Les niveaux de formation plus élevés sont plus rémunérateurs. En moyenne, dans les pays de l’OCDE, les actifs occupés à temps plein gagnent 23 % de plus dans l’effectif diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire et de l’enseignement post-secondaire non tertiaire que dans l’effectif non diplômé de ces niveaux et 54 % de plus dans l’effectif diplômé de l’enseignement tertiaire que dans l’effectif au plus diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire. Ces moyennes occultent toutefois de grandes différences entre les domaines d’études.
Les diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire gagnent à peu de choses près autant qu’ils aient suivi la filière générale ou professionnelle. La différence de rémunération entre la filière générale et la filière professionnelle est inférieure ou égale à 5 points de pourcentage dans un tiers environ des pays dont les données sont disponibles. La filière générale procure toutefois un avantage salarial compris entre 15 et 20 points de pourcentage dans certains pays, tels que l’Allemagne, l’Autriche, la Finlande, la France et le Royaume-Uni.
Les jeunes diplômés gagnent 62 % de plus trois ans après la fin de leurs études s’ils ont fait une licence, ou formation équivalente, que s’ils ont arrêté leurs études une fois diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire. Cet avantage salarial est inférieur à 25 % en Norvège et en Suède, mais est égal ou supérieur à 100 % au Chili, en Lituanie et en Turquie.
Regards sur l'éducation 2020
Indicateur A4. Quel avantage salarial le niveau de formation procure-t-il ?
Faits marquants
Contexte
Dans l’ensemble, l’élévation du niveau de formation entraîne l’amélioration des débouchés sur le marché du travail (voir l’indicateur A3) et l’augmentation de la rémunération. La perspective de percevoir une rémunération plus élevée et de la voir de surcroît augmenter au fil du temps est, avec d’autres avantages sociaux, un aiguillon important qui incite les individus à continuer de se former.
L’avantage salarial que procure l’élévation du niveau de formation varie parfois selon l’âge, le sexe, le niveau de l’enseignement tertiaire, la filière et le domaine d’études. Les individus plus qualifiés et plus expérimentés sont plus susceptibles de gagner davantage. Toutefois, la rémunération varie toujours selon le sexe indépendamment de l’âge, du niveau de formation, de la filière et du domaine d’études dans tous les pays.
Des facteurs autres que ceux liés à la formation, dont la demande de compétences sur le marché du travail, l’offre de main-d’œuvre aux divers niveaux de formation, la législation sur le salaire minimal et le droit du travail, les structures et les usages professionnels (notamment la puissance des syndicats, le champ d’application des conventions collectives et la qualité des conditions de travail) interviennent aussi dans la rémunération des travailleurs. Ces facteurs contribuent également aux différences dans la répartition des rémunérations.
Autres faits marquants
L’avantage salarial que procure le niveau de formation augmente au fil de la carrière. En moyenne, dans les pays de l’OCDE, les 25-34 ans diplômés de l’enseignement tertiaire peuvent espérer gagner près de 50 % de plus une fois qu’ils auront entre 45 et 54 ans. En moyenne, les diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire gagneront environ 20 % de plus et les diplômés d’un niveau d’enseignement inférieur, 10 %. Dans l’ensemble, les diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire voient leur rémunération augmenter plus rapidement s’ils ont suivi la filière générale plutôt que la filière professionnelle. Les différences entre les deux filières restent toutefois ténues dans la plupart des pays.
Le différentiel salarial persiste entre les sexes à tous les niveaux de formation. Dans les pays de l’OCDE, les femmes gagnent 77 % de la rémunération des hommes dans l’effectif non diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire travaillant à temps plein. L’écart salarial entre les femmes et les hommes est du même ordre chez les diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire, de l’enseignement post-secondaire non tertiaire et de l’enseignement tertiaire.
Trois ans après la fin de leurs études, les diplômés gagnent plus après un master, ou formation équivalente, qu’après une licence, ou formation équivalente, et qu’après le deuxième cycle de l’enseignement secondaire. Dans la moitié des pays dont les données sont disponibles, les jeunes gagnent plus du double après un master qu’après le deuxième cycle de l’enseignement secondaire ; l’avantage salarial que procure un master est de l’ordre de 50 % seulement en Lettonie, en Norvège et en Suède, mais atteint près de 200 % au Chili.
