Les dépenses unitaires (c’est-à-dire par élève ou étudiant) d’éducation, de l’enseignement primaire à l’enseignement tertiaire, s’élèvent à 11 200 USD en moyenne dans les pays de l’OCDE. Elles sont de l’ordre de 10 000 USD dans l’enseignement primaire, secondaire et post-secondaire non tertiaire et de 16 300 USD dans l’enseignement tertiaire.
Abstraction faite des activités autres que l’enseignement proprement dit (recherche et développement et services auxiliaires, tels que l’aide sociale aux effectifs scolarisés), les pays de l’OCDE dépensent chaque année 10 000 USD par élève ou étudiant en moyenne de l’enseignement primaire à l’enseignement tertiaire.
Dans l’enseignement secondaire, la filière suivie par les élèves influe sur le niveau des dépenses d’éducation dans la plupart des pays. Selon la moyenne calculée sur la base des 27 pays de l’OCDE dont les données de 2017 sont disponibles, les dépenses unitaires sont plus élevées de près de 1 500 USD en filière professionnelle qu’en filière générale.
Regards sur l'éducation 2020
Indicateur C1. Quel est le montant des dépenses par élève/étudiant ?
Faits marquants
Contexte
Les responsables politiques veulent multiplier les possibilités d’apprentissage et dispenser un enseignement de qualité, mais ces objectifs peuvent donner lieu à une augmentation des coûts unitaires qui doit être équilibrée par rapport à d’autres postes de dépenses et à l’ensemble des charges fiscales. C’est pourquoi la question de savoir si l’investissement dans l’éducation est suffisamment rentable est une thématique majeure du débat public. Certes, il est difficile de déterminer le volume optimal de ressources requises pour préparer chaque individu à vivre et à travailler dans les sociétés modernes, mais les comparaisons internationales des dépenses unitaires d’éducation peuvent fournir des valeurs de référence utiles.
Cet indicateur évalue l’investissement dans la scolarité de chaque individu. Les dépenses unitaires d’éducation dépendent en grande partie du salaire des enseignants (voir l’indicateur D3), des régimes de retraite, des temps d’instruction et d’enseignement (voir les indicateurs D1 et D4), du coût des infrastructures scolaires et du matériel pédagogique (voir l’indicateur C6), des filières d’enseignement (générale ou professionnelle) et des effectifs scolarisés (voir l’indicateur B1). Les politiques adoptées pour susciter des vocations d’enseignant, réduire la taille moyenne des classes ou modifier la dotation en personnel (voir l’indicateur D2) ont aussi contribué à la variation des dépenses unitaires. Les services auxiliaires et les activités de recherche et développement (R-D) peuvent en outre influer sur le niveau des dépenses unitaires.
Dans l’enseignement primaire et secondaire, les services d’éducation constituent le principal poste de dépenses. Dans l’enseignement tertiaire, d’autres services, en particulier les services auxiliaires et la R-D, peuvent constituer un gros poste de dépenses.
Autres faits marquants
En moyenne, les dépenses unitaires totales sont plus élevées dans les établissements privés que dans les établissements publics. De l’enseignement primaire à l’enseignement tertiaire, les dépenses unitaires totales s’élèvent à un peu plus de 11 000 USD dans les établissements publics, contre 11 200 USD dans les établissements privés.
Dans les établissements publics, les dépenses unitaires publiques s’élèvent en moyenne à environ 10 100 USD de l’enseignement primaire à l’enseignement tertiaire dans les pays de l’OCDE. Les dépenses unitaires publiques au titre de l’enseignement primaire, secondaire et post-secondaire non tertiaire sont inférieures de près de 3 800 USD à celles de l’enseignement tertiaire.
Entre 2012 et 2017, les dépenses au titre de l’enseignement non tertiaire ont augmenté de 1.6 % en moyenne dans les pays de l’OCDE, mais les effectifs scolarisés sont restés relativement stables au cours de cette période, de sorte que les dépenses unitaires ont progressé de 1.4 % par an en moyenne durant cette période.
Dans les pays de l’OCDE, les dépenses unitaires annuelles au titre de l’enseignement primaire, secondaire et post-secondaire non tertiaire représentent en moyenne 23 % du produit intérieur brut (PIB) par habitant selon les chiffres de 2017. Ce pourcentage est nettement plus élevé dans l’enseignement tertiaire : les pays consacrent en moyenne l’équivalent de 36 % de leur PIB par habitant aux formations de cycle court, licences, masters et doctorats.
