La mise en œuvre de la loi de 2018 sur l’amélioration de l’agriculture (loi agricole 2018) s’est poursuivie en 2020, au même titre que celle des programmes d’atténuation des effets commerciaux de 2019 et des plans d’aide exceptionnels en cas de catastrophe instaurés en 2018 et 2019 puis complétés en 2020 par le Congrès. S’agissant de l’atténuation des effets commerciaux, le ministère de l’Agriculture des États-Unis (United States Department of Agriculture - USDA) a annoncé en février 2020 le versement de la troisième et dernière tranche du Programme de facilitation de l’accès au marché (Market Facilitation Program - MPF) mis en place en 2019. Le MPF a versé jusqu’à 14.5 milliards USD aux agriculteurs touchés par des mesures douanières de rétorsion, qui leur ont fait perdre les marchés à l’exportation auxquels ils avaient auparavant accès. Les paiements de février 2020 correspondaient aux 25 % d’aides restantes accordées au titre du programme.
S’agissant des aides en cas de catastrophe, la nouvelle loi de codification des crédits de 2020 a affecté, en décembre 2019, 1.5 milliard USD supplémentaires à la mise en œuvre des programmes d’aide en cas de catastrophe et a étoffé la liste des événements couverts par le Programme d’indemnisation des victimes d’incendies et d’ouragans (Wildfire and Hurricane Indemnity Program Plus - WHIP+) et des contribuables pouvant y prétendre. De plus, l’Agence de gestion des risques de l’USDA a mis en place un dispositif d’aide aux producteurs touchés par les ouragans. Le Programme d’assurance contre les vents de force ouragan (Hurricane Insurance Protection-Wind Index - HIP-WI) concerne 70 cultures et s’applique dans les comtés situés à proximité du golfe du Mexique et de l’océan Atlantique, ainsi qu’à Hawaï. Ce dispositif couvre uniquement les pertes occasionnées par des vents soutenus et survenus dans le cadre d’un événement qualifié d’ouragan.
Plusieurs accords commerciaux sont entrés en vigueur en 2020, à savoir l’accord de libre-échange Japon-États-Unis, l’accord Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM) et l’accord commercial de « Phase 1 » conclu avec la république populaire de Chine (Chine).
L’USDA a mis en œuvre toute une série de mesures de lutte contre la pandémie de COVID-19. Du point de vue des producteurs, le Programme d’aide alimentaire en temps de COVID-19 (Coronavirus Food Assistance Program - CFAP) a accordé quelque 23.5 milliards USD aux agriculteurs et aux éleveurs sous la forme de paiements directs. Le CFAP a consisté en une aide financière fondée sur les pertes réelles subies par les agriculteurs qui ont été confrontés à des baisses de prix consécutives à la pandémie de COVID-19 et à d’importants surcoûts de commercialisation engendrés par une baisse de la demande, un surplus de production et la perturbation des réseaux de transport et du fonctionnement régulier des marchés des produits de base. Ce programme a couvert jusqu’à 300 produits, allant de l’élevage aux cultures sarclées en passant par les cultures spécialisées et l’aquaculture. La mise en œuvre du CFAP s’est articulée autour de deux versements (CFAP-1 et CFAP-2) et selon des critères d’attribution et des modalités de paiement distincts. L’Agence de services agricoles (Farm Service Agency, - FSA) de l’USDA a élargi le programme de gel du remboursement des crédits en cas de catastrophe (Disaster Set-Aside Program, - DSA) pour permettre aux agriculteurs touchés par la pandémie de COVID-19 et titulaires d’un crédit auprès de l’USDA de suspendre le remboursement de leurs mensualités. À titre exceptionnel, la FSA permet également de reporter les mensualités annuelles des prêts relatifs au financement des infrastructures de stockage agricoles. Enfin, l’Agence de gestion des risques de l’USDA a assoupli les règles des programmes d’assurance récolte pour venir en aide aux producteurs touchés par les perturbations du marché liées au COVID-19.
Toujours dans le contexte de la pandémie de COVID-19, les mesures de soutien aux consommateurs ont reposé sur des programmes de distribution de produits de base et l’affectation de fonds supplémentaires aux programmes d'aide alimentaire intérieure gérés par l’USDA. Pour assurer la distribution de produits de base, l’USDA s’est associée à des distributeurs régionaux et locaux, dont les effectifs ont été lourdement touchés par la fermeture des restaurants, des hôtels, et d’autres entités du secteur des services alimentaires, et a consacré 4 milliards USD à l’achat et à la distribution de paniers alimentaires à destination des familles (Farmers to Families Food Box Program). Face à l’urgence nationale liée à la pandémie, le secrétaire à l’Agriculture des États-Unis a par ailleurs alloué 470 millions USD supplémentaires à l’achat de denrées alimentaires à distribuer à la population en application de la section 32. L’USDA a également mis en place un programme d’aide alimentaire destiné aux ménages en cas de catastrophe (Disaster Household Distributions), dont l’objectif est de répondre à des besoins précis lorsque les réseaux de distribution habituels sont interrompus.
Du point de vue des programmes d’aide alimentaire intérieure, l’USDA a autorisé les États à verser un complément d’aides aux ménages qui ne bénéficient habituellement pas du niveau maximal de prestations accordées dans le cadre du Programme d’assistance supplémentaire à l’alimentation (Supplemental Nutrition Assistance Program - SNAP) et à assouplir les modalités d’octroi des aides liées au SNAP ainsi que les critères de demande et de production de rapports. Dans le cadre de sa stratégie de lutte contre le COVID-19, l’USDA a également donné plus d’ampleur à un projet pilote de plateforme d’achats prévisionnels en ligne, qui s’adresse aux participants au programme SNAP. Le Programme spécial d’assistance supplémentaire à l’alimentation maternelle et infantile (Special Supplemental Nutrition Program for Women, Infants, and Children - WIC) a reçu une enveloppe supplémentaire de 500 millions USD durant la crise sanitaire liée au COVID-19. Enfin, l’USDA a permis aux États d’autoriser les parents ou responsables légaux à emporter chez eux les repas servis dans le cadre du Programme alimentaire à destination des enfants et adultes bénéficiaires d’aides sociales (Child and Adult Care Food Program) et à faire en sorte que les enfants qui profitent en temps normal de repas gratuits ou à tarif réduit à l’école puissent avoir accès à ces repas par un autre biais.