Remarque
Cet indicateur présente trois rémunérations de référence. La première rémunération de référence est celle de l’effectif non diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire. Elle sert à chiffrer les écarts de rémunération entre cet effectif et l’effectif diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire et de l’enseignement post-secondaire non tertiaire. La deuxième rémunération de référence est celle de l’effectif au plus diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire. Elle sert à chiffrer les écarts de rémunération entre cet effectif et les effectifs diplômés d’autres niveaux d’enseignement. La troisième rémunération de référence, qui rend compte des écarts de rémunération entre les sexes, est celle des hommes. Dans les trois cas, l’accent est mis sur la rémunération relative, de sorte que l’augmentation ou la diminution des écarts peut refléter un changement dans le groupe à l’étude (le numérateur) ou le groupe de référence (le dénominateur). La rémunération relative plus élevée associée à l’enseignement tertiaire peut par exemple s’expliquer par le fait qu’elle est plus élevée à ce niveau de formation ou que celle associée au deuxième cycle de l’enseignement secondaire est moins élevée.
Analyse
Rémunération relative des actifs non diplômés de l’enseignement tertiaire, selon la filière d’enseignement
Le deuxième cycle de l’enseignement secondaire est de l’avis général le niveau de formation minimum pour réussir sur le marché du travail. Les niveaux de formation inférieurs au deuxième cycle de l’enseignement secondaire sont associés non seulement aux taux d’emploi les moins élevés (voir l’indicateur A3), mais aussi aux rémunérations les plus faibles. La rémunération tend à augmenter avec le niveau de formation.
En moyenne, dans les pays de l’OCDE, les 25-64 ans qui travaillent à temps plein gagnent 23 % de plus s’ils sont diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire que s’ils ne sont pas diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire. La rémunération relative des diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire est la plus élevée au Brésil, au Chili, en Colombie aux États-Unis et en République tchèque, où elle représente au moins 40 % de plus que celle des non-diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire (voir le Graphique A4.1).
Par contraste, l’avantage salarial des diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire par rapport aux non-diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire est minime ou négligeable dans quelques pays. C’est le cas en Autriche, en Estonie, en France et en Irlande, où l’avantage salarial ne dépasse pas 10 %. Il est intéressant de constater que par comparaison avec l’effectif non diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire, les diplômés de ce niveau d’enseignement ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire ont de bien meilleures perspectives sur le marché du travail, comme le montre leur taux d’emploi supérieur de 20 points de pourcentage environ (voir l’indicateur A3).
En moyenne, dans les pays de l’OCDE, les diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire gagnent à peu de choses près autant qu’ils aient suivi la filière générale ou professionnelle. Leur rémunération est supérieure de 25 % environ à celle de l’effectif non diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire (voir le Graphique A4.1).
Dans un tiers environ des pays membres et partenaires de l’OCDE, la différence de rémunération entre les diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire et de l’enseignement post-secondaire non tertiaire selon qu’ils ont suivi la filière générale ou professionnelle est inférieure ou égale à 5 points de pourcentage. La filière générale procure toutefois un avantage salarial compris entre 15 et 20 points de pourcentage dans certains pays, tels que l’Allemagne, l’Autriche, la Finlande, la France et le Royaume-Uni. Dans quelques pays, la filière professionnelle est plus rémunératrice que la filière générale. L’avantage salarial que procure la filière professionnelle est égal ou supérieur à 20 points de pourcentage au Canada, au Costa Rica et en République tchèque (voir le Graphique A4.1).
Rémunération relative des actifs diplômés de l’enseignement tertiaire, selon le niveau de l’enseignement tertiaire
Dans tous les pays de l’OCDE, les différentiels salariaux sont dans l’ensemble plus marqués entre les diplômés de l’enseignement tertiaire et les diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire qu’entre les diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire et de l’enseignement post-secondaire non tertiaire et les non-diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire. Dans les pays de l’OCDE, les 25-64 ans qui travaillent à temps plein gagnent en moyenne 54 % de plus s’ils sont diplômés de l’enseignement tertiaire que s’ils sont diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire (voir le Graphique A4.2).