Analyse
Dépenses unitaires d’éducation, selon le niveau d’enseignement
Les dépenses unitaires annuelles d’éducation de l’enseignement primaire à l’enseignement tertiaire chiffrent l’investissement consenti dans la scolarité de chaque individu. En moyenne, les dépenses unitaires s’élèvent à 11 200 USD de l’enseignement primaire à l’enseignement tertiaire dans les pays de l’OCDE selon les chiffres de 2017. Cette moyenne occulte de grandes différences entre les pays membres et partenaires de l’OCDE. Les dépenses unitaires annuelles de l’enseignement primaire à l’enseignement tertiaire sont de l’ordre de 3 300 USD au Mexique, sont supérieures à 16 000 USD en Autriche, aux États-Unis et en Norvège et sont même supérieures à 23 000 USD au Luxembourg (voir le Tableau C1.1 et le Graphique C1.1). Les facteurs qui expliquent les dépenses unitaires varient entre les pays et les niveaux d’enseignement. Les pays où les dépenses unitaires sont les plus élevées entre l’enseignement primaire et l’enseignement tertiaire (comme l’Autriche, les États-Unis et le Luxembourg) comptent aussi parmi ceux où les enseignants sont les mieux rémunérés dans l’enseignement secondaire (voir l’indicateur D3). En revanche, le Mexique compte parmi ceux où le taux d’encadrement est le moins élevé (voir l’indicateur D2).
Les critères de répartition des ressources varient fortement entre les différents niveaux d’enseignement et reflètent largement le mode d’organisation de l’enseignement. L’enseignement reste essentiellement dispensé dans des cadres où l’organisation, les programmes, les méthodes pédagogiques et la gestion sont similaires dans l’ensemble. Ces caractéristiques communes tendent à se traduire par des tendances similaires de dépenses unitaires de l’enseignement primaire à l’enseignement post-secondaire non tertiaire. Dans l’ensemble, les pays de l’OCDE dépensent en moyenne de l’ordre de 9 100 USD par élève dans l’enseignement primaire et de 10 500 USD dans l’enseignement secondaire. Dans l’enseignement secondaire, en particulier dans le deuxième cycle, la filière influe fortement sur le niveau de dépenses. Dans l’ensemble, les dépenses unitaires sont plus élevées en filière professionnelle, qui requiert des équipements et des infrastructures spécifiques, qu’en filière générale. L’ampleur de la composante pratique en entreprise des programmes emploi-études influe aussi sur les dépenses au titre des formations et des salaires (voir l’Encadré C1.1).
Encadré C1.1. Le coût de la filière professionnelle
La filière professionnelle constitue une part importante des formations dans les pays de l’OCDE. Sa structure varie entre les pays (voir l’indicateur B7), mais les formations qui en relèvent durent dans l’ensemble de deux à trois ans (Kuczera, 2017[1]), vont du premier cycle de l’enseignement secondaire à l’enseignement tertiaire et visent à inculquer des compétences propres à des secteurs ou à des professions spécifiques.
Dans la plupart des pays de l’OCDE, les dépenses unitaires varient selon la filière dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire. Dans les 28 pays dont les données sont disponibles, les formations sont souvent plus onéreuses en filière professionnelle qu’en filière générale : les dépenses unitaires sont en moyenne plus élevées de 1 500 USD en filière professionnelle qu’en filière générale dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire dans les pays de l’OCDE selon les chiffres de 2017 (voir le Graphique C1.2).
Divers facteurs, dont l’importance ou la structure de la filière professionnelle, les formations proposées et les investissements récents dans la modernisation des formations, peuvent influer sur le coût de la filière professionnelle :
Le pourcentage de l’effectif scolarisé : les pays où le pourcentage de l’effectif scolarisé est moins élevé en filière professionnelle (voir le graphique B7.2a dans l’indicateur B7), ont tendance à dépenser plus par élève en filière professionnelle qu’en filière générale, alors que des pays où plus de 70 % des élèves sont en filière professionnelle, comme la Finlande et la Slovénie, dépensent moins par élève en filière professionnelle qu’en filière générale (voir le Graphique C1.2).
La structure des formations : les formations de la filière professionnelle qui comportent une composante pratique impliquent des coûts supplémentaires. Ces coûts peuvent être pris en charge par des entreprises privées ou être subventionnés par les pouvoirs publics. Les dépenses unitaires diffèrent peu dans l’ensemble entre la filière professionnelle et la filière générale dans les pays où la totalité ou la plupart des élèves en filière professionnelle suivent une formation scolaire, tels que la Lituanie. Les différences sont plus marquées entre les deux filières dans les pays où plus de la moitié des élèves en filière professionnelle suivent un programme emploi-études dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, comme en Allemagne et en Islande (voir le Graphique C1.2 et le graphique B7.6 dans l’indicateur B7).
