Entre 2010 et 2018, les politiques menées pour accroître la fréquentation des structures d’éducation et d’accueil de la petite enfance et la scolarisation dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire ont eu pour effet d’allonger la durée de la scolarisation généralisée (soit celle durant laquelle plus de 90% des groupes d’âge sont scolarisés) dans 10 pays de l’OCDE. C’est en Belgique, en Corée, en Norvège et au Portugal que la durée de la scolarisation généralisée a le plus augmenté.
Les taux de scolarisation sont relativement élevés dans l’enseignement post-secondaire non tertiaire et l’enseignement tertiaire de cycle court dans quelques pays. Les taux de scolarisation dans l’enseignement post-secondaire non tertiaire atteignent par exemple jusqu’à 5% chez les 15-19 ans en Allemagne, en Grèce et en Hongrie et 9% chez les 20-24 ans en Allemagne. Les taux de scolarisation dans l’enseignement tertiaire de cycle court s’élèvent à 10% au moins chez les 15-19 ans en Autriche, en Corée et en Fédération de Russie et chez les 20-24 ans au Chili, en Corée, aux États-Unis et en Turquie.
Dans les pays de l’OCDE, le pourcentage d’inscrits en filière professionnelle dans l’effectif du deuxième cycle de l’enseignement secondaire s’élève en moyenne à 37% chez les 15-19 ans, à 62% chez les 20-24 ans et 61% chez leurs aînés.
Regards sur l'éducation 2020
Indicateur B1. Quels sont les effectifs scolarisés ?
Faits marquants
Contexte
Les parcours scolaires peuvent varier tant entre les pays qu’entre les individus au sein même des pays. Ils sont probablement les plus similaires dans l’enseignement primaire et le premier cycle de l’enseignement secondaire, des niveaux relevant de la scolarité obligatoire qui sont relativement homogènes dans l’ensemble. Toutefois, comme les préférences, les besoins et les aptitudes varient entre les individus, la plupart des systèmes d’éducation tentent de proposer des filières et des modes de scolarisation différents, en particulier aux niveaux supérieurs d’enseignement, dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire et l’enseignement tertiaire.
Offrir à tous des possibilités adaptées d’atteindre un bon niveau de formation est un enjeu capital, qui dépend de la capacité des élèves de progresser de niveau en niveau dans le système d’éducation. Le développement et le renforcement des filières générale et professionnelle dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire permettent de rendre l’éducation plus inclusive et plus attractive, puisque les individus n’ont ni les mêmes préférences, ni les mêmes aptitudes. L’éducation et la formation professionnelles (EFP) séduisent les jeunes plus intéressés par des métiers concrets ou plus pressés d’entrer sur le marché du travail (OCDE, 2020[1]). Dans de nombreux pays, l’EFP permet à des adultes de reprendre une formation et de développer des compétences pour accroître leur employabilité.
Dans une certaine mesure, la filière choisie dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire conditionne la suite du parcours scolaire. Les diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ont accès à l’enseignement post-secondaire non tertiaire (si ce niveau existe) et à l’enseignement tertiaire. Les diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement post-secondaire non tertiaire en filière professionnelle ont la possibilité d’entrer plus tôt dans la vie active, mais poursuivre des études à des niveaux supérieurs d’enseignement offre souvent de meilleures perspectives financières et de meilleurs débouchés sur le marché du travail (voir les indicateurs A3 et A4). L’enseignement tertiaire est désormais un élément moteur majeur de la dynamique économique et sociétale. Les changements profonds intervenus sur le marché du travail au cours des dernières décennies donnent à penser que les individus plus instruits continuent (et continueront) à tirer leur épingle du jeu sur un marché du travail de plus en plus fondé sur la connaissance. Il s’ensuit qu’offrir à une grande partie de la population la possibilité de suivre une formation tertiaire de qualité et proposer des formations qui suivent l’évolution rapide des besoins sur le marché du travail compte parmi les grands défis à relever par les établissements d’enseignement tertiaire et, plus généralement, les systèmes d’éducation.