Un diplôme tertiaire procure un avantage salarial important dans la plupart des pays membres et partenaires de l’OCDE. Chez les actifs occupés à temps plein, les diplômés de l’enseignement tertiaire jouissent de l’avantage salarial le plus important au Brésil, au Chili, en Colombie et au Costa Rica, où ils gagnent plus de deux fois plus que les diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire. Dans tous ces pays, le pourcentage de diplômés de l’enseignement tertiaire compte parmi les moins élevés des pays membres et partenaires de l’OCDE (moins de 25 %), ce qui explique en partie leur grand avantage salarial (voir l’indicateur A1 et le Graphique A4.2).
L’avantage salarial des diplômés de l’enseignement tertiaire varie toutefois sensiblement entre les niveaux de l’enseignement tertiaire. Dans la plupart des pays membres et partenaires de l’OCDE, les actifs occupés sont mieux rémunérés après un master ou un doctorat, ou formation équivalente, qu’après une licence, ou formation équivalente, et après une licence qu’après une formation tertiaire de cycle court. En moyenne, dans les pays de l’OCDE, les travailleurs gagnent 20 % de plus s’ils ont suivi une formation tertiaire de cycle court que s’ils sont au plus diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire. L’avantage salarial augmente et atteint 43 % après une licence et près de 90 % après un master ou un doctorat.
Ce constat général souffre quelques exceptions importantes. En Estonie et au Portugal, les diplômés gagnent moins s’ils ont suivi une formation tertiaire de cycle court que s’ils ont au plus terminé le deuxième cycle de l’enseignement secondaire. Dans ces deux pays, ces groupes représentent toutefois un pourcentage peu élevé de l’effectif diplômé de l’enseignement tertiaire.
De plus, la rémunération des travailleurs est plus élevée après une formation tertiaire de cycle court qu’après une licence en Autriche, en Grèce et en Norvège. Tous ces pays, sauf la Grèce, comptent parmi ceux où le pourcentage de diplômés à l’issue d’une formation tertiaire de cycle court est le plus élevé : 10 % au moins des adultes sont diplômés de ce niveau (voir l’indicateur A1).
Selon l’analyse de la situation des jeunes diplômés dans 12 pays, une licence ou un master, ou formation équivalente, procure un avantage salarial important par rapport au deuxième cycle de l’enseignement secondaire (voir l'Encadré A4.1).
Augmentation de la rémunération avec l’âge, selon le niveau de formation
L’élévation du niveau de formation est associée à une augmentation plus rapide de la rémunération durant toute la vie active, de sorte que le différentiel salarial entre les niveaux de formation tend à se creuser avec l’âge. En moyenne, dans les pays de l’OCDE, les 45-54 ans gagnent 10 % de plus que les 25-34 ans dans l’effectif non diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire. Ils gagnent 20 % de plus que leurs cadets dans l’effectif diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire et 50 % de plus qu’eux dans l’effectif diplômé de l’enseignement tertiaire (voir le Graphique A4.3).
L’avantage salarial plus élevé des aînés signifie soit que cet avantage augmente avec l’expérience, soit que les jeunes sont moins bien rémunérés (ou que les deux effets se conjuguent). Dans la plupart des pays de l’OCDE, l’augmentation de la rémunération durant la carrière est principalement déterminée par l’ancienneté et par l’accumulation de l’expérience professionnelle et des responsabilités (OCDE, 2019[1]). En dépit de l’accroissement rapide du pourcentage de diplômés de l’enseignement tertiaire, l’écart salarial entre les diplômés de ce niveau d’enseignement plus âgés et plus jeunes n’a guère évolué au cours des 10 dernières années. Dans la plupart des pays, l’avantage salarial que procure l’âge a augmenté, mais dans une mesure inférieure à 10 points de pourcentage (OCDE, 2020[2]). Il s’ensuit que l’écart salarial entre les plus âgés et les plus jeunes s’explique essentiellement par la relation positive entre la rémunération et l’expérience professionnelle. Cet écart peut servir d’indicateur de l’évolution probable de la rémunération pendant la vie active.