Le domaine d’études : des infrastructures et des équipements sophistiqués sont indispensables dans certaines formations en filière professionnelle (Hoeckel, 2008[2]). C’est particulièrement vrai dans le cas des formations scientifiques et technologiques. Les pays où un pourcentage élevé d’élèves en filière professionnelle suivent une formation spécialisée en rapport avec l’ingénierie, les industries de transformation et la construction, tels que le Chili, l’Estonie, l’Islande et la Suède (plus de 40 %, voir l’encadré B7.1 dans l’indicateur B7) tendent à dépenser plus par élève en filière professionnelle qu’en filière générale. Des différences marquées s’observent aussi dans les pays où la santé et la protection sociale sont les domaines d’études les plus prisés, comme l’Espagne, la Grèce et les Pays-Bas. Par contraste, les différences sont plus ténues dans des pays comme le Luxembourg où le domaine d’études le plus prisé par les élèves en filière professionnelle est le commerce, l’administration et le droit dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire (voir le Graphique C1.2 et l’encadré B7 .1).
Les investissements récents dans les formations de la filière professionnelle : l’informatisation pourrait influer sur la filière professionnelle à l’avenir, mais pour l’heure, les diplômés de la filière professionnelle restent très demandés et leur rémunération augmente (Meer, 2007[3]). Les coûts de la filière professionnelle et les investissements à y consentir pourraient être affectés par l’accroissement de la demande et il pourrait s’avérer nécessaire d’adapter les formations en fonction de l’évolution des compétences recherchées sur le marché du travail. Les Pays-Bas ont par exemple pris des initiatives dans le but de renforcer le lien entre le contenu des formations professionnelles et le marché de l’emploi. En 2018, des consortiums d’instituts de formation professionnelle et d’entreprises ont reçu du secteur privé, du secteur de l’éducation et des pouvoirs publics des fonds supplémentaires à investir dans les formations professionnelles innovantes dans les régions (Eurydice, 2020[4]).
Dans l’enseignement tertiaire, l’augmentation des dépenses privées a modifié la répartition des ressources à ce niveau d’enseignement, par comparaison avec les niveaux inférieurs (voir l’indicateur C3 et le tableau C1.5, disponible en ligne). Selon les chiffres de 2017, les pays de l’OCDE dépensent en moyenne 10 000 USD environ par élève dans l’enseignement primaire, secondaire et post-secondaire non tertiaire, contre 16 300 USD par étudiant dans l’enseignement tertiaire. Toutefois, les dépenses unitaires moyennes dans l’enseignement tertiaire sont biaisées du fait du niveau très élevé de dépenses dans quelques pays, surtout le Canada, les États-Unis, le Luxembourg, la Norvège, le Royaume-Uni et la Suède (voir le Tableau C1.1). Des différences marquées s’observent aussi entre les entités infranationales (voir l’Encadré C1.2).
Encadré C1.2. Variation infranationale des dépenses unitaires annuelles d’éducation
Les dépenses unitaires annuelles sont très hétérogènes d’un pays à l’autre et peuvent varier fortement entre les régions dans la mesure où la situation économique et les problèmes géographiques diffèrent. Sur les six pays dont les données des entités infranationales sont disponibles, c’est au Canada et aux États-Unis que les dépenses unitaires annuelles au titre de l’enseignement primaire et secondaire varient le plus entre les entités infranationales : la région la mieux lotie dépense près de trois fois plus par élève (24 000 USD) que la région la plus mal lotie (9 000 USD). Les différences infranationales sont plus ténues en Allemagne et en Suisse. Les dépenses unitaires annuelles au titre de l’enseignement primaire et secondaire varient à peine entre les régions en Belgique et en Lituanie.
Les dépenses relatives au personnel varient aussi entre les régions en Suisse. Dans l’enseignement primaire et le premier cycle de l’enseignement secondaire, les dépenses unitaires annuelles au titre du personnel enseignant et non enseignant passent la barre des 20 000 USD par élève dans le canton de Zurich, mais atteignent à peine 13 000 USD dans le Tessin.
Remarque : Les dépenses ont été converties dans la même devise (USD) sur la base des parités de pouvoir d’achat (PPA) afin de garantir leur comparabilité internationale. Il convient toutefois de noter que la variation du coût de la vie entre les entités infranationales n’a pas été prise en considération.