Autres faits marquants
Les taux de scolarisation des 15-19 ans en filière générale dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire s’élèvent à 19% seulement en Autriche et en Colombie, mais à 50% au moins en Arabie saoudite, au Canada, au Chili, aux États-Unis, en Irlande, en Islande et en Nouvelle-Zélande. À titre de comparaison, les taux de scolarisation en filière professionnelle dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire sont nuls en Argentine et aux États-Unis, où cette filière n’existe pas à ce niveau d’enseignement, inférieurs ou égaux à 5% en Australie et, parmi les pays partenaires de l’OCDE, en Afrique du Sud, en Arabie saoudite et au Brésil, mais supérieurs à 50% en République tchèque et en Slovénie.
Le groupe d’âge des 20-24 ans est le plus représenté dans l’effectif de l’enseignement tertiaire de cycle long, c’est-à-dire en licence, en master et en doctorat, ou formation équivalente. Dans les pays de l’OCDE, les taux de scolarisation à ce niveau d’enseignement s’élèvent en moyenne à 30% chez les 20-24 ans, contre 2.3% chez leurs aînés et 9% chez les 15-19 ans.
Analyse
Scolarité obligatoire
Dans les pays de l’OCDE, la scolarité obligatoire débute généralement avec l’enseignement primaire, à l’âge de 6 ans. Elle commence plus tôt dans un tiers environ des pays membres et partenaires de l’OCDE, mais plus tard, pas avant l’âge de 7 ans, en Afrique du Sud, en Estonie, en Fédération de Russie, en Finlande, en Indonésie et en Lituanie. Elle se termine à la fin, totale ou partielle, du deuxième cycle de l’enseignement secondaire à l’âge de 16 ans en moyenne dans les pays de l’OCDE, un âge qui varie entre 14 ans en Corée et en Slovénie et 18 ans en Allemagne, en Belgique, au Chili et au Portugal. Aux Pays-Bas, il existe une forme partielle de scolarité obligatoire (les élèves doivent être scolarisés au moins deux jours par semaine) entre l’âge de 16 et 18 ans ou jusqu’à l’obtention d’un diplôme. Toutefois, les taux de scolarisation restent élevés au-delà de la scolarité obligatoire dans un certain nombre de pays. En moyenne, dans les pays de l’OCDE, la scolarisation est généralisée (les taux de scolarisation sont supérieurs à 90 % dans un groupe d’âge) pendant 14 ans, entre l’âge de 4 et 17 ans. Elle est généralisée pendant 11 à 16 ans dans la plupart des pays et même pendant 17 ans en Norvège. Elle ne l’est pas aussi longtemps en Colombie, au Costa Rica, au Mexique, en République slovaque et en Turquie et, parmi les pays partenaires, en Arabie saoudite et en Indonésie (voir le Tableau B1.1).
Dans la quasi-totalité des pays de l’OCDE, le taux de scolarisation à l’âge de 4 et 5 ans était supérieur à 90 % en 2018. La scolarité débute relativement tôt dans les pays de l’OCDE et la scolarisation est généralisée à l’âge de 3 ans dans un tiers des pays environ. Elle est même généralisée à l’âge de 2 ans en Corée, en Islande et en Norvège (voir l’indicateur B2). La scolarisation est généralisée à l’âge de 5 ans dans d’autres pays de l’OCDE, mais à l’âge de 6 ans en Finlande et en Turquie et pas avant l’âge de 7 ans en Colombie et en République slovaque et, parmi les pays partenaires, en Arabie saoudite et en Fédération de Russie (voir l’Encadré B1.1).