L’ampleur des augmentations salariales liées à l’âge varie sensiblement entre les pays membres et partenaires de l’OCDE. Dans plus de la moitié des pays, la rémunération moyenne varie de moins de 10 % entre les 45-54 ans et les 25-34 ans non diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire. Cette différence ténue peut s’expliquer par le fait que les 25-34 ans ont plus d’expérience professionnelle s’ils ne sont pas diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire que s’ils sont diplômés de l’enseignement tertiaire, auquel cas ils n’ont terminé leurs études qu’il y a peu. La différence entre les deux effectifs de travailleurs est toutefois supérieure à 25 % en Allemagne, en Espagne, en Grèce, en Italie, en Norvège, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni (voir le Graphique A4.3).
Dans la plupart des pays membres et partenaires de l’OCDE, le différentiel salarial entre les 45-54 ans et les 25-34 ans est moins élevé dans l’effectif non diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire que dans l’effectif diplômé de ce niveau d’enseignement et de l’enseignement post-secondaire non tertiaire. Ce différentiel est égal ou supérieur à 40 % environ au Brésil, en Espagne, en Irlande, en Italie, aux Pays-Bas et au Portugal, mais inférieur à 10 % au Chili, en Hongrie, en Pologne et en République tchèque. Les jeunes diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire gagnent toutefois plus que leurs aînés dans quelques pays. C’est le cas en Estonie, en Lettonie, en Lituanie et en République slovaque (voir le Graphique A4.3).
Par contraste, les plus âgés gagnent au moins 50 % de plus que leurs cadets dans l’effectif diplômé de l’enseignement tertiaire dans la moitié environ des pays membres et partenaires de l’OCDE dont les données sont disponibles. Le différentiel salarial entre les diplômés de l’enseignement tertiaire plus âgés et plus jeunes n’est inférieur à 10 points de pourcentage qu’en Estonie, en Lettonie et en Lituanie et est supérieur à 60 % en Autriche, en Espagne, en Israël, en Italie, au Luxembourg, aux Pays-Bas et au Portugal. L’augmentation de l’avantage salarial des diplômés de l’enseignement tertiaire au fil de leur carrière peut notamment s’expliquer par le fait que les individus plus instruits sont plus susceptibles de trouver un emploi et de le garder et ont davantage la possibilité d’acquérir de l’expérience dans le cadre professionnel (voir le Graphique A4.3).
Chez les diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire, le différentiel salarial entre les plus âgés et les plus jeunes est plus élevé dans l’effectif diplômé en filière générale que dans l’effectif diplômé en filière professionnelle dans la plupart des pays membres et partenaires de l’OCDE. La filière générale procure une augmentation salariale de plus de 20 points de pourcentage de plus en Autriche, au Danemark, en Espagne, en Finlande, en Norvège et en Suède, tandis que la filière professionnelle procure une augmentation de 10 points de pourcentage de plus environ au Chili, en Hongrie et en Israël.
Le différentiel salarial entre les diplômés plus âgés et plus jeunes en filière générale et en filière professionnelle confirme les observations de plusieurs chercheurs, à savoir que la filière professionnelle améliore les débouchés sur le marché du travail et la rémunération en début de carrière, mais que cet avantage diminue avec le temps et qu’à long terme, celui de la filière générale est plus important (Hanushek et al., 2017[3] ; Brunello et Rocco, 2017[4]).
Encadré A4.1. Rémunération relative des jeunes diplômés
Certains pays disposent de données administratives longitudinales sur les jeunes diplômés, à la fois sur leur formation et sur leur situation au regard de l’emploi à l’issue de leur formation. Combinées aux résultats d’enquêtes par sondage auprès des diplômés et des non-diplômés, ces données permettent de mieux cerner la progression de la rémunération des jeunes entre l’âge de 15 et 34 ans en fonction de leur niveau de formation.