Les dépenses unitaires d’éducation augmentent avec le niveau d’enseignement dans la quasi-totalité des pays, mais l’ampleur des différentiels varie sensiblement d’un pays à l’autre (voir le Tableau C1.1). Les pays de l’OCDE dépensent en moyenne 16 % de plus par élève dans l’enseignement secondaire que dans l’enseignement primaire. Ce pourcentage frôle ou passe la barre des 50 % en France, aux Pays-Bas et en République tchèque. Le Chili, le Danemark, l’Estonie, l’Islande, Israël, la Lituanie, la Pologne, la République slovaque et le Royaume-Uni dépensent davantage par élève dans l’enseignement primaire que dans l’enseignement secondaire, et ce, en dépit du fait que le salaire des enseignants, un gros poste de dépenses, tend à augmenter avec le niveau d’enseignement. De même, les pays de l’OCDE dépensent en moyenne 24 % de plus par étudiant dans l’enseignement tertiaire (abstraction faite de la R-D) que par élève dans l’enseignement primaire. Les États-Unis, la Hongrie, l’Irlande, le Royaume-Uni et la Turquie dépensent environ deux fois plus par étudiant dans l’enseignement tertiaire (abstraction faite de la R-D) que par élève dans l’enseignement primaire (voir le Tableau C1.1).
Dépenses unitaires au titre des services d’éducation, des services auxiliaires et de la R-D
Dans les pays de l’OCDE, les dépenses au titre des services d’éducation proprement dits (dont le coût de l’enseignement et d’autres dépenses liées à l’enseignement) représentent en moyenne 89 % des dépenses unitaires totales d’éducation, de l’enseignement primaire à l’enseignement tertiaire ; ce pourcentage passe la barre des 90 % au Chili, en Lettonie et en Pologne. Dans environ un tiers des pays membres et partenaires de l’OCDE dont les données sont disponibles, les dépenses unitaires annuelles au titre de la R-D et des services auxiliaires représentent au moins 14 % environ des dépenses unitaires annuelles totales d’éducation, de l’enseignement primaire à l’enseignement tertiaire. Ce pourcentage atteint 23 % en République slovaque et en Suède (voir le Tableau C1.2).
Cette tendance globale occulte toutefois une variation importante entre les niveaux d’enseignement (voir le tableau C1.2 en annexe et le Graphique C1.3). Dans l’enseignement non tertiaire (enseignement primaire, secondaire et post-secondaire non tertiaire), ce sont les services d’éducation qui constituent le poste de dépenses le plus important : les dépenses y afférentes représentent en moyenne 95 % (soit environ 9 500 USD) des dépenses unitaires totales d’éducation dans les pays de l’OCDE. Les dépenses au titre des services auxiliaires représentent toutefois un pourcentage égal ou légèrement supérieur à 10 % des dépenses unitaires en Finlande, en France, en Hongrie, en République slovaque et en Suède (voir le Tableau C1.2).
La part des services d’éducation dans les dépenses unitaires totales d’éducation varie davantage dans l’enseignement tertiaire, car la part de la R-D peut être importante (voir le tableau C1.2 en annexe). En moyenne, dans les pays de l’OCDE, les services d’éducation absorbent 69 % des dépenses totales d’éducation dans l’enseignement tertiaire. Abstraction faite de la R-D, les dépenses unitaires s’élèvent à environ 11 200 USD en moyenne dans les pays de l’OCDE : elles s’élèvent à environ 2 000 USD en Colombie et en Grèce, mais sont égales ou supérieures à 29 000 USD aux États-Unis et au Luxembourg (voir le Tableau C1.2).
Les pays de l’OCDE où les activités de R-D sont en grande partie menées par les établissements d’enseignement tertiaire ont tendance à afficher des niveaux plus élevés de dépenses unitaires que les pays où ces activités sont essentiellement du ressort de l’industrie ou d’autres institutions publiques (voir le Tableau C1.2). En moyenne, dans les pays de l’OCDE, les dépenses unitaires au titre de la R-D et des services auxiliaires représentent 31 % des dépenses unitaires totales d’éducation dans l’enseignement tertiaire. Dans huit des pays membres et partenaires de l’OCDE dont les données sont disponibles, les dépenses unitaires au titre de la R-D et des services auxiliaires représentent au moins 40 % des dépenses unitaires totales d’éducation dans l’enseignement tertiaire ; ce pourcentage est le plus élevé au Danemark et en Suède (de l’ordre de 52 %) (voir le Tableau C1.2).
Le pourcentage des dépenses unitaires au titre des services auxiliaires tend toutefois à être moins élevé dans l’enseignement tertiaire qu’aux niveaux d’enseignement inférieurs (voir le tableau C1.2 en annexe). En moyenne, les services auxiliaires représentent 5 % seulement des dépenses au titre de l’enseignement tertiaire ; leur pourcentage est même négligeable (moins de 100 USD par étudiant) au Danemark, en Finlande, en Israël, en République tchèque et en Suède. Les États-Unis, le Luxembourg et la République slovaque sont les pays de l’OCDE où les dépenses unitaires au titre des services auxiliaires sont les plus élevées dans l’enseignement tertiaire : plus de 2 000 USD par étudiant (voir le Tableau C1.2).