La scolarité obligatoire couvre l’enseignement primaire et le premier cycle de l’enseignement secondaire dans tous les pays de l’OCDE. Elle couvre aussi le deuxième cycle de l’enseignement secondaire dans la plupart d’entre eux, selon les groupes d’âge théoriques correspondant aux différents niveaux d’enseignement dans chaque pays. Dans les pays de l’OCDE, l’enseignement de base est généralisé : les taux de scolarisation atteignent ou dépassent 95 % entre l’âge de 6 et 14 ans dans tous les pays membres et partenaires de l’OCDE, sauf en Colombie (88 %), en Indonésie (93 %) et en République slovaque (95 %) (voir le Tableau B1.1).
Encadré B1.1. Évolution de la scolarisation généralisée entre 2010 et 2018
L’enseignement de base est accessible à tous depuis plusieurs décennies dans tous les pays de l’OCDE et les taux de scolarisation augmentent désormais aux niveaux d’enseignement inférieurs et supérieurs. Les pays de l’OCDE ont engagé des réformes pour promouvoir la généralisation de la scolarisation et accroître les taux de scolarisation à tous les âges. Depuis 2018, la scolarisation est généralisée pendant 14 ans en moyenne dans les pays de l’OCDE. Dans 10 des 23 pays de l’OCDE dont les données sont disponibles, la scolarisation généralisée dure plus longtemps en 2018 qu’en 2010 (voir le Graphique B1.2) ; c’est en Belgique, en Corée, en Norvège et au Portugal que sa durée a le plus augmenté. Le deuxième cycle de l’enseignement secondaire est désormais accessible à tous dans la plupart des pays, comme d’ailleurs l’enseignement préprimaire (voir le Graphique B1.2).
Les pays se sont employés à accroître l’accessibilité des services d’éducation et d’accueil de la petite enfance pour améliorer l’équité de l’éducation au plus jeune âge (OCDE, 2018[2]), de sorte que la scolarisation est généralisée encore plus tôt. La politique relative à l’éducation et à l’accueil de la petite enfance vise de plus en plus à faire en sorte que les taux de préscolarisation soient élevés dès l’âge de 2 ou 3 ans (voir l’indicateur B2). Entre 2010 et 2018, sept pays ont réussi à porter à un an de plus au moins la préscolarisation généralisée. C’est en Corée que la durée de la préscolarisation généralisée a le plus augmenté durant cette période, passant de l’âge de 5 ans à l’âge de 2 ans (voir le Graphique B1.2).
L’expansion du deuxième cycle de l’enseignement secondaire est dopée par l’accroissement de la demande sur le marché du travail, la flexibilité accrue des cursus, les mesures visant à promouvoir et à restructurer la filière professionnelle (voir l’indicateur B7) et les initiatives prises par les gouvernements dans le but de donner à tous accès à l’éducation. Sept pays (sur les 23 dont les données sont disponibles) se sont employés depuis une dizaine d’années à faire en sorte que les adolescents aient la possibilité de poursuivre leurs études et à réduire le risque de décrochage scolaire, comme le montre le fait que l’âge jusqu’auquel la scolarisation reste généralisée est plus élevé en 2018 qu’en 2010 (voir le Graphique B1.2). La scolarisation est désormais généralisée jusqu’à l’âge de 18 ans en Belgique, contre 16 ans auparavant, et en Norvège, contre 17 ans auparavant.
Taux de scolarisation entre l’âge de 15 et 19 ans
Au cours de ces dernières années, les pays ont diversifié les formations dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire. Cette diversification résulte à la fois de l’accroissement de la demande dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire et de l’évolution des cursus et des besoins sur le marché du travail. La tendance au décloisonnement entre la filière générale et la filière professionnelle a entraîné l’apparition de formations plus globales combinant les deux filières et, donc, de parcours plus flexibles vers des études supérieures ou le marché du travail.
