.6 % des recettes agricoles brutes, d’un soutien positif des prix du marché (SPM positif) de +2.0 % des recettes agricoles brutes réalisées sur les produits de base qui bénéficient d’une aide et d’un SPM négatif de ‑17 % des recettes agricoles brutes enregistrées sur les produits taxés. Au total, cela donne, pour la période 2018‑20, un soutien net négatif de ‑6.4 % des recettes agricoles brutes. Le soutien aux producteurs est resté négatif durant les deux dernières décennies, mais avec des fluctuations importantes. La valeur négative de l’estimation du soutien aux producteurs signifie qu’en moyenne, les producteurs nationaux sont implicitement taxés, car les paiements budgétaires dont ils bénéficient ne compensent pas l’effet d’abaissement des prix de l’ensemble complexe de règles relatives à la commercialisation intérieure et de mesures commerciales. Presque tous les transferts bruts aux producteurs (qu’ils soient positifs ou négatifs) sont mis en œuvre sous les formes susceptibles de générer le plus de distorsions de la production et des échanges, et ce de façon constante depuis 2000‑02.
Les transferts aux producteurs au titre d’un seul produit (TSP) suivent le même schéma que les SPM et varient par produit. En 2018‑20, la plupart des produits de base ont été implicitement taxés à un taux compris entre 7.1 % et 81.5 % des recettes par produit. Les produits présentant un TSP positif – qui peut aller de 0.3 % à 36 % des recettes par produit sur cette même période – sont notamment le blé, le maïs, le sucre, les pois chiches, d’autres légumes secs et la viande de volaille.
Les subventions à l’utilisation d’intrants variables tels que les engrais, l’électricité et l’eau d’irrigation occupent une place prédominante dans les transferts budgétaires aux producteurs. Les dotations budgétaires au programme de transferts directs de revenu, PM‑KISAN, ont toutefois augmenté depuis la mise en œuvre de celui-ci en 2018.
Par voie de conséquence, les dépenses publiques consacrées à des services d’intérêt général pour le secteur (mesurées par l’ESSG), qui concernent essentiellement des investissements liés aux infrastructures, équivalent à la moitié seulement des subventions à l’utilisation d’intrants variables. Avec une part de 4 % sur la période 2018‑20, les dépenses mesurées par l’ESSG en pourcentage de la valeur ajoutée de l’agriculture ont augmenté par rapport au chiffre de 2000‑02.
En minorant les prix perçus par les producteurs agricoles tout au long de la période considérée, l’action publique soutient implicitement les consommateurs. Les mesures agissant sur les prix agricoles, de même que l’augmentation des subventions alimentaires accordées dans le cadre du Système de distribution publique ciblée (Targeted Public Distribution System) durant la pandémie de COVID‑19, ont abaissé le coût pour le consommateur, l’estimation de ce soutien aux consommateurs s’établissant, pour l’ensemble des produits, à 28.8 % des dépenses en moyenne sur la période 2018‑20. Le soutien budgétaire total (ESBT) est estimé à 3.3 % du PIB en 2018‑20, ce qui contribue à une estimation du soutien total (EST) globalement positive de 0.6 % du PIB.