Dans les 12 pays dont les données sont disponibles, les jeunes gagnent 62 % de plus trois ans après la fin de leurs études s’ils ont fait une licence, ou formation équivalente, que s’ils ont arrêté leurs études une fois diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire. Cet avantage salarial calculé dans l’effectif de licenciés qui travaillent à temps plein et à temps partiel varie fortement entre les pays : il est égal ou supérieur à 100 % au Chili, en Lituanie et en Turquie, mais est inférieur à 25 % en Norvège et en Suède (voir le panneau A du Graphique A4.4).
Dans tous les pays, l’avantage salarial des licenciés par rapport aux diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire est inférieur s’il est calculé dans le même groupe d’âge plutôt qu’en fonction du même nombre d’années après la fin des études. L’avantage salarial qui s’observe trois ans après la fin des études en Norvège et en Suède – les deux pays où il est le moins élevé – disparaît une fois calculé dans le groupe d’âge des 25-34 ans. Le désavantage salarial des diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire est en partie compensé par leurs années supplémentaires d’expérience professionnelle entre l’âge de 25 et 34 ans. À long terme toutefois, l’avantage salarial des diplômés de l’enseignement tertiaire augmente cinq ans après la fin des études (voir le Tableau A4.4 et le panneau A du Graphique A4.4).
Trois ans après la fin de leurs études, les diplômés sont mieux rémunérés après un master, ou formation équivalente, qu’après une licence, ou formation équivalente, et qu’après le deuxième cycle de l’enseignement secondaire dans les pays dont les données sont disponibles. Dans la moitié environ des pays, les jeunes gagnent plus du double après un master qu’après le deuxième cycle de l’enseignement secondaire ; l’avantage salarial que procure un master est de l’ordre de 50 % seulement en Lettonie, en Norvège et en Suède, mais atteint près de 200 % au Chili (voir le panneau B du Graphique A4.4).
Les jeunes diplômés à l’issue d’un master voient leur rémunération évoluer selon la même tendance dans la plupart des pays dont les données sont disponibles. Leur avantage salarial par rapport aux jeunes diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire diminue durant les cinq premières années suivant la fin de leurs études. En Lituanie par exemple, les jeunes gagnent environ trois fois plus après un master qu’après le deuxième cycle de l’enseignement secondaire un an après la fin de leurs études. L’avantage salarial après un master n’atteint plus que 150 % trois ans plus tard et 100 % cinq ans plus tard. Dans certains pays en revanche, surtout en Finlande, en Norvège, en Nouvelle-Zélande et en Suède, la variation de l’avantage salarial que procure un master par rapport au deuxième cycle de l’enseignement secondaire est plus faible (voir le panneau B du Graphique A4.4).
Différences de rémunération entre les femmes et les hommes, selon le niveau de formation
Les femmes ne gagnent autant que les hommes dans aucun pays membre ou partenaire de l’OCDE. Dans les pays de l’OCDE, les femmes gagnent 77 % de la rémunération des hommes dans l’effectif non diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire travaillant à temps plein, soit un écart de 23 %. L’écart salarial qui s’observe entre les femmes et les hommes est du même ordre dans l’effectif diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire et de l’enseignement post-secondaire non tertiaire (22 %), tout comme dans l’effectif diplômé de l’enseignement tertiaire (24 %) (voir le Tableau A4.3).
Comme les femmes sont plus susceptibles que les hommes de travailler à temps partiel, l’écart salarial moyen tous travailleurs confondus (à temps plein et à temps partiel) est encore plus important entre les sexes. Tous travailleurs confondus (à temps plein et à temps partiel), les femmes ne gagnent en moyenne que 69 % de la rémunération des hommes dans l’effectif non diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire et 70 % dans l’effectif diplômé du deuxième cycle de l’enseignement secondaire, de l’enseignement post-secondaire non tertiaire et de l’enseignement tertiaire dans les pays de l’OCDE (OCDE, 2020[2]).