En moyenne, 84 % des 15-19 ans sont scolarisés dans les pays de l’OCDE. Ce pourcentage est le plus élevé en Belgique, en Irlande, en Lettonie, en Lituanie, aux Pays-Bas, en Pologne, en République tchèque, en Slovénie et en Suède, où il atteint au moins 90%. Il est compris entre 80% et 90% dans la moitié des pays dont les données sont disponibles. Les taux de scolarisation des 15-19 ans ont augmenté de 1 point de pourcentage au moins entre 2010 et 2018. Ils ont en particulier augmenté au Chili, en Espagne, au Mexique, en Pologne et au Royaume-Uni (de 5 points de pourcentage au moins). Les taux de scolarisation des 15-19 ans n’ont pas augmenté dans tous les pays de l’OCDE : ils ont par exemple diminué de plus de 3 points de pourcentage en Estonie, en Hongrie et en Lituanie (voir le Tableau B1.1).
L’effectif scolarisé à chaque niveau d’enseignement et à chaque âge illustre la diversité des systèmes d’éducation et des parcours scolaires dans les pays. Avec l’âge, les élèves accèdent à des niveaux supérieurs d’enseignement ou s’orientent vers d’autres cursus, et le taux de scolarisation diminue dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire (tant en filière générale que professionnelle). Les 15-19 ans sont principalement scolarisés dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire (58% en moyenne dans les pays de l’OCDE) ; leur taux de scolarisation n’est plus élevé dans le premier cycle de l’enseignement secondaire dans aucun des pays membres et partenaires de l’OCDE (14% en moyenne dans les pays de l’OCDE). Toutefois, un pourcentage relativement élevé de 15-19 ans sont scolarisés dans le premier cycle de l’enseignement secondaire en Allemagne, au Danemark et en Lituanie, où leur taux de scolarisation à ce niveau d’enseignement est égal ou supérieur à 30% (voir le Graphique B1.3). Le pourcentage de 15-19 ans scolarisés dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire s’élève au moins à 70% en Italie, en République tchèque et en Slovénie, mais n’atteint que 35% au Costa Rica, 27% en Colombie et 26% en Fédération de Russie, un pays où ce pourcentage est toutefois calculé abstraction faite d’un certain nombre d’élèves scolarisés en filière professionnelle à ce niveau d’enseignement (voir le Graphique B1.3).
Selon la structure des systèmes d’éducation, les jeunes peuvent opter pour la filière générale ou professionnelle dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire dans les pays de l’OCDE. Les formations de la filière générale sont conçues pour développer les connaissances, compétences et facultés générales des jeunes, souvent dans le but de les préparer à suivre des études en filière générale ou professionnelle au même niveau d’enseignement ou à un niveau supérieur, et n’ont pas vocation à préparer les jeunes à exercer des professions spécifiques ou à travailler dans des secteurs spécifiques, contrairement aux formations de la filière professionnelle (éducation et formation professionnelles, EFP) qui visent à les préparer à exercer une profession spécifique dès l’obtention de leur diplôme, sans qu’ils aient à suivre une formation complémentaire (OCDE, 2019[3]). Le taux de scolarisation des 15-19 ans dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire s’élève en moyenne à 37% en filière générale et à 22% en filière professionnelle dans les pays de l’OCDE. Dans les pays de l’OCDE, près de deux tiers des élèves scolarisés dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire suivent la filière générale (63%), les autres suivant la filière professionnelle (37%). Une majorité des 15-19 ans scolarisés dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire suivent la filière professionnelle dans neuf pays seulement. En République tchèque par exemple, 7 élèves sur 10 sont en filière professionnelle. Dans les autres pays, les élèves sont en majorité en filière générale dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire : 8 élèves sur 10 au moins sont en filière générale dans 11 des pays membres et partenaires de l’OCDE dont les données sont disponibles (voir le Graphique B1.1).