Dépenses unitaires d’éducation en pourcentage du PIB par habitant
La part des dépenses unitaires d’éducation dans le produit intérieur brut (PIB) par habitant est un indicateur qui tient compte de la richesse relative des pays de l’OCDE. Comme la scolarisation est généralisée (et le plus souvent obligatoire) aux premiers niveaux d’enseignement dans la plupart des pays de l’OCDE, rapporter les dépenses unitaires au PIB par habitant permet de déterminer si le budget consacré à chaque individu est proportionnel à la capacité financière des pays. Aux niveaux supérieurs d’enseignement, cet indicateur n’est plus aussi probant, car les taux de scolarisation varient fortement entre les pays. Dans l’enseignement tertiaire, la valeur de cet indicateur peut par exemple être assez élevée dans les pays de l’OCDE qui consacrent une part relativement importante de leur richesse à un nombre relativement restreint d’étudiants.
Dans les pays de l’OCDE, les dépenses unitaires totales tous niveaux d’enseignement confondus (de l’enseignement primaire à l’enseignement tertiaire) représentent en moyenne 26 % du PIB par habitant ; plus précisément 23 % dans l’enseignement primaire, secondaire et post-secondaire non tertiaire et 36 % dans l’enseignement tertiaire (voir le tableau C1.4, disponible en ligne). Certains des pays où les dépenses unitaires sont peu élevées peuvent toutefois investir relativement plus dans l’éducation en pourcentage de leur PIB par habitant. Au Portugal par exemple, les dépenses unitaires pour la plupart des niveaux d’enseignement et le PIB par habitant sont toutes deux inférieures à la moyenne de l’OCDE, mais les dépenses unitaires sont supérieures à la moyenne en pourcentage du PIB par habitant pour les niveaux d’enseignement concernés (voir le tableau C1.4, disponible en ligne).
La relation entre le PIB par habitant et les dépenses unitaires d’éducation est complexe. Elle est nettement positive dans l’enseignement non tertiaire. En d’autres termes, les dépenses unitaires tendent à être inférieures dans les pays moins riches que dans les pays plus riches. Cette relation est généralement positive dans l’enseignement non tertiaire, mais des différences s’observent même entre des pays dont le PIB par habitant est comparable, en particulier parmi ceux où il est supérieur à 30 000 USD. L’Autriche et les Pays-Bas affichent par exemple un PIB par habitant similaire (de l’ordre de 50 000 USD, voir le tableau X2.1 à l’annexe 2), mais en affectent un pourcentage très différent à l’enseignement primaire, secondaire et post-secondaire non tertiaire. Les dépenses au titre de l’enseignement non tertiaire représentent 28 % du PIB par habitant en Autriche, un pourcentage supérieur à la moyenne de l’OCDE (23 %), mais 22 % seulement du PIB par habitant aux Pays-Bas (voir le tableau C1.4, disponible en ligne).
Dans l’enseignement tertiaire, les dépenses unitaires varient davantage entre les pays, tout comme leur part dans le PIB par habitant. Le Canada, les États-Unis et le Royaume-Uni dépensent par étudiant l’équivalent de plus de 50 % de leur PIB par habitant dans l’enseignement tertiaire (voir le tableau C1.4, disponible en ligne). Le pourcentage élevé des dépenses unitaires du Royaume-Uni s’explique principalement par le montant extrêmement élevé du budget de la R-D, qui représente environ un quart des dépenses unitaires totales (voir le Tableau C1.2).
Évolution des dépenses unitaires d’éducation entre 2012 et 2017
L’évolution des dépenses d’éducation suit largement celle de la population d’âge scolaire et des dépenses au titre de la rémunération des enseignants, dont l’importance varie selon le nombre d’enseignants et leur niveau de rémunération. La rémunération des enseignants (qui est le principal poste de dépenses) a progressé au cours des dix dernières années dans la majorité des pays (voir l’indicateur D3). La taille de la population d’âge scolaire a un impact sur l’effectif scolarisé et sur les ressources et les efforts d’organisation que les pays doivent consacrer à leur système d’éducation. Plus la population à scolariser est importante, plus la demande potentielle de services d’éducation est forte. Les dépenses unitaires peuvent également varier au fil du temps entre les différents niveaux d’enseignement, car les effectifs et les dépenses peuvent suivre des tendances différentes à chaque niveau d’enseignement.