Les raisons qui expliquent ces écarts entre les sexes résident dans les stéréotypes sexistes, les conventions sociales et la discrimination envers les femmes, mais également dans les différences de domaines d’études entre les hommes et les femmes. Les stéréotypes sexistes et les conventions sociales expliquent vraisemblablement aussi en partie les différences de domaines d’études observées entre les hommes et les femmes. Les hommes sont plus nombreux à opter pour des domaines d’études plus rémunérateurs comme l’ingénierie, les industries de transformation et la production ou les technologies de l’information et de la communication (TIC), et les femmes, à opter pour des domaines d’études moins rémunérateurs comme l’éducation et les lettres et arts (OCDE, 2019[5]).
Depuis quelques années, les gouvernements se préoccupent davantage des écarts salariaux entre les sexes. De nombreux pays ont adopté de nouvelles politiques visant à réduire les écarts de rémunération entre les hommes et les femmes. Certains pays ont pris des mesures concrètes, notamment au sujet de la transparence des rémunérations, pour améliorer l’égalité salariale entre les hommes et les femmes (OCDE, 2018[6]). Dans la plupart des pays dont les données sont disponibles, l’écart salarial entre les diplômées et diplômés de l’enseignement tertiaire a diminué entre 2010 et 2018. En moyenne, dans les 18 pays de l’OCDE dont les données des deux années de référence sont disponibles, l’écart s’est réduit d’environ 3 points de pourcentage et est supérieur à 5 points de pourcentage en Australie, en Corée, en Estonie, au Luxembourg, en Norvège et aux Pays-Bas (OCDE, 2019[5]).
Encadré A4.2. Choix du domaine d’études et rémunération prévue
Des données ont été recueillies sur le niveau de formation et la rémunération selon les domaines d’études lors de la préparation de Regards sur l’éducation 2019 dans 12 pays, à savoir l’Allemagne, l’Autriche, le Chili, le Danemark, l’Estonie, la Finlande, la Lettonie, la Norvège, le Portugal, le Royaume-Uni, la Suède et la Suisse. Ces données combinées à celles recueillies lors de la collecte de données UOE sur les nouveaux inscrits par domaine d’études permettent de mieux cerner les domaines d’études choisis par les étudiants et le niveau de rémunération qui y est associé.
L’avantage salarial des diplômés de l’enseignement tertiaire varie aussi en fonction de leur domaine d’études. Les deux grands domaines d’études les plus rémunérateurs sont, d’une part, l’ingénierie, les industries de transformation et la construction et, d’autre part, les technologies de l’information et de la communication (TIC). Chez les actifs occupés à temps plein et à temps partiel, les diplômés de l’enseignement tertiaire gagnent en moyenne 56 % de plus que les diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire et ce, quel que soit leur domaine d’études, dans les 12 pays de l’OCDE dont les données de 2017 sont disponibles ; leur avantage salarial est même de l’ordre de 80 % dans les domaines d’études les plus rémunérateurs. Les lettres et arts et l’éducation sont les deux grands domaines d’études les moins rémunérateurs. Les diplômés de l’enseignement tertiaire qui ont choisi l’un de ces domaines gagnent de l’ordre de 25 % de plus que les diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire (voir le Graphique A4.5).
Sous l’angle économique, il serait logique que les perspectives professionnelles et financières soient très déterminantes dans les choix individuels du domaine d’études. En d’autres termes, le domaine d’études le plus rémunérateur devrait être celui choisi par le pourcentage le plus élevé de nouveaux inscrits dans l’enseignement tertiaire. La comparaison de l’avantage salarial et du pourcentage de nouveaux inscrits entre les domaines d’études dans les 12 pays de l’OCDE dont les données sont disponibles révèle toutefois une corrélation de faible intensité.
L’hypothèse que le choix du domaine d’études est dicté par les perspectives financières n’est confirmée que dans la moitié des grands domaines retenus dans le Graphique A4.5. Le caractère peu rémunérateur des lettres et arts (17 % d’avantage salarial) et de l’éducation (25 %) correspond à un pourcentage peu élevé de nouveaux inscrits (10 % dans le premier et 8 % dans le second). À l’inverse, le caractère très rémunérateur de l’ingénierie, des industries de transformation et de la construction, d’une part, et du commerce, de l’administration et du droit, d’autre part, correspond à un pourcentage élevé de nouveaux inscrits (16 % dans le premier et 23 % dans le second). Par contraste, les TIC sont associées à un avantage salarial de 78 %, mais n’attirent que 5 % de nouveaux inscrits, tandis que les sciences naturelles, les mathématiques et les statistiques sont associées à un avantage de 66 % et n’attirent que 7 % des nouveaux inscrits. Dans certains pays toutefois, l’accès à des domaines d’études spécifiques est limité en fonction de la capacité d’accueil et les candidats doivent réussir le processus de sélection (voir l’indicateur D6 dans (OCDE, 2019[5]) et le Graphique A4.5).