Les taux de scolarisation des 15-19 ans en filière générale dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire s’élèvent à 19% seulement en Autriche et en Colombie, mais à 50% au moins en Arabie saoudite, au Canada, au Chili, aux États-Unis, en Irlande, en Islande et en Nouvelle-Zélande. À titre de comparaison, les taux de scolarisation en filière professionnelle dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire sont nuls en Argentine et aux États-Unis (où cette filière n’existe pas à ce niveau d’enseignement), inférieurs ou égaux à 5% en Australie et, parmi les pays partenaires de l’OCDE, en Afrique du Sud, en Arabie saoudite et au Brésil, mais supérieurs à 50% en République tchèque et en Slovénie (voir le Tableau B1.2). Les taux de scolarisation des 15-19 ans peuvent être plus élevés à un âge spécifique, ou dans des tranches d’âge plus restreintes, plus particulièrement dans les pays où les formations en filière professionnelle durent moins longtemps.
L’enseignement post-secondaire non tertiaire et l’enseignement tertiaire de cycle court n’existent pas nécessairement dans tous les pays membres et partenaires de l’OCDE, mais l’un ou l’autre existe dans tous les pays de l’OCDE. L’enseignement post-secondaire non tertiaire s’appuie sur les acquis de l’enseignement secondaire et vise à préparer les jeunes à entrer dans la vie active ou à faire des études tertiaires. Les formations de ce niveau sont plus vastes que dans l’enseignement secondaire, mais pas aussi complexes que dans l’enseignement tertiaire. Dans l’enseignement tertiaire de cycle court, les formations sont généralement pratiques et spécifiques à des professions et préparent les jeunes à entrer dans la vie active. Elles peuvent aussi donner accès à d’autres niveaux de l’enseignement tertiaire (UNESCO-ISU, 2012[4]). Les formations proposées dans l’enseignement post-secondaire non tertiaire et l’enseignement tertiaire de cycle court sont parfois, mais pas toujours, des options professionnelles ou techniques alternatives à des niveaux d’enseignement supérieurs. Les taux de scolarisation des 15-19 ans atteignent dans l’enseignement post-secondaire non tertiaire 5% en Allemagne, en Grèce et en Hongrie et dans l’enseignement tertiaire de cycle court 10% en Autriche et en Corée et même 25% en Fédération de Russie (où ce pourcentage est calculé compte tenu d’un petit nombre d’élèves en filière professionnelle dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire). Il reste que le taux de scolarisation des 15-19 ans à ces deux niveaux d’enseignement combinés est peu élevé, 3% en moyenne dans les pays de l’OCDE (voir le Graphique B1.3).
Les taux de scolarisation dans l’enseignement tertiaire de cycle long, soit en licence, en master ou en doctorat, ou formation équivalente, sont peu élevés chez les 15-19 ans : 9% seulement d’entre eux y sont en moyenne scolarisés dans les pays de l’OCDE. Les taux de scolarisation à ces niveaux d’enseignement varient fortement entre les pays : ils s’élèvent à 1% au Danemark, en Islande et au Luxembourg, à 16% en Irlande et au Royaume-Uni et à 18% en Belgique et sont même égaux ou supérieurs à 20% en Corée et en Grèce, où la scolarisation commence en général à un plus jeune âge à ces niveaux (voir l’indicateur B4).
Taux de scolarisation entre l’âge de 20 et 24 ans
La transition entre l’enseignement secondaire et l’enseignement tertiaire se caractérise par une baisse généralisée des taux de scolarisation moyens. Le groupe d’âge des 20-24 ans n’est plus du tout concerné par la scolarité obligatoire (contrairement au groupe d’âge des 15-19 ans) et est celui le plus souvent scolarisé dans l’enseignement tertiaire dans les pays de l’OCDE. Dans les pays de l’OCDE, le taux de scolarisation moyen est à peu de choses près moitié moindre chez les 20-24 ans que chez les 15-19 ans : 41% seulement des 20-24 ans sont encore scolarisés. Les taux de scolarisation des 20-24 ans sont les plus élevés en Grèce et en Slovénie, où ils sont égaux ou supérieurs à 55%. À titre de comparaison, ils atteignent seulement 21% en Israël (à cause notamment du service militaire obligatoire à l’âge de 18 ans) et 20% au Luxembourg (où étudier dans les pays voisins est relativement courant ; voir l’indicateur B6). Dans l’ensemble, les taux de scolarisation n’ont guère évolué dans les pays de l’OCDE (41% en moyenne) entre 2010 et 2018, mais ils ont sensiblement augmenté dans un certain nombre de pays, en particulier en Espagne et en Irlande, où ils ont progressé de 11 points de pourcentage au moins entre 2010 et 2018. À l’autre extrême, les taux de scolarisation ont le plus diminué durant la même période en Islande, en Lituanie et en Nouvelle-Zélande, où ils ont chuté de 8 points de pourcentage au moins (voir le Tableau B1.1).