Entre 2012 et 2017, les dépenses unitaires de l’enseignement primaire à l’enseignement tertiaire ont augmenté en moyenne de 1.3 % par an dans les pays de l’OCDE, alors que l’effectif scolarisé est resté stable (voir le Tableau C1.3 et le Graphique C1.4). Durant cette période, la croissance annuelle moyenne des dépenses unitaires a été positive dans tous les pays dont les données sont disponibles, sauf au Canada, en Finlande, au Mexique et en Slovénie, où les dépenses unitaires ont diminué (dans une mesure comprise entre 0.2 % et 2.0 %) soit sous l’effet conjugué de la réduction du budget de l’éducation et d’une légère augmentation de l’effectif scolarisé, soit, comme au Canada, en raison de dépenses moins élevées que l’augmentation de l’effectif scolarisé. Dans certains pays européens, tels que l’Estonie, la Hongrie, la Lettonie, la Pologne et la République slovaque, les taux élevés de croissance annuelle des dépenses unitaires (égaux ou supérieurs à 2 %) s’expliquent par la forte progression des dépenses et la diminution sensible du taux de croissance de l’effectif scolarisé durant la période à l’étude. En dehors de l’Union européenne, le Chili, l’Islande, la Norvège et la Turquie ont également fait état d’une augmentation des dépenses unitaires de l’ordre de 2 % en valeur réelle depuis 2012 (voir le Tableau C1.3).
Les effectifs scolarisés dans l’enseignement non tertiaire sont restés assez stables dans l’ensemble dans les pays de l’OCDE entre 2012 et 2017. Durant cette période, les dépenses au titre de l’enseignement non tertiaire ont progressé à raison de 1.6 % par an en moyenne (voir le Tableau C1.3). Les dépenses unitaires au titre de l’enseignement non tertiaire ont augmenté de 1.4 % par an en moyenne entre 2012 et 2017. Les dépenses unitaires sont plus élevées en 2017 qu’elles ne l’étaient en 2012 dans la plupart des pays de l’OCDE, sauf au Danemark, en Finlande, au Luxembourg, au Mexique et en Slovénie. Les dépenses unitaires ont progressé de plus de 4 % par an en Colombie, en Hongrie, en Islande et en République slovaque sous l’effet conjugué d’une stabilisation ou d’un léger tassement des effectifs scolarisés et d’une augmentation sensible des dépenses totales au titre de l’enseignement non tertiaire (de plus de 3 % par an) entre 2012 et 2017. Par contraste, l’augmentation des effectifs scolarisés est allée de pair avec une diminution des dépenses unitaires d’éducation en Finlande, au Mexique et en Slovénie (voir le Tableau C1.3).
Dans l’enseignement tertiaire, les dépenses ont augmenté à un rythme légèrement moins soutenu qu’aux niveaux inférieurs d’enseignement : elles ont progressé de 0.9 % en moyenne par an entre 2012 et 2017. Elles ont également augmenté plus rapidement que les effectifs scolarisés durant cette période (en progression de 0.5 % en moyenne par an). Les pays de l’OCDE ont donc enregistré une augmentation moyenne de 0.4 % des dépenses unitaires durant cette période. Des écarts importants s’observent toutefois entre les pays. Parmi les pays membres et partenaires de l’OCDE dont les données sont disponibles, l’Allemagne, le Canada, la Colombie, l’Espagne, la Finlande, la France, la Grèce, Israël, la Lituanie, le Mexique, les Pays-Bas, la République tchèque et la Turquie ont enregistré une baisse des dépenses unitaires dans l’enseignement tertiaire. Dans la plupart de ces pays, cette diminution s’explique en grande partie par l’augmentation rapide des effectifs scolarisés à ce niveau d’enseignement. Par contraste, l’augmentation des dépenses unitaires de plus de 4 % dans l’enseignement tertiaire est imputable à l’augmentation des dépenses totales et à la diminution des effectifs scolarisés en Estonie, en Hongrie, en Islande et en République slovaque (voir le Tableau C1.3).
Dépenses publiques unitaires d’éducation, selon le type d’établissement
Les ressources des établissements privés sont supérieures à celles des établissements publics. De l’enseignement primaire à l’enseignement tertiaire, les dépenses unitaires totales s’élèvent en moyenne à un peu plus de 11 000 USD dans les établissements publics, contre 11 200 USD dans les établissements privés dans les pays de l’OCDE (voir le tableau C1.6, disponible en ligne). Des différences marquées s’observent dans des pays tels qu’Israël, les États-Unis, les Pays-Bas et la Turquie où les dépenses unitaires au titre des établissements privés sont au moins supérieures de 5 000 USD à celles au titre des établissements publics. Par contraste, elles sont plus élevées dans les établissements publics que dans les établissements privés (dans une mesure supérieure à 4 000 USD) en Autriche, au Canada, en Islande et au Luxembourg (voir le tableau C1.6, disponible en ligne).