La conclusion reste la même après analyse distincte de chaque pays (dont le graphique ne rend pas compte) dans tous les pays sauf au Chili, au Portugal et en Suède, où les domaines d’études les plus rémunérateurs sont aussi les plus prisés (voir (OCDE, 2019[5]), le Tableau A4.4 et (OCDE, 2020[7])).
Plusieurs raisons différentes expliquent l’impact peu élevé de la rémunération sur le pourcentage de nouveaux inscrits, notamment la limitation du nombre de candidats admis dans certains domaines d’études, les marchés où valoriser les compétences, le manque d’informations sur les perspectives salariales associées aux domaines d’études et les motivations et centres d’intérêt des étudiants.
Avec les rémunérations plus élevées comme indicateur de la demande sur le marché du travail, ces chiffres suggèrent l’existence d’un déséquilibre potentiel entre les profils les plus demandés sur le marché du travail et les diplômés présents actuellement sur le marché dans certains pays (voir aussi l’indicateur A6 dans Regards sur l’éducation 2017 (OCDE, 2017[8]). Il est donc essentiel pour les responsables politiques de comprendre pourquoi les étudiants choisissent tel ou tel domaine d’études, car la répartition des nouveaux inscrits entre les domaines d’études peut être révélatrice d’un manque de travailleurs qualifiés à l’avenir.
Définitions
Le terme « adultes » désigne la population âgée de 25 à 64 ans.
Le niveau de formation correspond au plus haut niveau d’enseignement dont les individus sont diplômés.
Les domaines d’études sont dérivés des domaines d’études et de formation de la CITE (CITE-F 2013).
Niveaux de formation : les niveaux de la CITE 2011 sont tous décrits dans le Guide du lecteur, au début du présent rapport.
Méthodologie
L’analyse de la rémunération relative de la population par niveau de formation et de sa répartition entre les niveaux de rémunération est basée sur les travailleurs à temps plein et à temps partiel. Le temps de travail n’est pas contrôlé, alors qu’il peut influer sur la rémunération en général et sur la répartition en particulier. L’analyse des écarts de rémunération entre les hommes et les femmes porte uniquement sur les actifs occupés à temps plein. Concernant la rémunération des travailleurs à temps plein, les pays ont précisé s’ils se sont basés sur une définition spécifique de la condition de travailleur à temps plein ou sur le temps de travail hebdomadaire minimal.
La période de référence des données sur les rémunérations est annuelle, mensuelle ou hebdomadaire, selon les pays. La longueur de la période de référence des rémunérations varie aussi. Dans la plupart des pays, les rémunérations sont celles avant impôts. La rémunération des travailleurs indépendants est exclue des chiffres de nombreux pays et, dans l’ensemble, il n’existe pas de méthode simple et comparable qui permette de faire la distinction entre la rémunération et le rendement du capital investi dans l’entreprise.
Cet indicateur ne tient pas compte de l’impact des revenus effectifs générés par les services publics gratuits. En conséquence, les rémunérations peuvent être moins élevées dans certains pays que dans d’autres, mais les différences peuvent être compensées par le fait que les soins de santé et l’enseignement sont gratuits.
Les données présentées par pays sont dérivées de la rémunération moyenne, mais elles peuvent varier fortement entre les individus. Les données présentées dans le tableau A4.2 « Niveau de rémunération rapporté à la rémunération médiane, selon le niveau de formation (2018) » montrent la variation de la rémunération entre les individus.