Dans les pays de l’OCDE, les 20-24 ans scolarisés sont le plus souvent inscrits dans l’enseignement tertiaire, généralement de cycle long, mais pas tous. En moyenne, dans les pays de l’OCDE, 30% de l’effectif de ce groupe d’âge suit une formation tertiaire de cycle long ; ce pourcentage s’élève à 7% au Luxembourg, mais atteint au moins 40% en Corée, en Grèce, en Lituanie, aux Pays-Bas et en Pologne. Les taux de scolarisation dans l’enseignement post-secondaire non tertiaire et l’enseignement tertiaire de cycle court sont généralement inférieurs. À ces deux niveaux d’enseignement combinés, ils sont de l’ordre de 5% en moyenne chez les 20-24 ans dans les pays de l’OCDE. Les taux de scolarisation dans l’enseignement tertiaire de cycle court sont toutefois égaux ou supérieurs à 10% au Chili, en Corée, aux États-Unis et en Turquie. Les taux de scolarisation dans l’enseignement post-secondaire non tertiaire sont inférieurs à 10% dans tous les pays membres et partenaires de l’OCDE. C’est l’Allemagne qui affiche le taux de scolarisation le plus élevé à ce niveau d’enseignement (9%) (voir le Tableau B1.2).
En moyenne, 4% seulement des 20-24 ans sont scolarisés en filière professionnelle dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, contre 22% des 15-19 ans, dans les pays de l’OCDE. Les taux de scolarisation des 20-24 ans en filière professionnelle ne sont supérieurs à 10% qu’au Danemark, en Finlande, aux Pays-Bas et en Slovénie. Peu de 20-24 ans sont scolarisés en filière générale dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire : leur taux de scolarisation atteint 2% seulement en moyenne dans les pays de l’OCDE. C’est en Islande et en Suède (8%) et en Afrique du Sud (11%) que les taux sont les plus élevés. Contrairement aux 15-19 ans, les 20-24 ans préfèrent nettement la filière professionnelle dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire : en moyenne, 62% des 20-24 ans inscrits dans ce niveau d’enseignement suivent la filière professionnelle, contre 37% des 15-19 ans, soit une différence de 25 points de pourcentage, dans les pays de l’OCDE. Dans l’effectif scolarisé en filière professionnelle dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, la différence de pourcentage entre les 15-19 ans et les 20-24 ans est la plus élevée en Australie, en France, en Irlande, en Nouvelle-Zélande et au Royaume-Uni, des pays où la filière professionnelle constitue une part importante du système de formation pour adultes (voir le Graphique B1.1).
Taux de scolarisation à partir de l’âge de 25 ans
Il est moins fréquent d’être scolarisé l’âge venant : les taux de scolarisation tous niveaux d’enseignement confondus s’élèvent en moyenne à 16% chez les 25-29 ans, à 6% chez les 30-39 ans et à 2% chez les 40-64 ans dans les pays de l’OCDE. Chez les 25-29 ans, les taux de scolarisation sont les plus élevés au Danemark, en Finlande, en Suède et en Turquie, où plus de 25% de l’effectif de ce groupe d’âge est encore scolarisé. Les taux de scolarisation sont moins élevés chez les 30-39 ans : ils ne sont égaux ou supérieurs à 10% qu’en Australie, en Finlande, en Grèce, en Islande, en Suède et en Turquie. Le taux de scolarisation le plus élevé chez les 40-64 ans, 6%, s’observe en Australie et en Finlande (voir le Tableau B1.1).