L’analyse du budget public de l’éducation est révélatrice de l’importance que les gouvernements accordent à ce domaine (voir l’indicateur C4). Les fonds publics financent naturellement les établissements publics, mais dans certains cas, une partie non négligeable de ces fonds peut être dirigée vers les établissements privés. En moyenne, dans les pays de l’OCDE, les dépenses publiques unitaires de l’enseignement primaire à l’enseignement tertiaire passent près du simple au double entre les établissements privés (5 500 USD) et les établissements publics (10 100 USD). Toutefois, les écarts varient selon les niveaux d’enseignement (voir le tableau C1.6, disponible en ligne). Dans l’enseignement non tertiaire, les dépenses unitaires publiques s’élèvent à 9 500 USD au titre des établissements publics, soit environ 50 % de plus qu’au titre des établissements privés (6 100 USD), alors que dans l’enseignement non tertiaire, elles s’élèvent à 13 300 USD au titre des établissements publics, soit plus du triple qu’au titre des établissements privés (4 400 USD) (voir le tableau C1.6, disponible en ligne).
Définitions
Les services auxiliaires sont les services fournis par les établissements d’enseignement en marge de leur mission principale d’éducation. Il s’agit principalement des services à caractère social à l’intention des élèves ou des étudiants. Dans l’enseignement primaire, secondaire et post-secondaire non tertiaire, ces services englobent la cantine, les soins de santé ainsi que le transport scolaire. Dans l’enseignement tertiaire, ils comprennent le logement (résidences d’étudiants), la cantine et les soins de santé.
Les dépenses au titre des services d’éducation comprennent toutes les dépenses en rapport direct avec l’enseignement que dispensent les établissements, soit la rémunération des enseignants, la construction et l’entretien des bâtiments scolaires, le matériel pédagogique et les manuels et, enfin, la gestion des établissements.
Les activités de recherche et développement (R-D) sont les activités de recherche menées par les universités et autres établissements d’enseignement tertiaire, qu’elles soient financées par des fonds institutionnels ou par des bourses ou des contrats proposés par des entités publiques ou privées.
Méthodologie
Le taux annuel moyen de croissance est calculé sur la base du taux composé de progression géométrique qui permet de déduire un taux constant au cours de la période à l’étude.
Les dépenses unitaires au titre d’un niveau d’enseignement donné sont calculées comme suit : les dépenses totales à ce niveau sont divisées par l’effectif scolarisé à ce niveau converti en équivalents temps plein. Ne sont pris en compte que les établissements et les formations dont les données sur les effectifs et les dépenses sont disponibles. Les dépenses exprimées en devise nationale sont divisées par l’indice de parité de pouvoir d’achat (PPA) pour le PIB pour obtenir leur équivalent en dollars des États-Unis (USD). La conversion basée sur les PPA est préférée à celle basée sur le taux de change du marché, car celui-ci subit l’influence de nombreux facteurs (taux d’intérêt, politiques commerciales, prévisions de croissance économique, etc.) sans grand rapport avec le pouvoir d’achat relatif du moment dans les différents pays de l’OCDE (voir l’annexe 2 pour plus de détails).
Les dépenses unitaires d’éducation des entités infranationales sont ajustées sur la base des parités de pouvoir d’achat (PPA) à l’échelle nationale. Des travaux plus approfondis s’imposent au sujet de la variation infranationale du coût de la vie pour ajuster les dépenses unitaires utilisées dans cette section.
Les dépenses unitaires d’éducation en pourcentage du PIB par habitant correspondent aux dépenses unitaires rapportées au PIB par habitant. Dans les pays de l’OCDE où les données sur les dépenses d’éducation et le PIB portent sur des périodes de référence différentes, les données sur les dépenses sont corrigées sur la base des taux nationaux d’inflation pour les aligner sur la période de référence des données du PIB (voir l’annexe 2).
Quant aux effectifs scolarisés en équivalents temps plein, le classement des pays de l’OCDE en fonction des dépenses unitaires annuelles d’éducation est influencé par les différences de définition des notions de scolarisation à « temps plein » et à « temps partiel » et d’« équivalent temps plein » entre les pays. Certains pays de l’OCDE comptabilisent tous les inscrits dans l’enseignement tertiaire comme des étudiants à temps plein, alors que d’autres mesurent l’intensité de leur scolarisation d’après les unités de valeur qu’ils ont obtenues à l’issue de modules spécifiques de cours pendant une période de référence donnée. Les pays de l’OCDE qui peuvent évaluer avec précision le taux de scolarisation à temps partiel affichent des dépenses apparemment plus élevées par étudiant en équivalent temps plein que les pays qui ne peuvent établir de distinction entre les diverses modalités de scolarisation.