La rémunération moyenne des hommes et des femmes n’est pas la moyenne simple de la rémunération des hommes et des femmes, mais est calculée sur la base de la rémunération de l’ensemble de la population. Pour calculer cette moyenne globale, la rémunération moyenne des hommes et des femmes est pondérée en fonction du pourcentage d’hommes et de femmes à chaque niveau de formation.
Voir le Guide de l’OCDE pour l’établissement de statistiques internationalement comparables dans le domaine de l’éducation 2018 (OCDE, 2019[9]) pour de plus amples informations. Voir les notes spécifiques aux pays à l’annexe 3 (https://doi.org/10.1787/f8d7880d-en).
Source
Cet indicateur est basé sur la collecte de données sur l’enseignement et les rémunérations du réseau LSO (Labour Market and Social Outcomes of Learning) de l’OCDE qui est chargé d’élaborer les données relatives aux retombées de l’éducation sur l’économie, le marché du travail et la société. La collecte de données prend en compte la rémunération des actifs occupés durant la période de référence qui travaillent à temps plein ou à temps partiel toute l’année ou pendant une partie de l’année. Cette base de données contient des données sur la dispersion des rémunérations ainsi que sur la rémunération des actifs scolarisés et non scolarisés. Les données de la plupart des pays proviennent d’enquêtes nationales auprès des ménages, telles que les enquêtes sur la population active, les Statistiques communautaires sur le revenu et les conditions de vie (SILC) de l’Union européenne et d’autres collectes de données spécifiques sur les niveaux de rémunération. Un quart environ des pays utilisent les données fiscales ou autres. Voir les remarques spécifiques aux pays sur les sources nationales à l’annexe 3 (https://doi.org/10.1787/69096873-en ).
Références
[4] Brunello, G. et L. Rocco (2017), « The labor market effects of academic and vocational education over the life cycle: Evidence based on a British cohort », Journal of Human Capital, vol. 11/1, pp. 106-166, http://dx.doi.org/10.1086/690234.
[3] Hanushek, E. et al. (2017), « General education, vocational education, and labor-market outcomes over the life cycle », The Journal of Human Resources, vol. 52/1, pp. 48-87, http://dx.doi.org/10.3368/jhr.52.1.0415-7074R.
[7] OCDE (2020), Base de données de Regards sur l’éducation - Nouveaux inscrits par domaine d’études, http://stats.oecd.org/Index.aspx?datasetcode=EDU_ENTR_FIELD.
[2] OCDE (2020), Éducations et revenus, Base de données de Regards sur l’éducation, OCDE.Stat, https://stats.oecd.org/Index.aspx?datasetcode=EAG_EARNINGS.
[9] OCDE (2019), Guide de l’OCDE pour l’établissement de statistiques internationalement comparables dans le domaine de l’éducation 2018 : Concepts, normes, définitions et classifications, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/9789264305380-fr.
[5] OCDE (2019), Regards sur l’éducation 2019 : Les indicateurs de l’OCDE, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/6bcf6dc9-fr.
[1] OCDE (2019), Working Better with Age, Ageing and Employment Policies, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/c4d4f66a-en.
[6] OCDE (2018), Atteindre l’égalité femmes-hommes : Un combat difficile, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/9789264203426-fr.
[8] OCDE (2017), Regards sur l’éducation 2017 : Les indicateurs de l’OCDE, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/eag-2017-fr.
Tableaux de l’indicateur A4
Tableau A4.1 Rémunération relative des actifs occupés, selon le niveau de formation (2018))
Tableau A4.2 Niveau de rémunération rapporté à la rémunération médiane, selon le niveau de formation (2018)
Tableau A4.3 Rémunération des femmes en pourcentage de celle des hommes, selon le niveau de formation et le groupe d’âge (2018)
Tableau A4.4 Rémunération relative des actifs occupés, selon le niveau de formation et l'âge (2018)
Date butoir pour les données : 19 juillet 2020. Les mises à jour peuvent être consultées en ligne (http://dx.doi.org/10.1787/eag-data-en). D’autres données désagrégées sont également disponibles dans la Base de données de Regards sur l’éducation (http://stats.oecd.org/).
StatLink: https://doi.org/10.1787/888934162356