C’est dans l’enseignement tertiaire de cycle long que les taux de scolarisation sont les plus élevés après l’âge de 24 ans, même s’ils sont nettement inférieurs à ceux enregistrés avant cet âge. En moyenne, dans les pays de l’OCDE, le taux de scolarisation des plus de 24 ans s’élève à 0.5% dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire en filière professionnelle, à 0.2% dans l’enseignement post-secondaire non tertiaire, à 0.4% dans l’enseignement tertiaire de cycle court et à 2.3% en licence, en master ou en doctorat, ou formation équivalente (voir le Graphique B1.4). Les taux de scolarisation dans l’enseignement tertiaire de cycle long sont inférieurs ou égaux à 1% en Fédération de Russie, en France, au Luxembourg et en République slovaque, mais égaux à 4.5% en Islande et à 4.9% en Turquie. Les taux de scolarisation des plus de 24 ans atteignent jusqu’à 1.2% en Australie, 1.3% aux États-Unis et 3% en Turquie dans l’enseignement tertiaire de cycle court. Des adultes plus âgés sont également inscrits dans l’enseignement post-secondaire non tertiaire : leur taux de scolarisation est le plus élevé en Australie (1.3%).
Les taux de scolarisation des plus de 24 ans en filière professionnelle dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire sont les plus élevés en Australie (1.9%) et en Finlande (3.3%). En moyenne, dans les pays de l’OCDE, c’est la filière professionnelle que suivent en grande majorité les plus de 24 ans scolarisés dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire : 61% de l’effectif des plus de 24 ans inscrits à ce niveau d’enseignement, filières générale et professionnelle confondues. Ce pourcentage est égal ou supérieur à 90% dans 14 pays et est plus élevé que chez les 20-24 ans dans la majorité des pays. Dans l’effectif du deuxième cycle de l’enseignement secondaire, le taux de scolarisation en filière professionnelle des plus de 24 ans est supérieur de 19 points de pourcentage à celui des 20-24 ans en Afrique du Sud, en Espagne et en Islande (voir le Graphique B1.1).
Définitions
Les données de cet indicateur se rapportent aux formations institutionnelles d’une durée minimale de l’équivalent d’un semestre (ou d’une moitié d’année scolaire ou académique) qui sont dispensées exclusivement dans des établissements d’enseignement ou qui comportent en plus un stage en entreprise (les programmes « emploi-études »).
Par scolarisation généralisée, on entend un taux de scolarisation supérieur à 90 % dans cet indicateur.
Les formations de la filière générale sont conçues pour développer les connaissances, compétences et facultés générales des individus, souvent dans le but de les préparer à suivre des études en filière générale ou professionnelle au même niveau d’enseignement ou à un niveau supérieur. Elles n’ont pas vocation à préparer les jeunes à exercer des professions spécifiques ou à travailler dans des secteurs spécifiques.
Les formations de la filière professionnelle (éducation et formation professionnels, EFP) préparent les individus à exercer une profession spécifique dès l’obtention de leur diplôme, sans qu’ils aient à suivre une formation complémentaire. Elles sont conçues pour donner aux jeunes une qualification professionnelle ou technique valorisable sur le marché du travail.
Les établissements privés sont ceux dont la direction et la gestion relèvent d’acteurs non étatiques (tels qu’une église, un syndicat ou une entreprise) ou dont le conseil de direction est essentiellement constitué de membres qui n’ont pas été désignés par une instance publique. Les établissements privés subventionnés par l’État sont ceux dont le budget est financé à plus de 50 % par les pouvoirs publics ou dont le personnel enseignant est rémunéré par une instance publique. Les établissements privés indépendants sont ceux dont moins de 50 % du budget principal est financé par les pouvoirs publics et dont le personnel enseignant n’est pas rémunéré par une instance publique.