Dépenses au titre de la filière professionnelle : les dépenses financées par les entreprises ne sont incluses que si la composante professionnelle s’inscrit dans des programmes emploi-études dont la composante scolaire représente au moins 10 % de la formation totale. Les dépenses au titre des autres formations financées par les employeurs (dont toutes les composantes sont suivies en entreprise ou dont la composante professionnelle en entreprise représente au moins 95 % de la formation) sont exclues. Sont comprises dans les dépenses au titre de la filière professionnelle la rémunération des enseignants et autres personnels ainsi que le coût du matériel pédagogique et des équipements. En sont exclus la rémunération et autres avantages versés aux personnes en formation.
Voir le Guide de l’OCDE pour l’établissement de statistiques internationalement comparables dans le domaine de l’éducation 2018 (OCDE, 2018[5]). Voir les notes spécifiques aux pays à l’annexe 3 (https://doi.org/10.1787/f8d7880d-en).
Source
Les données se rapportent à l’année budgétaire 2017 (sauf mention contraire) et proviennent de la collecte de données statistiques sur l’éducation de l’UNESCO, de l’OCDE et d’Eurostat (UOE) réalisée en 2019 par l’OCDE. Voir l’annexe 3 pour plus de précisions (https://doi.org/10.1787/f8d7880d-en). Les données de l’Afrique du Sud, de l’Arabie saoudite, de l’Argentine, de l’Inde, de l’Indonésie et de la République populaire de Chine proviennent de l’Institut de statistique de l’UNESCO (ISU).
Les données relatives aux dépenses de 2012 à 2017 ont été mises à jour sur la base d’une enquête menée en 2019-20 et ont été ajustées en fonction des méthodes et des définitions appliquées lors du dernier exercice UOE de collecte de données en date.
Les données infranationales sont disponibles dans six pays : l’Allemagne, la Belgique, le Canada, les États-Unis, la Lituanie et la Suisse. Les estimations infranationales ont été fournies par les pays sur la base de sources nationales. Les données infranationales proviennent d’une enquête spéciale menée par l’OCDE en 2020.
Références
[4] Eurydice (2020), National Reforms in Vocational Education and Training and Adult Learning | Eurydice, https://eacea.ec.europa.eu/national-policies/eurydice/content/national-reforms-vocational-education-and-training-and-adult-learning-47_en (consulté le 30 juin 2020).
[2] Hoeckel, K. (2008), Costs and Benefits in Vocational Education and Training, OCDE, Paris, https://www.oecd.org/education/skills-beyond-school/41538706.pdf (consulté le 21 février 2020).
[1] Kuczera, M. (2017), « Striking the right balance : Costs and benefits of apprenticeship », Documents de travail de l’OCDE sur l’éducation, n° 153, Éditions OCDE, Paris, https://dx.doi.org/10.1787/995fff01-en.
[3] Meer, J. (2007), « Evidence on the returns to secondary vocational education », Economics of Education Review, vol. 26/5, pp. 559-573, http://dx.doi.org/10.1016/j.econedurev.2006.04.002.
[5] OCDE (2018), Guide de l’OCDE pour l’établissement de statistiques internationalement comparables dans le domaine de l’éducation 2018, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/9789264305380-fr (consulté le 16 avril 2020).
Tableaux de l’indicateur C1
Tableau C1.1 Dépenses totales au titre des établissements d’enseignement par élève/étudiant en équivalents temps plein (2017)
Tableau C1.2 Dépenses totales au titre des établissements d’enseignement par élève/étudiant en équivalents temps plein pour les services d’éducation, les services auxiliaires et la R-D (2017)
Tableau C1.3 Croissance moyenne annuelle des dépenses totales au titre des établissements d’enseignement par élève/étudiant en équivalents temps plein (de 2012 à 2017)
WEB Tableau C1.4 Dépenses totales au titre des établissements d’enseignement par élève/étudiant en équivalents temps plein par rapport au PIB per capita (2017)
WEB Tableau C1.5 Dépenses totales au titre des établissements d’enseignement par élève/étudiant en équivalents temps plein selon la source de financement (2017)
WEB Tableau C1.6 Dépenses publiques et dépenses totales au titre des établissements d’enseignement par élève/étudiant en équivalents temps plein, selon le type d’établissement (2017)
Date butoir pour les données : 19 juillet 2020. Les mises à jour peuvent être consultées en ligne (http://dx.doi.org/10.1787/eag-data-en). D’autres données désagrégées sont également disponibles dans la Base de données de Regards sur l’éducation (http://stats.oecd.org/).
StatLink : https://doi.org/10.1787/888934164294