Par effectif scolarisé à temps plein, on entend les individus scolarisés dont la charge d’étude prévue est au moins égale à 75 % de la charge d’étude annuelle à temps plein. Par effectif scolarisé à temps partiel, on entend les individus scolarisés dont la charge d’étude est inférieure à 75 % de la charge d’étude annuelle à temps plein.
Méthodologie
Sauf mention contraire, les chiffres sont basés sur les nombres d’individus, à cause de la difficulté qu’éprouvent certains pays à chiffrer la scolarisation à temps partiel. Les taux nets de scolarisation sont calculés comme suit : les effectifs de tous les niveaux d’enseignement dans le groupe d’âge considéré sont divisés par la population totale de ce groupe d’âge. Les chiffres sur la démographie et la scolarisation se rapportent à la même période dans la plupart des cas, mais des décalages dus au manque de données expliquent pourquoi les taux de scolarisation sont supérieurs à 100 % dans certains pays.
Voir le Guide de l’OCDE pour l’établissement de statistiques internationalement comparables dans le domaine de l’éducation 2018 : Concepts, normes, définitions et classifications (OCDE, 2019[3]) pour de plus amples informations. Voir les notes spécifiques aux pays à l’annexe 3 (https://doi.org/10.1787/69096873-en).
Source
Les données se rapportent à l’année académique 2016/17 et proviennent de l’exercice UNESCO-ISU/OCDE/Eurostat de collecte de données statistiques sur l’éducation réalisé par l’OCDE en 2018. Voir l’annexe 3 (https://doi.org/10.1787/69096873-en) pour plus de précisions. Les données de l’Afrique du Sud, de l’Arabie saoudite, de l’Argentine, de l’Inde, de l’Indonésie et de la République populaire de Chine proviennent de l’Institut de statistique de l’UNESCO (ISU).
Les données infranationales de certains indicateurs sont disponibles dans la Base de données régionale de l’OCDE (OCDE, 2020[5]).
Références
[5] OCDE (2020), Base de données de statistiques régionales, http://stats.oecd.org/Index.aspx?datasetcode=REGION_EDUCAT.
[1] OCDE (2020), « Caractéristiques de la filière professionnelle du deuxième cycle de l’enseignement secondaire », Les indicateurs de l’éducation à la loupe, n° 68, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/86bda228-fr.
[3] OCDE (2019), Guide de l’OCDE pour l’établissement de statistiques internationalement comparables dans le domaine de l’éducation 2018 : Concepts, normes, définitions et classifications, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/9789264305380-fr.
[2] OCDE (2018), Petite enfance, grands défis 2017 : Les indicateurs clés de l’OCDE sur l’éducation et l’accueil des jeunes enfants, Petite enfance, grands défis, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/9789264300491-fr.
[4] UNESCO-ISU (2012), Classification Internationale Type de l’Éducation 2011, http://uis.unesco.org/fr.
Tableaux de l’indicateur B1
Tableau B1.1 Taux de scolarisation, par groupe d’âge (2005, 2010 et 2018)
Tableau B1.2 Taux de scolarisation des 15-19 ans et des 20-24 ans dans le secondaire et le tertiaire, selon le niveau d’enseignement (2018)
Tableau B1.3 Taux de scolarisation dans le secondaire et le tertiaire à partir de l'âge de 25 ans, selon le niveau d’enseignement (2018)
Date butoir pour les données : 19 juillet 2020. Les mises à jour peuvent être consultées en ligne (http://dx.doi.org/10.1787/eag-data-en). D’autres données désagrégées sont également disponibles dans la Base de données de Regards sur l’éducation (http://stats.oecd.org/.
StatLink : https://doi.org/10.1787/888934163116